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Philo - Dissertation Corrigée - La Conscience

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Philosophie terminale la conscience

Sujet: Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?

  • Une introduction
  • Un développement en trois parties (thèse, antithèse, synthèse)
  • Une conclusion

Les étapes de la dissertation

1. analyse du sujet et des termes du sujet:, 2. s'interroger sur le sujet, 3. mobilisation des connaissances:, repères: , les repères et distinctions sont des éléments importants dans votre copie. ils permettent une meilleure  rédaction de ton devoir. attention cependant à ne pas trop en utiliser. ici, on pourra employer les suivants: média et immédiat identité, égalité, différence objectif, subjectif, intersubjectif, mobiliser des connaissance, des exemples et des citations:, 4. trouver une problématique:, 5. elaborer un plan en 3 parties:.

  • Partie 1 : la conscience rend possible la connaissance de soi.
  • Partie 2 : l'hypothèse de l'inconscient remet en cause une connaissance parfaite de soi.
  • Partie 3 : c'est notamment grâce à la médiation d'autrui que l'on apprend à ce connaître.

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Dissertations corrigés de philosophie pour le lycée

Catégorie : La conscience

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  • Dissertations
  • La conscience

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Exemple de sujet : La conscience fait-elle de l’homme une exception ?

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La Conscience – Bac de Philosophie

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La Conscience- Bac de Philosophie

La Conscience fait partie des 17 notions au Baccalauréat de Philosophie. Pour t’aider à te préparer au commentaire ou à la dissertation, nous allons réfléchir ensemble à cette notion complexe mais fondamentale pour les êtres humains.   Qu’est-ce que la conscience, cette entité intangible qui conditionne notre humanité ?

En effet, qu’est-ce qu’un être humain sans conscience ? En dehors d’une personne dans le coma, on doit admettre qu’il ne peut être qu’un végétal, un objet inerte, mais certainement pas un être humain.

Ce sujet est vaste et mérite qu’on y consacre un peu de temps. Dans cette vidéo, nous allons aborder les points suivants :

 I. La définition de la conscience et l’une des problématiques qui en découlent.

II. Nous allons nous pencher sur la question de l’existence du “moi”.

III. Nous verrons ensuite comment la conscience peut limiter l’Homme.

IV. Enfin, nous étudierons dans quelle mesure la conscience peut le libérer.

I. DÉFINITION ET PROBLÉMATIQUE

  Tentons tout d’abord de définir la conscience. Son étymologie latine, cum scientia , signifie « avec science ou savoir ». Ainsi, on comprend d’entrée de jeu qu’elle joue un rôle essentiel dans notre connaissance . La conscience est une entité qui fait partie du psychisme humain et qui nous permet d’ entrer en contact avec le monde et avec nous-mêmes . Elle comprend la conscience immédiate , qui nous permet d’avoir accès au monde grâce aux informations que nous donnent nos 5 sens. Par exemple, en ce moment même, ma conscience immédiate m’informe que je suis en face d’Elie et de sa caméra, que je me trouve dans un salon, le mien en l’occurrence, et que cette tache sur le sol a été faite par mon fils.

  Mais la conscience est également réfléchie, c’est-à-dire qu’elle nous permet d’effectuer un retour sur nous-mêmes . Par exemple, en ce moment, ma conscience réfléchie me signale que j’ai très faim. Cette conscience réfléchie se décline aussi en conscience morale , qui nous permet de juger nos actes et ceux des autres. Grâce à la conscience morale, nous pouvons considérer le point de vue des autres avant d’agir, évaluer les conséquences de nos actes sur autrui , et c omprendre si ce que nous faisons est bien ou mal . Par exemple, si je pousse la caméra d’Elie, ma conscience morale me signalera qu’il ne sera pas content.

Mais la conscience réfléchie peut également se décliner en conscience de soi . Grâce à la conscience de soi, nous avons la possibilité de nous prendre nous-mêmes ainsi que nos états de conscience comme objet de connaissance . C’est aussi grâce à elle que nous pouvons nous livrer à l’introspection ou l’autoanalyse . Ainsi, en ce moment, ma conscience de moi-même m’indique que je suis en train de faire une vidéo sur la conscience, que cela a du sens, voire même que j’y prends plaisir !

  Depuis Freud , la conscience qui conditionne notre connaissance et notre clairvoyance n’est plus seule dans notre esprit. Elle est associée au moi et cohabite dans notre psychisme avec notre inconscient , lequel contient tous nos désirs inacceptables. Par exemple, Œdipe a souhaité coucher avec sa mère et tuer son père ! Notons au passage que ces désirs d’inceste et de parricide sont à même de surgir de l’inconscient de tous les êtres humains selon Freud , mais que naturellement la conscience s’empresse le plus souvent de censurer .

D’où le problème soulevé par cette notion : comment la conscience pourrait-elle conditionner notre connaissance et nous libérer, alors qu’elle censure nos tendances et désirs les plus profonds ?

  II. LE MOI EXISTE-T’IL? 

  Le moi , impalpable, mouvant et indescriptible, est une notion complexe qui soulève de nombreuses interrogations. Si l’inscription “connais-toi toi-même” figurait sur le fronton du temple de Delphes, la notion de conscience n’existait pas dans l’Antiquité . En effet, à cette époque, seule existait la notion de l’esprit connaissant , et se connaître soi-même signifiait entrer en contact avec les Idées plutôt qu’avec ses états psychologiques.

Ce n’est que dans le 17ème siècle que la notion de conscience psychologique a été introduite par Descartes . En développant une méthode philosophique rigoureuse inspirée des mathématiques, et en recourant au doute, Descartes a déduit une première vérité indiscutable : le célèbre “Cogito ergo sum” , “Je pense donc je suis” . En affirmant que la réalité de son existence repose sur la certitude qu’il pense, Descartes a également affirmé que le MOI existe, au même titre que l’identité personnelle.

Cependant, cette idée a rapidement été contestée par Hume dans son Traité sur l’entendement humain . Pour l’empiriste, toute connaissance est issue de l’expérience , et ceux qui affirment qu’un moi fixe et stable existe sont des métaphysiciens qui réfléchissent sur des choses auxquelles on n’a pas accès dans notre monde. En effet, selon Hume, lorsque l’on procède à une écoute attentive de so i, on ne rencontre que des perceptions , des représentations de sensations comme le chaud, le froid, l’amour ou la haine. En dessous de ces perceptions fluctuantes et mouvantes, il n’y a rien , c’est le néant , le vide total . Pour Hume, cela signifie qu’ il n’y a pas d’identité personnelle fixe et stable .

Cependant, Kant reconnaît l’impossibilité de connaître le moi selon le point de vue de Hume, mais va plus loin en affirmant que l’ on ne peut s’empêcher de relier toutes nos perceptions à un moi unificateur . Selon Kant, la conscience de soi est même le privilège de l’Homme et le distingue des autres espèces. En tant que fonction de l’entendement, c’est-à-dire de notre faculté de connaître, le je est universel . Bien que l’apparition de la conscience de soi intervienne tardivement chez l’enfant , elle est l’apanage exclusif des êtres humains. Dès l’apparition du je, l’Homme est comme projeté dans une humanité dont il ne pourra plus se défaire : “Auparavant, il se sentait simplement ; maintenant, il se pense”.

  Lorsqu’on évoque les penseurs ayant introduit des distinctions fondamentales dans la conscience, il est difficile de ne pas mentionner Hegel . En effet, Hegel a été le premier à observer que l’Homme possède, en plus de la conscience immédiate, une conscience réfléchie. Si la conscience immédiate permet aux animaux et aux Hommes de prendre conscience de leur environnement , la conscience réfléchie permet à l’Homme de réfléchir sur lui-même. Cette capacité de réflexion n’est pas observée chez les animaux.

Pour Hegel, il existe deux façons d’être conscient. Après avoir distingué la conscience immédiate de la conscience réfléchie, Hegel considère le lien entre la conscience et la pratique . En effet, la tradition philosophique s’est concentrée sur la dimension théorique de la conscience, en négligeant le fait que la conscience se constitue également par la pratique et l’incarnation. Selon Hegel, c’est en agissant sur le monde que l’Homme peut se connaître , se reconnaître , prendre conscience de lui-même et de son potentiel.

Au XXème siècle, la notion de conscience est remise en question par les philosophes de l’existence, tels que Sartre . Pour eux, le moi est une construction sociale . Chacun finit par s’identifier à sa fonction sociale et adopter la posture attendue par la société. Ainsi, le garçon de café adopte une gestuelle mécanique et la coquette oublie son désir, enfermée dans une posture. Cependant, l’adepte de la liberté peut changer son identité tout au long de son existence, sachant que la mort seule inscrit définitivement ce que l’on est dans le marbre.

Pour Freud, dans sa deuxième topique , le moi tente d’ unifier le sujet pris entre le ça et le surmoi . Coincé entre deux exigences contraires – l es forces inconscientes dirigées par le principe de plaisir et l’adaptation au monde extérieur selon le principe de réalité – le moi est loin d’exprimer notre inconscient, qui pour Lacan , est le noyau de notre être.

Si la conscience est loin d’exprimer la réalité de notre être et de ce que nous souhaitons profondément, comment pourrait-elle ne pas limiter l’Homme ? Autrement dit, si l’on aspire à être la reine du monde, mais que notre conscience nous rappelle que nous sommes monsieur tout le monde, comment la conscience peut-elle ne pas être une limite pour l’Homme ?

  III. LA CONSCIENCE LIMITE L’HOMME

Tout d’abord, la conscience limite l’Homme en tant que censeur de ses désirs. Selon Freud , le Moi et le Surmoi , qui correspond à l’ intériorisation des interdits parentaux et sociaux , ont pour mission de réprimer les pulsions inconscientes du ça . Dans sa première topique, le psychanalyste avait imaginé un gardien empêchant les désirs inacceptables de franchir le seuil de la conscience psychologique et de la conscience, pour expliquer le refoulement des désirs. Ainsi, pour Freud, c’est le Surmoi ou la conscience suprême qui limite l’Homme dans la connaissance de ses désirs.

Concrètement, cela signifie que l’on doit considérer le complexe d’Œdipe, un concept clé de la psychanalyse. Il décrit la passion que ressent le petit enfant, entre 3 et 8 ans, pour le parent du sexe opposé. Pour grandir et évoluer sereinement dans l’existence, le petit garçon, par exemple, doit renoncer à sa mère suite à l’interdit posé par son père et à l’angoisse de castration. En somme, selon Freud, le petit garçon aimerait inconsciemment coucher avec sa mère, mais le père lui fait comprendre que c’est sa femme et que, s’il n’y renonce pas, il risque d’avoir son pénis coupé. Par conséquent, comprenant qu’il risque la castration, le petit garçon renonce à sa mère. Toutefois, à moins de faire une bonne analyse chez un bon psy, qui peut durer sur un temps très long, et de retrouver, par exemple, ce désir inconscient dans ses rêves, aucun homme adulte ne se souvient avoir voulu se marier avec sa mère.

En quoi cela pose-t-il un problème ? Selon Freud, il est parfois nécessaire de sonder notre inconscient et de faire remonter à notre conscience ce qui s’est vraiment passé pour nous de manière inconsciente , afin que le passé ou notre inconscient ne dirige pas nos vies présentes . Pour en revenir au complexe d’Œdipe, on peut penser qu’un adulte qui ne l’a pas résolu à temps aura des problèmes dans sa vie amoureuse, par exemple en ne pouvant pas aimer et désirer en même temps, ou bien en collectionnant les relations interdites ou encore en sabotant toute relation amoureuse possible. Ces schémas, selon Freud, s’accompagnent de souffrance.

Revenons à notre sujet. Selon Spinoza , la conscience nous empêche de connaître nos désirs et nous maintient dans l’illusion de notre liberté . En effet, la conscience nous fait croire que nous avons la capacité de nous déterminer sans contrainte extérieure , alors que selon Spinoza, cela est une croyance vide d’existence , car l’Homme ignore les causes qui le font agir.

En outre, la conscience morale empêche également de connaître nos vices . Un vice est un penchant devenu habitude que la morale réprouve ou un défaut excessif. Les vices varient selon les cultures et les époques. Par exemple, l’homosexualité était louée en Grèce antique, alors qu’elle a longtemps été considérée comme une déviance dans certaines cultures. Les morales religieuses judéo-chrétiennes condamnent également ce qu’elles considèrent comme des vices tels que la zoophilie , l’homosexualité (surtout la sodomie), la masturbation et les pratiques sexuelles ayant d’autres fins que la reproduction . Enfin, les addictions telles que le jeu , la boisson , la drogue et certaines pratiques sexuelles peuvent également être considérées comme des vices.

  Cependant, comment pouvons-nous régler un penchant nocif si la conscience morale le censure immédiatement sans nous permettre de trouver la cause de cette déviance ? Si notre conscience morale nous ordonne de réprimer notre colère sans nous permettre de prendre conscience de l’origine de ce problème , comment pouvons-nous le résoudre ? Si notre besoin d’affection se traduit en gourmandise débordante , et que notre conscience morale nous permet de refreiner nos pulsions boulimiques en censurant notre tendance, ce besoin de combler un manque affectif ne risque-t-il pas de ressurgir ailleurs, dans un autre travers ? Ces questions restent sans réponse.

  Pour moi, lorsque nous sommes confrontés à un problème, il est important de le regarder en face afin d’en trouver l’origine . Cependant, cela peut être difficile si notre conscience morale nous empêche de voir la vérité. Cette conscience morale, selon Nietzsche , est une ruse théologique asservissante qui culpabilise l’Homme, l’empêche de devenir un surhomme et lui enlève sa vitalité en lui imposant une morale.

Bien que la conscience puisse être un fardeau , elle nous élève également au rang de personne responsable. Nous sommes responsables de nos actes sur un plan social, devant les tribunaux, mais aussi sur un plan moral, notre propre conscience nous juge . Il est donc compréhensible que posséder une conscience puisse s’accompagner de souffrance.

  Cependant, il est important de rappeler que sans conscience, un être vivant n’est qu’un animal, un légume ou même un poisson rouge, à moins qu’il n’ait perdu connaissance ou ne soit dans le coma. Cela montre l’importance de la conscience pour notre humanité.

IV. LA CONSCIENCE LIBÈRE L’HOMME

Comment la conscience qui conditionne ma connaissance de moi-même et du monde pourrait-elle ne pas contribuer à ma libération ? Tout d’abord, il faut reconnaître que c’est grâce à la conscience que je peux agir autrement que par automatisme ou instinct, comme cela est le cas chez les animaux. Lorsque j’agis consciemment , c’est en accord avec ma volonté, l’expression de ma liberté.

  En plus de son interdépendance avec la volonté , la conscience permet également la mise à distance . Grâce à la conscience réfléchie, l’Homme peut se mettre à distance et conquérir sa dignité. Bien que fragile et pauvre roseau dans l’univers, l’Homme gagne en effet toute sa dignité en se sachant vulnérable et roseau. C’est parce qu’il sait qu’il est vulnérable, qu’il peut préserver toute sa dignité. Comme l’a dit Pascal : “L’Homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser: une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais, quand l’univers l’écraserait, l’Homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien. Toute notre dignité consiste donc en la pensée.”

  Ainsi, nécessitant le recours à la volonté et permettant à l’Homme de dépasser sa petitesse à l’égard du monde, la conscience est la condition de sa grandeur.

  La conscience est aussi propre à l’Homme . Si l’on peut aisément reconnaître une conscience immédiate chez les animaux, ne serait-ce que par l’interaction dont fait preuve le chien avec le monde extérieur lorsqu’il joue, et une sensibilité qui est flagrante lorsqu’on lit la tristesse dans les yeux des animaux abandonnés, pour l’instant, il reste difficile de démontrer qu’ils sont pourvus d’une conscience réfléchie ou morale . En outre, c’est grâce à la conscience immédiate que je peux avoir accès au monde extérieur et donc que je vais aussi pouvoir le transformer. Les Hommes vont décider ou non d’agir avec sagesse et engager, en ce sens, l’avenir de l’humanité . Comme le disait Rabelais : “Science sans conscience n’est que ruine de l’âme” . Si l’on continue à fond dans la consommation , le plastique , les énergies fossiles , etc., nos enfants, petits-enfants, et plusieurs pays du monde vont être confrontés à de sérieux problèmes comme le manque d’eau , les canicules , les migrations et la désertification de certaines régions .

La conscience est un élément clé de notre interaction avec les autres et nous permet de mesurer au mieux la position que nous devons adopter. Par conséquent, si je vomis sur les chaussures de Tanguy, il y a de fortes chances qu’il ne soit pas très heureux… En outre, la conscience est également portée vers l’ouverture et l’autre , car elle ne peut pas exister seule sans se poser sur quelque chose ou quelqu’un. Selon Husserl , elle est intentionnelle , c’est-à-dire qu’elle a besoin de se poser sur un objet ou une réalité, voire sur elle-même , pour exister. Cependant, comme l’a dit Husserl, “toute conscience est conscience de quelque chose” , ce qui signifie que la conscience est également sélective . Pour Bergson , la conscience est un choix intérieur qui sélectionne les souvenirs appropriés à la situation actuelle.

Lorsque je vis une situation, ma mémoire va sélectionner tout un tas de souvenirs qui vont me permettre de vivre au mieux cette situation. Par exemple, le jour de mon mariage, je vais me souvenir du jour où j’ai rencontré mon amoureux, de notre première fois et peut-être même de la scène de Sex and the City où Carrie frappe Big avec son bouquet de mariée… Bien que parfois, la conscience nous joue des tours . En résumé, pour Bergson, la conscience est un choix dans la mesure où elle sélectionne dans ma mémoire les souvenirs qui me permettent ou non de m’adapter à la situation actuelle.

De manière plus générale, la conscience nous permet de faire des choix libres et de choisir notre propre chemin dans la vie. Si être libre, c’est penser par soi-même sans l’influence d’une quelconque autorité, posséder la distance et l’esprit critique qui nous permettent de faire des choix qui engagent notre responsabilité, alors la conscience contribue à la libération de l’Homme.

En conclusion, la conscience est un élément clé de notre interaction avec le monde qui nous entoure. Elle nous permet de faire des choix éclairés , de nous adapter à des situations et de nous libérer des influences extérieures . Et finalement, je suis soulagé de ne pas avoir à passer ma vie dans un bocal comme un poisson rouge !

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Sujets de dissertation sur la conscience

La conscience.

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  • Suffit-il de prendre conscience de ce qui nous détermine pour nous en libérer ?
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Cours : La conscience

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Introduction :

Qu’est-ce que la conscience ? On « prend conscience » lorsque l’on découvre une vérité soudaine ou lorsque l’on réalise quelque chose. Étrangement, « perdre conscience » ne signifie pas « oublier », mais « s’évanouir » : on est alors « inconscient ». Cela peut aussi avoir d’autres significations :

  • être insouciant ;
  • être endormi / être évanoui ;
  • en psychanalyse, l’Inconscient est une partie non-consciente de la psyché théorisée par Freud.

Comment les philosophes ont-ils défini la conscience ? Qu’entend-on par « conscience réflexive » ? La conscience est-elle une caractéristique du vivant ou bien le propre de l’être humain ? L’expression « écouter sa conscience » semble la rendre indépendante du Moi et capable d’agir de façon autonome. La conscience aurait-elle alors un pouvoir particulier ? Et si elle n’a pas de pouvoir, à quoi peut-elle bien servir ? Dans ce cours, nous verrons que la conscience n’a pas toujours été comprise de la même manière. Nous évoquerons d’abord les premières approches que l’être humain a eu de la conscience, avant d’analyser ce qu’elle est exactement pour bien la comprendre. Nous finirons par la vision moderne que nous avons de la conscience.

Qu’est-ce que la conscience

Étymologie et définition.

Conscience :

Conscience vient du latin cum scientia . Cum signifie « avec » et scientia « savoir ». Étymologiquement, le mot signifie donc « accompagné de savoir ». La conscience n’est pas uniquement spontanée.

Le terme conscience désigne trois réalités distinctes :

  • la conscience morale (être conscient de ses actes) ;
  • la conscience comme éveil (être présent à la réalité) ;
  • la conscience comme savoir (par opposition à l’ignorance).

La conscience est avant tout conscience de soi : c’est la condition nécessaire de toute morale. Avoir conscience de soi c’est avoir conscience de ses actes et de leurs conséquences. C’est la raison pour laquelle, selon Aristote , il faut se connaitre soi-même pour être vertueux.

À quoi sert la conscience ?

La conscience est une faculté étonnante capable de mettre l’esprit qui perçoit à distance de l’objet perçu. Par exemple, en suivant ce cours, vous avez le pouvoir de savoir que vous le suivez. C’est d’ailleurs le sens de l’expression « prendre conscience » qui montre que les êtres humains sont capables de savoir qu’ils sont en train de vivre, de faire quelque chose, d’apprendre quelque chose. Nous faisons la distinction entre vivre et savoir que nous vivons . L’être humain sait conceptualiser . Pour conceptualiser, c’est-à-dire fabriquer un concept , il faut saisir une chose dans son ensemble, comme à distance.

L’œil qui se tient à distance et qui se regarde en train de vivre, c’est la conscience.

On dit que la conscience est réflexive , c’est-à-dire capable de réfléchir sur le monde et sur ce qu’elle est. Mais qu’est-ce que réfléchir ?

  • D’abord, c’est lorsque l’esprit remarque qu’il est en train de faire quelque chose. L’esprit est alors simultanément l’initiateur qui a décidé de faire quelque chose, l’exécutant qui fait agir le corps, et le critique qui juge et corrige en cas d’erreur.
  • Ensuite, c’est mobiliser des savoirs acquis dans le passé pour résoudre une difficulté du présent. Par exemple, un élève qui a appris les opérations de base doit réfléchir pour les appliquer à de nouveaux calculs.

La conscience est donc un « pouvoir de réflexion » dans les deux sens du terme.

  • Mais qu’en est-il de l’animal ?

La conscience est-elle spécifique à l’être humain ?

L’animal, notamment domestique, a une vie intérieure et des émotions qu’il exprime comme la joie, la peur ou l’attachement. De plus, l’animal rêve.

  • L’éthologie identifie de plus en plus d’espèces capables de réfléchir.

Cependant, tous les animaux n’ont pas la conscience réflexive de savoir qu’ils sentent et ressentent . Même l’animal le plus intelligent agira toujours selon l’intelligence propre à son espèce : il ne sera pas capable de morale.

  • La conscience réflexive est donc le propre de l’esprit humain.

Elle permet à l’être humain d’évaluer son comportement avec fierté, honte ou avec les autres jugements relevant de la morale.

  • La conscience est donc spontanée : elle perçoit ce qui lui arrive. Il s’agit de « l’effet que cela fait » de ressentir une douleur, d’entendre de la musique, de faire du vélo, etc.
  • La conscience est réflexive puisque nous sommes certains d’être un sujet pensant. Nous savons inspecter nos pensées et les utiliser pour résoudre une difficulté présente. L’animal n’a pas cette certitude d’être un sujet pensant.

La conscience au travers des siècles

Aristote : la connaissance de soi.

Le terme « conscience » n’est apparu qu’aux alentours du XVII e  siècle, pour autant dès l’Antiquité Aristote parlait déjà de « connaissance de soi ». Mais alors d’où vient ce terme et comment est-il apparu ? Dès l’Antiquité, et bien que le concept de conscience n’existe pas encore, Aristote propose une première approche de la connaissance de soi. Selon lui, seul un ami qui est « un autre soi-même » peut aider à comprendre qui on est.

« Apprendre à se connaître est très difficile et un très grand plaisir en même temps ; mais nous ne pouvons pas nous contempler nous-mêmes à partir de nous-mêmes […] aveuglés que nous sommes, pour beaucoup d’entre nous, par l’indulgence et la passion qui nous empêchent de juger correctement. Par conséquent […] c’est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions nous découvrir, puisqu’un ami est un autre soi-même. Concluons : la connaissance de soi est un plaisir qui n’est pas possible sans la présence de quelqu’un d’autre qui soit notre ami ; l’être humain qui se suffit à soi-même aurait donc besoin d’amitié pour apprendre à se connaître soi-même. »

Aristote, Éthique à Nicomaque , Livre II, Chap. XV

Pour Aristote, l’« indulgence et la passion » faussent l’image que nous avons de nous-même. Ainsi je peux plus aisément juger un autre que moi-même. C’est pourquoi pour me connaitre, c’est d’abord connaitre autrui (et qui puis-je connaitre mieux que mon ami ?). Cependant la connaissance de soi est chez Aristote un concept assez éloigné du concept de conscience tel qu’on l’utilise aujourd’hui : avoir conscience de son propre corps, avoir conscience de ses pensées, etc. Il faut attendre Descartes et son cogito pour avoir une première ébauche du concept de conscience.

Descartes : la conscience de soi

La conscience au fondement de la pensée cartésienne.

Au XVII e  siècle, Descartes fait une des expériences de pensée les plus connues en philosophie : l’ expérience du doute . Dans cette expérience qu’on retrouve dans son Discours de la méthode , il se demande jusqu’où peut-on remettre en question la réalité.

«  […] considérant que toutes les mêmes pensées, que nous avons étant éveillés, nous peuvent aussi venir quand nous dormons, sans qu’il n’y en ait aucune, pour lors, qui soit vraie, je me résolus de feindre que toutes les choses qui m’étaient jamais entrées en l’esprit, n’étaient non plus vraies que les illusions de mes songes. Mais, aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Être marquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme, […] je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais. »

Descartes, Discours de la Méthode , 1637

Aussi loin qu’on pousse le doute, il subsiste toujours une vérité dont on ne peut douter : je doute, donc je pense. Or, si je pense alors je suis, autrement dit j’existe. C’est pourquoi Descartes dit « cogito ergo sum » , qui signifie : je pense donc je suis.

Je peux douter de ce que je vois parce que mes sens peuvent me tromper, je peux douter de ce que je pense parce qu’un malin géni (un être surpuissant) pourrait manipuler mes pensées, je peux même douter de l’existence de mon propre corps parce qu’il peut être le fruit de mon imagination, mais je ne peux pas douter du fait que je pense.

C’est sans doute l’une des expériences de pensée les plus saisissantes de l’histoire de la philosophie. Elle a d’ailleurs été reprise dans la culture populaire, notamment dans le film Matrix sorti en 1999. Dans ce film, réalisé par les sœurs Wachowski, le monde est dominé par les machines. Ces machines utilisent des corps humains comme source d’énergie et pour maintenir leurs esprits éveillés elles créent une réalité alternative construite de toutes pièces. Il s’agit d’un gigantesque logiciel qui reproduit notre monde à l’identique : la matrice. Dans la matrice, le corps qu’on croit être le nôtre n’est pas vraiment notre corps : c’est simplement le résultat d’une illusion créée par des machines. Mais si notre corps peut être une illusion, cela signifie qu’on peut penser sans avoir de corps : alors peut-être est-ce notre esprit qui nous fait imaginer qu’on a un corps ?

  • C’est ce qu’on appelle le dualisme corps-esprit .

Le dualisme corps-esprit :

Plus que la certitude de ma propre existence, l’expérience du doute montre, selon Descartes, le dualisme corps-esprit. Cela signifie que le corps et l’esprit sont nécessairement deux choses séparables et donc séparées. En effet si je peux penser sans avoir de corps (dans le cas où mon corps serait une illusion créée par mon esprit ou un être surpuissant), alors il est possible d’avoir un esprit mais pas de corps. Selon Descartes le corps est comparable à un automate dirigé par l’esprit.

La conscience chez Descartes est donc d’abord conscience de soi .

  • Cependant chez Hegel, plus qu’une conscience de soi l’être humain possède une conscience pour soi .

Hegel : la conscience pour soi

« Les choses de la nature n’existent qu’immédiatement et d’une seule façon, tandis que l’être humain, parce qu’il est esprit, a une double existence ; il existe d’une part au même titre que les choses de la nature, mais d’autre part il existe aussi pour soi, il se contemple, se représente à lui-même et n’est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi. […] Deuxièmement, l’être humain se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu’il est poussé à se trouver lui-même, à se reconnaître lui-même dans ce qui lui est donné immédiatement, dans ce qui s’offre à lui extérieurement. Il y parvient en changeant les choses extérieures qu’il marque du sceau de son intériorité […] . Ce besoin de modifier les choses extérieures est déjà inscrit dans les premiers penchants de l’enfant : le petit garçon qui jette des pierres dans le torrent et admire les ronds qui se forment dans l’eau, admire en fait une œuvre où il bénéficie du spectacle de sa propre activité. »

Hegel, introduction à l’ Esthétique , 1828-1829

La conscience selon Hegel

Pour Hegel , la conscience des êtres humains leur permet d’avoir une double existence :

  • l’être humain est « en soi » : le corps vivant existe au même titre que ce que l’on trouve dans la nature ;
  • l’être humain existe « pour soi » : l’être qui existe est doué de conscience de soi .

Dans la conception hégélienne, nous retrouvons la notion de dualisme corps-esprit conçue par Descartes : mais Hegel va plus loin. Comme l’a démontré Descartes, l’être humain existe en soi et non par une cause extérieure : il pense, donc il est. Selon Hegel l’être humain, doué d’une conscience de soi, existe aussi « pour soi ».

  • Il modifie le monde et se reconnait dans ses actions, comme l’enfant qui en jetant une pierre dans l’eau contemple le résultat de son action.

L’être humain change en permanence

Comme l’animal ou la plante, l’être humain naît avec des caractéristiques physiques. Celles-ci peuvent être énumérées comme les qualités d’un objet, mais à la différence de l’objet ou de l’animal, l’être humain ne peut pas être réduit à ces données objectives. Par la conscience, qui lui permet de se regarder et de se juger, l’être humain peut refuser ou accepter ce qu’il est. Il peut évoluer et se transformer continuellement.

  • Nous pouvons donc affirmer que c’est par la conscience que l’être humain existe.

Chez Husserl, philosophe autrichien, la conscience est avant tout conscience de quelque chose d’extérieur à elle . Cette particularité qu’a la conscience d’être dirigée vers un objet est ce qu’Husserl appelle l’ intentionnalité .

Husserl : la conscience comme intentionnalité

Au XIX e  siècle, la phénoménologie met en avant un autre aspect de la conscience humaine.

Phénoménologie :

La phénoménologie est une discipline philosophique qui étudie les phénomènes et leur apparition. C’est le philosophe Husserl qui en fut l’initiateur à la fin du XIX e  siècle. Ce n’est cependant pas le premier à avoir parlé des phénomènes, puisque Kant (fin XVIII e  siècle) dans ses critiques puis Hegel (début XIX e  siècle) dans sa Phénoménologie de l’Esprit les étudiaient déjà avant Husserl.

Kant (XVIII e  siècle) : Le phénomène

Selon Kant , le phénomène se caractérise comme la « seule chose connaissable » à la différence de ce qu’il appelle le noumène qui est la « chose en soi ». Selon lui, on ne peut connaitre le monde qui nous entoure qu’au travers de notre entendement qui est intrinsèquement limité.

Par exemple, lorsque je vois une chaise je n’en vois pas toutes ses caractéristiques moléculaires : mes sens sont limités. Lorsque j’entends une vague s’écraser, je n’entends pas une à une toutes les gouttelettes mais un bruit indistinct : mon entendement n’a pas la capacité de distinguer tous les sons. Ainsi on ne peut rien dire de la chose elle-même. Cependant on peut en étudier le phénomène, c’est-à-dire la chose telle qu’elle nous apparait. Toujours selon Kant, il y a une limite essentielle à notre entendement : les phénomènes – qui sont trop grands ou trop puissants – sont insaisissables par notre entendement. Ainsi, lorsque nous sommes confrontés à ces limites, cela provoque en nous ce que Kant appelle le sentiment du sublime . Il distingue deux types de sublime :

  • le sublime mathématique qui est ce que l’on ressent face à un phénomène qu’on ne peut appréhender dans sa totalité (par exemple l’océan, l’univers, etc.) ;
  • le sublime dynamique qui est ce que l’on ressent face à un phénomène qui nous dépasse par sa force (par exemple l’orage, la tempête, etc.).

Husserl : la phénoménologie

Si Husserl est considéré comme le père fondateur de la phénoménologie, c’est parce qu’il est le premier à en faire un courant philosophique à part entière. Il critique la séparation qu’établit Kant entre les phénomènes et les noumènes (les choses en soi) car, pour lui, tout est phénomène. Selon Husserl « toute conscience est conscience de quelque chose ». Nous avons conscience d’une chose extérieure parce que nous avons l’intention de la regarder, c’est pourquoi nous projetons sur cette chose des significations et des affects, que Husserl appelle des « intentions ».

  • L’intentionnalité est donc une caractéristique essentielle de notre conscience.

Seule l’ épochê , concept emprunté à l’Antiquité et qui désigne « la suspension du jugement » chez les philosophes sceptiques grecs, est à même de nous détacher de l’ intentionnalité de la conscience nous permettant de voir le monde tel qu’il apparait. Dans les faits, il s’agit pour Husserl d’arriver par la méditation à accéder aux phénomènes dans leur mode d’apparition le plus pur, sans qu’ils soient empreints d’une quelconque intention.

  • Selon Husserl, le réel n’existe que par notre esprit. La conscience fait exister le monde et les autres, et ce monde est toujours empreint d’une certaine intentionnalité . Cette idée est révolutionnaire car elle implique que le monde et les objets ne préexistent pas à la conscience.
  • Étymologiquement exsistere signifie « se tenir hors de soi ». Contrairement à l’objet, l’être humain se projette sans cesse dans le temps. Il évoque des souvenirs passés et fait des projets futurs. Cependant il peut, grâce à l’ épochê , suspendre son jugement pour avoir accès aux phénomènes nus, dénués de toute intentionnalité.

Conclusion :

Il est important de comprendre, notamment grâce aux différents sens philosophiques du terme « conscience », que cette notion a beaucoup évolué au fil du temps. Cette évolution reflète celle de la pensée humaine. Aujourd’hui, on considère généralement que la conscience est définie par sa réflexivité et son intentionnalité. De plus, la conscience rend l’être humain particulier. Elle lui permet d’exister au monde et de s’exprimer dans des réalisations matérielles et spirituelles. C’est en transformant le monde que l’être humain prend conscience de lui-même. L’être humain se transforme d’abord lui-même par l’éducation, il transforme la nature par le travail, et transforme la société et ses institutions par l’action politique. Enfin, l’être humain transforme le réel par l’art. Le travail, l’art ou la politique sont autant de pratiques humaines manifestant l’activité de la conscience de l’être humain. C’est grâce à sa conscience que l’être humain se distingue de l’animal, elle lui permet d’exister en soi et pour soi. Ce mode d’existence lui confère une liberté, qu’il exerce dans l’ensemble des pratiques définissant la culture humaine.

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La conscience chez Descartes

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Du doute à la conscience : le chemin de Descartes

Dans le Discours de Méthode , Descartes opère une séparation entre d’un côté la vie pratique, domaine de l’action, et de l’autre la science, domaine de la vérité.

Dans la vie pratique, la résolution doit être le maitre-mot. Descartes donne l’exemple de l’homme perdu dans une forêt: si il ne se résout pas à marcher droit, mais au contraire hésite et revient sans cesse sur ses pas, il a peu de chances de trouver son chemin. La vie pratique se contente du vraisemblable, du probable, un ersatz de vérité. Il faut agir, sous peine de paralysie. La philosophie morale de Descartes se satisfait de l’approximatif, l’important est l’action, peu importe la méthode.

En science, parce qu’elle est recherche de la vérité, l’homme doit atteindre des vérités absolues. Ces vérités ne peuvent être trouvées qu’à l’aide d’une méthode. Descartes propose de rejeter tout ce qu’il croit être vrai, pour vérifier si une chose résiste au doute.

Doute méthodique et Doute sceptique

Descartes affirme d’emblée que son doute vise à détruire le doute (doute hyperbolique). Ce n’est qu’une méthode, un doute provisoire autrement dit. Le doute sceptique, lui, est permanent : il affirme qu’aucune vérité ne peut être trouvée. Le doute méthodique est volontaire et hyperbolique (il porte sur l’ensemble des connaissances). Ce qui échappera au doute absolu sera ainsi une vérité absolue. “Doutons de notre raison” est le point de départ de la méthode cartésienne.

Du doute à la conscience : Je pense donc je suis (expression du cogito)

Pour doute, il faut un sujet, il faut un “je”. Même si toutes les représentations du sujet sont fausses (exemple de la bougie), il reste que ce sont celles d’un sujet. Il y a donc un sujet irréductible, incontestable, qui pense. Un je pense intuitif. Or si je pense, je suis. Le cogito est né : le sujet pensant est conscient de lui-même. Le sujet non seulement pense mais est conscient qu’il pense .

La conscience devient ainsi la terre natale de la vérité, le sol ferme sur lequel on peut fonder la connaissance.

La rupture avec les Grecs ( Platon/Socrate/Aristote ) est importante : les grecs pensaient la vérité comme transcendante, extérieure à l’homme. La vérité préexistait à l’homme, il pouvait la découvrir grâce à la méditation, mais non la créer. Descartes redonne à l’homme son pouvoir grâce à la conscience, le place au centre du Savoir en affirmant que la vérité est immanente.

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Je ne comprends rien moi. J voudrais savoir là où vous voulez en venir. En bref quoi!

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Et je pense donc je ne suis pas ? Cf la pratique de la méditation…

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  • Cours : La conscience

La conscience Cours

La notion de conscience renvoie à deux grandes significations. D'une part, la conscience peut être comprise comme conscience de soi : elle désigne alors la faculté de l'homme à être conscient de lui-même (de ses pensées, de ses actes), mais aussi du monde qui l'entoure. D'autre part, la conscience renvoie à la conscience morale : elle désigne alors la capacité de tout individu à saisir le bien et le mal.

Introduction à la notion de conscience

La conscience est un terme très utilisé dans le langage courant. On peut en distinguer deux grands sens : la conscience psychologique et la conscience morale.

De nombreuses expressions utilisent cette notion dans le domaine de l'action (conscience morale) aussi bien que dans celui de la connaissance (conscience de soi).

On dira que l'on « est bien conscient que... » lorsqu'on veut signifier que l'on connaît les risques ou les conséquences de ce que l'on fait. On fait alors allusion d'une part à la connaissance, d'autre part à la responsabilité. « Être conscient » a donc un sens très large.

À l'inverse, on dira que l'on agit « sans avoir conscience de ce que l'on fait », c'est-à-dire que l'on agit « machinalement », lorsqu'on ne prend pas le temps de réfléchir à ce que l'on fait, en se laissant gouverner par des « automatismes ».

On peut également relever des utilisations de la notion de conscience qui ont un autre sens.

Au niveau d'un groupe comme la société, on parlera de conscience historique ou de conscience politique : on renvoie ici à un groupe d'idées partagées par un ensemble de personnes et relevant de la « conscience collective ».

Enfin, le terme de conscience s'utilise aussi à un niveau moral, comme lorsque l'on utilise les expressions « avoir bonne ou mauvaise conscience », c'est-à-dire se sentir juste ou au contraire coupable, ou bien lorsque l'on dit qu'il faut « juger en son âme et conscience », c'est-à-dire en fonction de critères moraux.

La conscience, dans le langage courant, présente donc plusieurs sens. Peut-on proposer une définition unifiée de la conscience ? Il est en tous cas possible de lui distinguer deux grands sens :

  • La conscience psychologique : c'est la capacité de chaque individu à se représenter ses actes et ses pensées.
  • La conscience morale : c'est cette sorte de « juge intérieur » en chaque être humain qui lui permet de statuer sur le bien ou le mal.

Ainsi, lorsque l'on dit de l'homme qu'il est conscient, cela signifie deux choses :

  • Qu'il se sait en relation avec une réalité extérieure : par l'intermédiaire du corps, des sens, sa conscience lui permet de saisir les objets qui l'entourent.
  • Qu'il perçoit aussi une réalité intérieure, subjective : celle de ses états d'âme, de ses désirs, de ses souhaits.

La conscience est l'appréhension directe par un sujet de ce qui se passe en lui et hors de lui-même. Ainsi, être conscient de soi, c'est avoir la faculté de comprendre ses pensées, ses actes, mais également de percevoir et comprendre le monde qui nous entoure.

La conscience de soi

La conscience de soi révèle à l'être humain sa propre existence, c'est l'enseignement du cogito de René Descartes. Emmanuel Kant affirme que la conscience de soi se construit à partir de différentes représentations unies par la conscience. La psychologie scientifique va critiquer cette idée de la conscience de soi.

L'expérience du cogito

Pour Descartes, la conscience de soi permet à l'être humain de réaliser qu'il existe. La conscience de soi est la certitude première, l'être humain en fait l'expérience avec le cogito .

Dans son ouvrage Discours de la méthode , René Descartes met en évidence la capacité de l'homme à se saisir comme être pensant à travers l'expérience de pensée du cogito . Il cherche une certitude, la certitude première, sur laquelle l'être humain peut compter. Il décide de mettre en doute tout ce qui existe : c'est l'expérience du doute généralisé. Le monde, le corps, tout n'est peut-être qu'illusion, qu'hallucinations, que sortilèges d'un malin génie. Descartes va jusqu'à douter de sa propre existence, et réalise alors qu'il sait qu'il est en train de douter, car le doute est une pensée. Pour lui, c'est un signe : cette pensée est la preuve qu'il existe. Il en vient à dire que pour penser, il faut être : cogito ergo sum , autrement dit « je pense, donc je suis ». Pour Descartes, la conscience de soi est la certitude première, elle permet d'assurer que l'homme existe.

« Par le mot penser, j'entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons immédiatement par nous-mêmes. »

René Descartes

Les Principes de la philosophie

Le cogito cartésien est le raisonnement par lequel René Descartes aboutit à la définition de la certitude première comme étant celle de la conscience de soi.

C'est la conscience qui fait découvrir que l'on existe et, plus spécifiquement, que l'on existe comme chose pensante. Cette connaissance doit servir de fondement et de modèle pour toute forme de connaissance. Descartes pose l'existence de la conscience comme une première certitude, qui met fin à tout doute antérieur.

Les différentes représentations de soi unies par la conscience

Pour Emmanuel Kant, le moi peut se construire à partir de différentes représentations. Ces différentes représentations sont unies grâce à la conscience. Selon Kant, c'est ce qui permet à l'homme d'être un sujet.

Emmanuel Kant se demande si l'on peut penser la conscience comme chose, même comme une chose pensante. Dans Critique de la raison pure , le philosophe cherche comment les différentes représentations de soi que l'être humain a de lui-même sont unifiées. Il étudie ainsi les sensations de l'être humain, qui sont différentes selon les instants et les lieux où l'on se trouve. Il en conclut que c'est la conscience qui permet d'unifier ces différentes sensations, ces différents moments que l'on vit.

La capacité de l'homme d'unifier toutes ses représentations tient au fait qu'il puisse dire « je ». Cette capacité exprime le pouvoir unificateur de la conscience. L'homme est le seul être à posséder une conscience : lui seul, à partir d'un certain âge, a le pouvoir de dire « je ». L'utilisation de ce simple pronom est la concrétisation de la capacité du sujet à se représenter comme un sujet unifié. Être sujet, pour Kant, c'est avoir la capacité d'unifier toutes ses représentations.

Les critiques de la conscience de soi

La psychologie scientifique va développer l'hypothèse selon laquelle la conscience de soi repose entièrement sur les mécanismes de fonctionnement du cerveau.

La psychologie scientifique, qui se développe à partir du XIX e siècle, va émettre une critique virulente à l'égard de la notion philosophique de conscience. Pour elle, cette notion est trop attachée à celle d'esprit, c'est-à-dire à l'idée d'une réalité spirituelle. Et pour cette raison, elle ne permet pas de traiter scientifiquement de cette réalité qu'est la conscience de soi.

Opposée à l'idée d'une conscience de soi comme sentiment d'existence de soi-même, la psychologie scientifique, incarnée notamment par le courant béhavioriste, va développer l'hypothèse selon laquelle la conscience de soi repose entièrement sur les mécanismes de fonctionnement du cerveau.

Béhaviorisme

Le béhaviorisme (de l'anglais behavior, « comportement ») est un courant de psychologie qui affirme que la conscience n'est qu'un mythe. Selon ce courant, l'étude du psychisme ne peut passer que par l'étude des mécanismes corporels, notamment cérébraux, tels qu'ils sont manifestés par les conduites que l'on peut observer, plutôt que par les représentations de la conscience.

La conscience de soi et le monde extérieur

L'homme a besoin du rapport au monde extérieur pour prendre conscience de lui-même. La conscience est toujours conscience de quelque chose, c'est l'intentionnalité telle que la définit Husserl. La conscience de soi se fait notamment grâce à la confrontation avec autrui. La conscience de soi est forcément influencée par la société dans laquelle l'être humain évolue.

La conscience comme intentionnalité

La conscience n'est jamais pure conscience de soi, mais toujours conscience de quelque chose. Edmund Husserl utilise le terme d'intentionnalité pour définir le fait que la conscience est toujours conscience de quelque chose.

La conscience est toujours conscience de quelque chose, on ne peut donc pas la penser indépendamment des objets qu'elle vise. C'est toujours un objet que la conscience vise, son intention est de saisir l'extérieur, de saisir ce qu'il y a autour de soi.

Si j'observe un oiseau, c'est moi qui regarde l'oiseau. Mais je ne peux pas m'observer moi-même regardant l'oiseau, car je ne peux pas sortir de ma conscience. L'oiseau est à l'extérieur de moi, c'est ma conscience qui cherche à saisir ce qu'est cet oiseau, ce qui est à l'extérieur de moi.

Ainsi, pour Husserl, la conscience n'est pas conscience d'elle-même, enfermée sur elle-même, elle est toujours conscience d'autre chose d'extérieur.

« Le mot intentionnalité ne signifie rien d'autre que cette particularité foncière et générale qu'a la conscience d'être conscience de quelque chose. »

Edmund Husserl

Idées directrices pour une phénoménologie

L'objet visé par la conscience n'est pas forcément un objet que l'on peut toucher, un objet que l'on voit. Cet objet peut-être soi-même, mais aussi un sentiment, quelque chose d'immatériel.

« L'intentionnalité se manifeste, selon Brentano, dans l'amour, la haine, le désir, la croyance, le jugement, la perception ou l'espoir. Il est constitutif de chacun de ces phénomènes qu'il vise un objet. Sans un objet aimé, pas d'amour. Sans un objet de croyance, pas de croyance. Sans un objet jugé, pas de jugement. Sans un objet perçu, pas de perception. Sans un objet espéré, pas d'espoir, et ainsi de suite pour tout acte mental comme relation d'un sujet à un objet. »

Pierre Jacob

L'Intentionnalité. Problèmes de philosophie de l'esprit

© Éditions Odile Jacob, 2004

L'objet visé par la conscience peut donc être un objet immatériel tel que l'amour, l'espoir, la croyance. On le voit, la notion d'objet est ici prise au sens large : il s'agit de tout ce que peut penser la conscience comme différent d'elle-même, qui caractérise un sujet .

La conscience face à autrui

L'homme a besoin du rapport à autrui pour prendre conscience de lui-même. La confrontation à l'altérité, c'est-à-dire à autrui, est nécessaire à la constitution de la conscience de soi.

Dans son ouvrage Phénoménologie de l'esprit , Hegel traite de la conscience. Pour Hegel, l'existence d'autrui est indispensable à l'existence de la conscience de soi, on ne peut y accéder que si autrui nous reconnaît. C'est ce qu'il développe dans la dialectique du maître et de l'esclave.

La dialectique du maître et de l'esclave

La conscience veut qu'une autre conscience la reconnaisse comme conscience. Cette confrontation avec l'autre mène à l'inégalité et l'asservissement, car chacun souhaite asservir l'autre pour être reconnu par lui. Si l'on prend deux hommes qui ainsi s'affrontent, l'un des deux va être prêt à mourir pour être reconnu, l'autre va préférer la soumission plutôt que la mort. Le premier devient donc le maître, le second devient l'esclave. Le maître accède à la conscience de lui-même uniquement parce que l'autre l'a reconnu. L'esclave, quant à lui, a pris conscience de lui-même en ressentant la fragilité de son existence et la possibilité de sa mort. Dans les deux cas, la conscience de soi a nécessité la reconnaissance d'autrui.

Pour avoir réellement conscience et connaissance de lui-même, l'homme a besoin du rapport à autrui : il prend conscience de lui à travers le regard et la reconnaissance des autres. La conscience rencontre ainsi d'autres consciences , c'est ainsi, pour Jean-Paul Sartre, qu'elle devient conscience de soi. En effet, l'être humain découvre son existence et sa singularité en se confrontant à une autre conscience, en se confrontant à autrui. Pour Sartre, la conscience de soi n'est donc pas, comme le pense Descartes, une réalité dont on prend conscience dans la solitude, mais plutôt dans le rapport à l'autre.

« J'ai un dehors, j'ai une nature ; ma chute originelle, c'est l'existence de l'autre. »

Jean-Paul Sartre

L'Être et le Néant

© Gallimard, coll. Bibliothèque des idées, 1943

Pour Sartre, autrui est l'autre qui n'est pas soi, mais qui nous ressemble, et cette altérité (cette différence) permet d'accéder à la conscience de soi. Sans autrui, l'être humain ne peut avoir la même conscience de lui-même.

Des individus isolés, comme Robinson Crusoé, peuvent devenir fous s'ils ne se créent pas une forme artificielle d'altérité.

L'influence de la société sur la conscience de soi

Si le monde extérieur est déterminant dans la construction de la conscience de soi, le fait que l'homme vive au milieu d'autres hommes est probablement un fait tout aussi déterminant. Karl Marx explique ainsi que l'être humain ne peut avoir pleinement conscience de lui-même que s'il a conscience de l'influence de la société dans laquelle il évolue, de la place qu'il y occupe.

Karl Marx considère que le système de pensée de chacun est conditionné par ses « conditions matérielles d'existence ». Autrement dit, l'appartenance à une classe sociale déterminée mais aussi à un moment de l'histoire précis détermine en grande partie la perception que l'homme a de lui-même.

Ainsi, pour que l'individu parvienne à une conscience complète et transparente de lui-même, il faut qu'il ait conscience de l'influence du milieu social et historique dans lequel il évolue.

« Ce n'est pas la conscience des hommes qui déterminent leur existence c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience. »

Préface de la Contribution à la critique de l'économie politique

Pour Marx, ce n'est pas la conscience qui détermine ce qu'est l'être humain, ce sont les conditions matérielles qui vont déterminer sa façon de penser et de se représenter sa vie et son monde.

Pour Karl Marx, la condition socio-économique de l'être humain prime sur sa conscience. On parle de matérialisme philosophique.

La conscience morale

Si la conscience est, comme on l'a vu, conscience de soi et capacité de se construire en relation avec le monde extérieur, cette notion désigne également la capacité de chaque individu de saisir par lui-même, par « intuition », les valeurs morales. La conscience morale est une sorte de « juge intérieur » présent en chaque être humain qui lui permet de statuer sur le bien ou le mal. Cette conscience morale est parfois définie comme étant un « instinct » de l'être humain. Elle se caractérise par son universalité.

La conscience morale comme instinct

La conscience morale est définie comme étant naturelle ou innée en l'être humain, elle serait comme un instinct pour Rousseau.

Jean-Jacques Rousseau est l'un des penseurs qui défend le plus fortement l'idée qu'il existe un sens naturel de la morale, c'est-à-dire une capacité innée à saisir ce que sont le bien et le mal. Avant même que les humains ne vivent dans des sociétés constituées, régies par des lois et où des institutions transmettent des croyances morales, accompagnées de jugements, ils sont capables de sens moral.

« Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rend l'homme semblable à Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralité de ses actions. »

Jean-Jacques Rousseau

Émile ou De l'éducation

Jean-Jacques Rousseau définit la conscience comme un « instinct divin » : c'est un moyen immédiat et infaillible de reconnaître le bien et le mal.

Pour Rousseau, la conscience morale, « instinct divin » qui permet de reconnaître le bien et le mal, est donc innée : elle est renforcée par la pitié, ce sentiment qui fait partager à tout être humain la souffrance d'autrui. Pourtant, Rousseau dit aussi que la perfectibilité, c'est-à-dire le développement de la raison, conduit l'homme à l'immoralité. Cela suppose que l'homme vit déjà en société, ce qui corrompt son sens moral.

L'homme est bon naturellement, mais le développement de la raison et la vie en société étouffent ce sens moral. Dans cette situation, c'est à la raison, bien comprise, qu'il appartient de rétablir la moralité : ce sera l'un des buts du « contrat social », la loi corrigeant les effets de l'immoralité entraînée par le développement des sociétés dans l'histoire.

L'universalité de la conscience morale

Pour Emmanuel Kant, la conscience morale réside dans une loi universelle que tout être humain se donne à lui-même. Il fait reposer cette conscience morale sur des impératifs catégoriques universels.

Selon Kant, la morale repose sur des impératifs catégoriques qui indiquent à l'homme ce qu'il doit faire. Ces impératifs sont universels : ils s'appliquent à tout le monde, sans exception et sans considération d'aucun intérêt autre que moral. La formulation principale de l'impératif catégorique est la suivante :

« Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle. »

Emmanuel Kant

Fondements de la métaphysique des mœurs

Pour Kant, avant d'agir, il faut toujours se demander s'il serait souhaitable que tout le monde agisse en fonction du même principe. Autrement dit, il faut se demander si ce qui motive l'action de l'individu, le principe qui la commande, pourrait être une règle universelle. Si c'est impossible, alors l'action n'est pas morale.

Si l'on s'apprête à mentir, il faut se demander s'il est possible de souhaiter que le mensonge devienne une règle universelle (un principe). Pour le mensonge, on voit bien qu'on ne peut pas souhaiter que le mensonge devienne une règle générale des relations humaines : aucune confiance ne serait alors possible.

On appelle cette expérience de pensée le test d'universalisation de la maxime de l'action. Il s'agit de se demander ici si la règle d'une action, ce qui la motive, est universalisable.

La conscience fait-elle obstacle au bonheur ?

Amérique du Nord 2022 • Dissertation

Sprint final

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Amérique du Nord • Mai 2022

La conscience fait-elle obstacle au bonheur ?

dissertation

4 heures

Intérêt du sujet • Ce sujet classique confronte la « conscience », que nous possédons, au « bonheur », que nous recherchons : ce qui nous définit comme êtres humains nous empêche-t-il d’atteindre ce qui donne sens à notre vie ?

Les clés du sujet

Définir les termes du sujet.

Du latin cum scientia (« avec science »), la conscience est de façon générale associée à un savoir (perception du monde, connaissance de soi) : c’est d’abord la lucidité sur ce qu’on est et ce qu’on peut espérer.

La conscience morale impose des limites à nos actions et la conscience du temps peut empêcher de goûter l’instant présent.

Faire obstacle

Faire obstacle, c’est constituer un empêchement : rendre impossible ou du moins difficile, mettre des bornes, poser une limite, interdire, détourner, décourager.

Du latin bonum augurium , le bonheur est un objectif soumis à beaucoup d’aléas, comme le connote le mot heur (« sort », « chance », « fortune ») en français classique.

S’il est difficile d’en définir concrètement les conditions, le bonheur est représenté comme un idéal offrant la plénitude d’une satisfaction durable, intense et variée.

Dégager la problématique

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Construire un plan

Tableau de 3 lignes, 2 colonnes ;Corps du tableau de 3 lignes ;Ligne 1 : 1. La conscience morale est un obstacle au bonheur; Exemple du remords : la « mauvaise conscience » est un obstacle d’autant plus puissant qu’il est intérieur.La conscience morale impose de relativiser la quête du bonheur et de la subordonner au respect du devoir.; Ligne 2 : 2. La conscience nous expose au malheur; La conscience nous montre notre finitude : l’homme est essentiellement malheureux et inquiet.Notre fardeau le plus terrible est la conscience du temps : poids de la mémoire, anticipation de la mort.; Ligne 3 : 3. Le bonheur est propre à l’être conscient; Le bonheur n’est pas la satisfaction : le sentiment de notre dignité compte davantage que le plaisir.Devenir plus conscients nous rend plus forts, plus autonomes et donc potentiellement plus heureux.;

Les titres en couleurs et les indications entre crochets servent à guider la lecture mais ne doivent en aucun cas figurer sur la copie.

Introduction

[Reformulation du sujet] Le sort dresse parfois des embûches sur le chemin que nous essayons d’emprunter pour parvenir au bonheur. Mais il existe peut-être aussi un empêchement plus fondamental qui fait de ce chemin une impasse : la conscience fait-elle obstacle au bonheur ? [Définition des termes du sujet] Nous rêvons d’une satisfaction pleine et entière, suffisamment durable, intense et variée. Mais en offrant une connaissance du monde et de soi, la conscience nous rend lucides sur nos limites et sur ce que nous pouvons espérer. [Problématique] Le fait de distinguer le bien et le mal, de constater notre fragilité et le temps qui passe ne réduit-il pas considérablement nos perspectives de bonheur ? Ou bien doit-on au contraire chercher dans le renforcement de la conscience la voie d’une vie humaine parfaitement accomplie ? [Annonce du plan] Nous commencerons par voir en quoi le fait d’être conscients de nos devoirs entrave la quête du bonheur, puis pourquoi la conscience fait de l’homme un être inquiet. Nous verrons enfin qu’un bonheur véritable est lié au renforcement de la conscience.

1. La conscience morale est un obstacle au bonheur

A. l’obstacle intérieur de la mauvaise conscience.

La conscience morale nous rend attentifs à des valeurs relatives au bien et au mal, et nous impose de conformer notre conduite à certaines normes. Dans le cas contraire, on s’expose au blâme des autres – ce qui n’est pas le meilleur calcul pour être heureux – mais aussi et surtout au remords , ce tourment qui nous ronge lorsqu’on a « mauvaise conscience ».

Du latin remordere , le remords signifie littéralement la morsure renouvelée, voire incessante de la conscience.

Pour Aristote, dans l’ Éthique à Nicomaque , un homme méchant ne peut pas être heureux, car une partie de son âme accuse l’autre partie et le déchire au point de le rendre ennemi de lui-même . La conscience est un juge sévère qui empêche de goûter le bonheur acquis de mauvaise façon : l’obstacle est insurmontable précisément parce qu’il est intérieur.

B. La subordination du bonheur au devoir

Il nous faut relativiser l’importance du bonheur et considérer d’abord le respect du devoir . Certaines voies vers le bonheur nous sont interdites lorsque les satisfactions visées sont égoïstes ou dégradantes, pour notre personne ou celle des autres. Kant dit que l’ impératif moral est « catégorique » : il constitue une limite indiscutable que nous posons nous-mêmes à nos actions.

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« Agis de telle manière que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, jamais simplement comme un moyen » (Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs ).

La recherche du bonheur doit être subordonnée au respect du devoir. Cela ne signifie pas que l’une et l’autre soient incompatibles, puisque le fait d’avoir bien agi produit un contentement qui est, selon Kant, un « analogue du bonheur ». Mais « bonheur » et « vertu » sont souvent difficiles à concilier .

Le secret de fabrication

Illustrez le propos par un exemple : dans Les Misérables de Victor Hugo, Jean Valjean renonce à son bonheur et se livre à la police pour éviter qu’un sosie soit envoyé au bagne à sa place.

[Transition] La conscience morale fait obstacle à la recherche du bonheur, car elle lui impose des limites et prive l’individu qui les transgresse d’une satisfaction entière. Faut-il aller plus loin et dire que la conscience nous expose au malheur ?

2. La conscience nous expose au malheur

A. conscience et finitude.

Le regard qu’un être conscient porte sur lui-même est valorisant : comme on l’a observé, penser fait la grandeur de l’homme. Mais la pensée nous dévoile aussi notre finitude  : « la grandeur de l’homme est grande en ce qu’ il se connaît misérable  », note amèrement Pascal dans ses Pensées .

La finitude est le caractère de ce qui est fini, au sens de limité. On emploie le terme pour qualifier la condition humaine, habitée par la conscience du temps et de la mort.

Selon Schopenhauer , cette limitation fait de l’humain un être essentiellement malheureux , habité par un manque qui ne lui laisse que quelques rares moments de répit. Conscience rime avec souffrance. Comme il l’indique dans Le Monde comme volonté et comme représentation , « l’inquiétude d’une volonté toujours exigeante, sous quelque forme qu’elle se manifeste, emplit et trouble sans cesse la conscience : or sans repos le véritable bonheur est impossible ».

B. L’existence humaine alourdie par le temps

La conscience du temps est décrite par Nietzsche comme un fardeau. À l’inverse de l’animal attaché au « piquet de l’instant », l’être humain est privé d’une légèreté dans laquelle il voit confusément le secret du bonheur. En proie à la nostalgie, aux regrets ou à la mélancolie, il subit son passé  : la mémoire est avantageuse pour la connaissance, mais pas pour le bonheur.

La conscience ouvre aussi à l’avenir . Elle est « soucieuse », car nous anticipons sans cesse un après dans lequel nous nous projetons. Or nous savons bien que l’ultime possibilité qui nous attend est la mort , qui suscite en nous de l’« angoisse ». Au rebours d’Épicure qui proclamait que « la mort n’est rien pour nous » et que le bonheur est possible à condition de vivre au présent, les philosophes de l’existence insistent sur l’incertitude, voire le désespoir, qui hante l’esprit humain.

Les penseurs «  existentialistes » comme Kierkegaard, Heidegger ou Sartre prennent pour point de départ la fragilité de l’existence humaine.

[Transition] La conscience fait obstacle à un bonheur simple qui semblait à portée de main. Mais est-elle incompatible avec un bonheur plus complexe qui nous serait propre ?

3. Le bonheur est propre à l’être conscient

A. bonheur et satisfaction.

Introduisez une distinction entre « bonheur » et « satisfaction » pour envisager le problème sous un nouvel angle.

Si la définition du bonheur n’est jamais tout à fait claire et varie d’un individu à un autre, Mill observe qu’elle est toujours assez riche pour ne pas se réduire à la satisfaction , c’est-à-dire aux plaisirs élémentaires qui nous sont communs avec les animaux (manger, boire, etc.). Le bonheur que nous cherchons inclut aussi la connaissance du monde et de soi, les arts, les relations sociales et amoureuses, le bien-être social, etc.

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« Il vaut mieux être un homme insatisfait qu’un porc satisfait » (Mill, L’Utilitarisme )

Si nous nous heurtons à de nombreux obstacles dans notre quête, c’est tout simplement parce que nos ambitions sont plus élevées  : elles ne sont peut-être pas toutes susceptibles d’être comblées, mais cette incomplétude est compensée par la conscience de notre dignité . Nos moyens aussi sont plus élevés, puisque notre intelligence nous permet de calculer au mieux comment être heureux, individuellement et collectivement.

B. Le renforcement de la conscience

Selon Freud, l’incapacité de certains individus à trouver l’épanouissement, ou ne serait-ce que l’équilibre psychique, ne doit pas être mise sur le compte de la conscience, mais sur celui de l’inconscient . Les symptômes tels que les angoisses, phobies, obsessions, épuisement dépressif, etc., sont le fait de désirs refoulés qui reviennent se manifester de façon voilée, et dont il s’agit de comprendre le sens .

La voie à privilégier est donc le renforcement de la conscience et non son effacement : il faut « rendre conscient l’inconscient », élargir notre champ de conscience en devenant plus lucides sur nous-mêmes, sur notre histoire et nos désirs secrets afin de devenir plus libres et plus heureux .

Le sacrifice de la conscience n’est ni possible ni souhaitable, car celle-ci définit l’être humain. Loin de constituer un obstacle à toute forme de contentement, le renforcement de la conscience est le moyen par lequel nous pouvons nous rapprocher du bonheur qui nous est propre.

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La conscience est-elle source de liberté ou de contrainte ?

Dissertation complète, après correction. Note obtenue : 18/20. Appréciation : «Travail excellent. Une qualité d'analyse évidente.»

Selon Confucius, "La conscience est la lumière de l'intelligence qui permet de distinguer le bien du mal". Or, il n'est pas précisé si cette capacité de discernement est une force ou une faiblesse pour l'homme. De même, l'on peut être amené à se demander si la possibilité de se saisir soi-même, et d'avoir connaissance de ses actes, pensées et sentiments correspond à une liberté ou à une contrainte pour l'être humain. Ainsi, la conscience est-elle source de liberté ou de contrainte ? Cette question nous pousse à nous demander si : en absence de tout sens moral, serions nous plus libres ? La conscience de soi, et du monde, engendre t-elle la souffrance ? La capacité de l'homme à juger ses actes est-elle à l'origine de sa liberté ? Si nous ne pouvions avoir conscience du monde qui nous entoure, ni de nos actes, aurions-nous moins de contraintes ? La conscience, qu'elle soit source de contrainte ou de liberté, semble être le fondement de la vie en société. L'enjeu de cette réflexion est donc la cohésion sociale. Nous étudierons tout d'abord la conscience comme origine de la liberté, pour ensuite se demander quelles sont les contraintes qu'elle impose à l'être humain. Au terme de cette réflexion, nous pourrons prendre position de manière plus affirmée dans la dernière partie du raisonnement.

Pour étudier la conscience en tant qu'origine de la liberté, il convient tout d'abord de dissocier deux types de conscience : la conscience psychologique, qui permet à chaque être humain d'avoir connaissance de lui-même, de ses actes et pensées, ainsi que du monde qui l'entoure. La conscience morale, quant à elle, est la faculté qu’a l’homme de discerner le bien du mal, de juger les autres, ou soi-même. La première, en rendant l’homme conscient de lui-même et des autres, ainsi que de ses actes, lui permet un retour sur lui-même. Ce retour rend possible l’analyse du passé et l’anticipation du futur à un instant présent. Cette triple dimension oblige chaque être humain à avoir connaissance des conséquences de ses actes, que ce soit à court ou long terme, ce qui le rend responsable de son comportement. Or, cette responsabilité prouve que chaque homme peut choisir sciemment ses actes, en toute connaissance de cause, il est donc libre de choisir. La conscience psychologique semble donc être à l’origine de la liberté de choix caractéristique de l’être humain. Ensuite, la conscience morale, définie par Rousseau comme « le juge infaillible du bien et du mal, qui rend l’homme semblable à Dieu », correspond à la capacité de jugement présente chez l’homme. Rousseau décrit cette faculté comme un principe inné, de justice et de vertu, comme une impulsion primitive, qui est à l’âme ce que l’instinct est au corps. Cette impulsion, ce principe, régi par nos valeurs morales, permet donc un choix immédiat, conforme à nos aspirations. Le fait d’être doté de cette faculté de discernement immédiate qu’est la conscience morale, confère donc à l’homme une liberté quasi-totale de choix. La capacité de l’homme à juger ses actes semble donc bien être à l’origine de sa liberté.

De plus, selon Freud, la conscience n’est qu’une partie négligeable de l’esprit, régi principalement par les pensées ou les actes inconscients, tels les lapsus ou les rêves. Or, il affirme qu’aucun homme ne peut avoir de prise sur cette partie de son esprit, comme il en a sur la conscience. L’acte inconscient, indépendant de sa volonté, n’est donc pas choisi, alors que la conscience, quant à elle, est la source d’une liberté véritable. Sartre, bien qu’opposé à la théorie de Freud, appuie également cette thèse selon laquelle la conscience est à l’origine de la liberté. Au contraire de Freud, il affirme que tous les actes et les pensées d’un individu sont conscients. Donc l’homme selon Sartre est radicalement liber car il est conscient.

Nietzsche appui également cette théorie, en définissant la conscience comme l’élément permettant à l’être humain de connaître et d’exprimer ses besoins en toute liberté. La conscience selon Nietzsche élève donc l’homme en lui conférant ce statut d’homme libre, capable d’élaborer des stratégies de groupe grâce à ce réseau de communications qu’est la conscience.

Au terme de cette première réflexion, la conscience, en permettant à l’homme d’avoir connaissance de lui-même ainsi que du monde qui l’entoure, semble être la source de la liberté de choix inhérente à l’individu. Cependant, cette volonté peut-elle réellement être qualifiée de libre ? Les facteurs extérieurs, interférant avec la conscience, ne constituent ils pas des barrières, des contraintes ?

Ainsi, la conscience psychologique, qui peut être à l’origine d’une certaine liberté confronte néanmoins l’individu à son passé et à son avenir. Cette confrontation peut être la source d’une réelle souffrance, d’une angoisse existentialiste. Cette angoisse peut se manifester par des remords, des regrets, de la mauvaise conscience, ou même des doutes face à l’avenir. Par exemple, un individu qui doute en permanence de la pertinence de ses choix, de leur impact dans le futur, peut se retrouver comme bloqué, en pouvant plus avancer. La conscience que chaque être a de soi et du monde peut donc être à l’origine d’une terrible souffrance, et la conscience se matérialise alors comme une barrière qui empêche d’avancer, une réelle contrainte.

De plus, l’origine de la conscience peut avoir des répercussions sur la liberté présupposée qu’elle confère à l’être humain. Ainsi, Marx, en définissant la conscience comme un produit social, annihile cette notion de liberté propre à l’individu. En effet, selon lui, la conscience apparaît chez chaque homme à l’issue d’un processus de création. La conscience serait donc constituée d’un ensemble de notions pré formatées, inculquées par la société jusqu’à ce qu’elles deviennent partie intégrante d’un individu. Or, si les valeurs morales selon lesquelles chaque individu pense et agit ne sont pas les siennes, mais celles de la société, on ne peut donc pas considérer sa conduite comme libre. Le comportement de chaque être humain apparaît donc comme régi par la société dans laquelle il a évolué. Ainsi, dans certaines sociétés, une conduite peut apparaître comme honteuse ou inavouable, alors que dans d’autres elle sera considérée comme normale et légitime. Dans ce cas, l’individu qui ne se sent pas conforme aux valeurs morales que lui a inculqué la société peut se sentir rejeté, et voir s’opérer une rupture du lien social. Si comme l’explique Marx, « la conscience est d’emblée un produit social », elle peut donc constituer une contrainte au plein épanouissement de l’individu. Donc, il semble qu’en absence de tout sens moral, l’être humain serait plus libre qu’il ne l’est en possédant une conscience.

Mais, la conscience ne traduit pas uniquement les valeurs morales inculquées par la société. Elle est aussi l’expression des idéaux et des interdits parentaux comme l’affirme Freud. Selon lui, l’intériorisation des exigences et limites parentales, qui équivaut au Sur-Moi, constitue la conscience. Le Sur Moi, en quelque sorte l’idéal selon lequel chaque individu se rêve, peut être à l’origine d’une terrible souffrance. Ainsi, lorsque le sujet prend conscience de l’écart entre son Sur Moi et sa réalité physique et psychique, il peut s’ensuivre deux réactions : le déni, correspondant au bovarysme, ou le sentiment d’échec. Or, toutes deux conduisent à une réelle souffrance. L’homme peut donc vivre avec cette conscience comme avec un fardeau.

De plus, selon Alain, tout acte de conscience correspond à un jugement, c'est-à-dire une activité morale. Or d’après lui, le jugement est formaté par la société, la religion, la culture, l’éducation de chaque individu. Alors, on peut s’interroger sur la valeur réelle de ce jugement, et donc, de l’existence d’une volonté libre chez chaque individu . Or, si cette volonté libre n’existe pas, la conscience se matérialiserait donc comme un frein au bien être de chaque individu, comme une contrainte l’empêchant d’agir librement. Ainsi, si nous n’avions conscience du monde qui nous entoure, nous aurions vraisemblablement moins de contraintes. Par exemple, dans le cas d’autisme, ou de folie, l’individu n’ayant pas conscience du monde extérieur, sa conscience morale se développe sans l’influence de la société, des parents ou de tous les facteurs extérieurs. Le sujet ne possède donc pas les mêmes valeurs morales que ses concitoyens, à l’image d’un enfant dont la conscience n’a pas encore été formatée.

Au terme de ce développement, nous pouvons nous positionner en faveur de l’idée selon laquelle la conscience serait une source de contraintes. En effet, même si la conscience permet une certaine liberté de choix, celle-ci n’est que relative, car la conscience semble être de l’ordre de l’acquis. Comme le dit Durkheim : « A travers notre conscience, nous obéissons à cette réalité sociale qui nous forme ». Ainsi, chaque individu n’est pas libre, mais régi par des valeurs morales qui ne sont pas les siennes, mais au contraire, celles de la société qui l’a éduqué. Alors, la conscience constitue une contrainte à l’expression libre de ses pensées, de ses besoins, et à la réalisation absolue de ses actes.

Cette idée selon laquelle la conscience morale constituerait une contrainte est confirmée par la théorie de Freud, théorie selon laquelle il existerait un inconscient, contenant toutes les pulsions, les évènements refoulés par la conscience car contraires à nos aspirations morales. Ainsi, l’existence de l’inconscient prouve que la conscience constitue une contrainte au développement et à l’épanouissement de chaque individu, en empêchant l’expression libre des pensées et sentiments en désaccord avec ses aspirations morales.

Au contraire, l’absence de conscience signifierait l’absence de barrières morales. L’instinct reprendrait donc le dessus sur la conscience, et le comportement de chaque individu serait régi non plus par les valeurs inculquées par la société, mais par les instincts primitifs de l’homme. Ainsi, dans une logique de survie, comme par exemple en temps de guerre, l’homme peut agir sans contraintes et obéir à ses pulsions primitives. Par exemple, lors d’un crash aérien dans les Andes pendant les années 1970, les rescapés ont été contraints, pour survivre de se livrer à l’anthropophagie. Tous ont confirmé que cette pratique était contraire à leurs valeurs morales, mais que leur instinct avait prédominé sur leur conscience. Ainsi, dans un contexte particulier, tout homme peut se retrouver libéré de toute contrainte d’ordre moral, mais cela n’a lieu que lorsque la conscience s’efface pour laisser place à l’instinct. Donc il semble fortement que la conscience soit une source de contrainte.

En conclusion, il apparaît comme vraisemblable que la conscience soit la source d’une certaine liberté de choix chez l’être humain. Cependant, ces choix sont régis par des valeurs morales, à travers lesquelles, chez chaque individu, différents facteurs extérieurs s’expriment. Donc tout homme est guidé par une conscience qui n’est pas la sienne dans sa totalité. Ainsi, en absence de tout sens moral, nous serions vraisemblablement plus libres. Cependant, c’est bien la capacité de l’homme à juger ses actes qui est à l’origine de sa liberté. La conscience de soi, et du monde, peut néanmoins, dans certains cas, engendrer la souffrance. Et si, nous ne pouvions avoir conscience du monde qui nous entoure, nous aurions visiblement moins de contraintes. Donc la conscience est source de contrainte chez l’être humain. Cependant, ces contraintes sont indispensables à la vie en société, et permettent le respect des libertés de chacun. L’enjeu de cette réflexion était donc bien la cohésion sociale. Cependant, si la conscience est source de contraintes d’ordre moral, peut on pour autant affirmer que les criminels qui agissent de sang-froid ne possèdent pas ces valeurs morales, et donc que leur esprit est dépourvu de conscience ?

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Victor M. Mukhin was born in 1946 in the town of Orsk, Russia. In 1970 he graduated the Technological Institute in Leningrad. Victor M. Mukhin was directed to work to the scientific-industrial organization "Neorganika" (Elektrostal, Moscow region) where he is working during 47 years, at present as the head of the laboratory of carbon sorbents.     Victor M. Mukhin defended a Ph. D. thesis and a doctoral thesis at the Mendeleev University of Chemical Technology of Russia (in 1979 and 1997 accordingly). Professor of Mendeleev University of Chemical Technology of Russia. Scientific interests: production, investigation and application of active carbons, technological and ecological carbon-adsorptive processes, environmental protection, production of ecologically clean food.   

Title : Active carbons as nanoporous materials for solving of environmental problems

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    Plus exactement, il ne s'agit pas tant de savoir si la conscience est une exception humaine en tant que telle (ce qui conduirait à des comparaisons un peu délicates et peu utiles entre l'homme et l'animal) que de savoir dans quelle mesure la conscience, telle que l'homme la possède et en use, fait de lui un être exceptionnel. À cet ...

  7. Dissertations : La Conscience

    Dissertations : La Conscience. Sujets de philosophie sur la notion : La Conscience. Voici une liste des principales dissertations de philosophie sur la conscience : - Je est-il un autre ? - Peut-on se connaître soi-même ? - Penser fait-il de moi un sujet ? [ad#ad-5]

  8. La Conscience

    La Conscience- Bac de Philosophie. La Conscience fait partie des 17 notions au Baccalauréat de Philosophie. Pour t'aider à te préparer au commentaire ou à la dissertation, nous allons réfléchir ensemble à cette notion complexe mais fondamentale pour les êtres humains. Qu'est-ce que la conscience, cette entité intangible qui ...

  9. Sujets de dissertation sur la conscience

    La conscience fait-elle le malheur de l'homme ? Avons-nous besoin d'autrui pour avoir conscience de nous-mêmes ? La conscience peut-elle nous tromper ? Prendre conscience de soi, est-ce devenir étranger à soi ? La conscience de ce que nous sommes peut-elle faire obstacle à notre bonheur ? Faut-il se méfier de sa conscience ?

  10. La conscience

    Conscience. La conscience est la présence constante et immédiate de soi à soi. C'est la faculté réflexive de l'esprit humain, c'est-à-dire sa capacité à faire retour sur soi-même. C'est la conscience qui permet à l'homme de se prendre lui-même comme objet de pensée, au même titre que les objets extérieurs.

  11. La conscience : cours de Philosophie

    Tout est conforme au programme de l'Education Nationale et réalisé avec des enseignants. (et c'est moins lourd qu'un cartable !) SchoolMouv ® te propose ce cours sur La conscience (Terminale - Philosophie) pour TOUT comprendre avec ️ vidéo ️ fiche de révision ️ exercices….

  12. La conscience

    La conscience - dissertations de philosophie. Est-ce dans la solitude que l'on prend conscience de soi ? Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même ? Être conscient, est-ce savoir ? Faut-il être seul pour être soi-même ? Faut-il prendre le risque de penser par soi-même ? Faut-il s'identifier à autrui pour le ...

  13. La conscience suffit-elle à définir l'homme

    La conscience est une notion propre à l'homme. En effet, la conscience permet de se rendre compte de tout, de nous, de ce qui nous entoure, permettant ainsi de mieux comprendre et de mieux se comprendre, de se définir. Cette capacité est inhérente à l'espèce humaine. C'est dans cette optique que Hegel a écrit « ce qui élève l ...

  14. La conscience chez Descartes

    La conscience chez Descartes. Du doute à la conscience : le chemin de Descartes. Dans le Discours de Méthode, Descartes opère une séparation entre d'un côté la vie pratique, domaine de l'action, et de l'autre la science, domaine de la vérité. Dans la vie pratique, la résolution doit être le maitre-mot.

  15. Cours de Philosophie sur la conscience

    Il est dit que la conscience est propre à l'être humain, qu'en plus de savoir qui il est, celle-ci lui permet de s'élever au-dessus du règne animal. La conscience permet à l'homme de se connaître lui-même, tout en ayant connaissance du monde qui l'entoure. En nous donnant la possibilité de penser, la conscience nous invite à ...

  16. La conscience

    La conscience Cours. La conscience. Télécharger en PDF. La notion de conscience renvoie à deux grandes significations. D'une part, la conscience peut être comprise comme conscience de soi : elle désigne alors la faculté de l'homme à être conscient de lui-même (de ses pensées, de ses actes), mais aussi du monde qui l'entoure.

  17. La conscience fait-elle obstacle au bonheur

    Nous verrons enfin qu'un bonheur véritable est lié au renforcement de la conscience. 1. La conscience morale est un obstacle au bonheur A. L'obstacle intérieur de la mauvaise conscience. La conscience morale nous rend attentifs à des valeurs relatives au bien et au mal, et nous impose de conformer notre conduite à certaines normes.

  18. PDF LA CONSCIENCE, L'INCONSCIENT, LE SUJET

    La perception consciente s'apparente à l'émergence d'une forme sur un fond. La psychologie de la forme (" Gestalt theorie ") montre que la conscience se concentre sur un sujet et plonge ainsi le reste dans le flou, le réduit en quelque sorte à néant, dirait Sartre qui désigne ce processus par le terme de néantisation.

  19. Vladimir Smirnov Home Page (Владимир Александрович Смирнов)

    to the homepage of the Theoretical High Energy Physics Division . Last update: December 10, 2019

  20. Elektrostal Map

    Elektrostal is a city in Moscow Oblast, Russia, located 58 kilometers east of Moscow. Elektrostal has about 158,000 residents. Mapcarta, the open map.

  21. La conscience est-elle source de liberté ou de contrainte

    Et si, nous ne pouvions avoir conscience du monde qui nous entoure, nous aurions visiblement moins de contraintes. Donc la conscience est source de contrainte chez l'être humain. Cependant, ces contraintes sont indispensables à la vie en société, et permettent le respect des libertés de chacun.

  22. Yuzhny prospekt, 6к1, Elektrostal

    Get directions to Yuzhny prospekt, 6к1 and view details like the building's postal code, description, photos, and reviews on each business in the building

  23. Victor Mukhin

    Catalysis Conference is a networking event covering all topics in catalysis, chemistry, chemical engineering and technology during October 19-21, 2017 in Las Vegas, USA. Well noted as well attended meeting among all other annual catalysis conferences 2018, chemical engineering conferences 2018 and chemistry webinars.