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Mythomanies littéraires-Carrère l'Adversaire analyse, entretien avec l'auteur, questionnaires, lectures cursives.Romand,Meursault, vérité et mensonge

Analyse littéraire d'une oeuvre intégrale - le titre du roman : pourquoi “l’adversaire” questionnaire sur l’adversaire et son adaptation cinématographique- genre littéraire et genèse- eaf 2020, 2000 : jean-claude romand vu par emmanuel carrère dans l’adversaire..

 En janvier 1993, Jean-Claude Romand, qui a menti durant toute sa vie en faisant croire à sa famille et à son entourage qu’il était médecin, tue ses deux jeunes enfants, sa femme et ses parents. Pendant près de vingt ans, on a pensé qu’il exerçait son métier à l’Organisation mondiale de la santé. En fait, il errait dans les parkings.

L'enquête démontre rapidement que la vie qu'il menait depuis dix-huit ans n'était qu'un mensonge. On le croyait médecin, chercheur à l'OMS. En vérité, il avait arrêté ses études de médecine à la fin de la deuxième année. Et il passait ses journées à errer au hasard des routes, des parkings, des hôtels, des cafés.

Emmanuel Carrère avait suivi son procès.  

L’Adversaire est finalement publié en 2000 après sept ans de recherche, de questionnement et de travail.

Romancier, essayiste, scénariste et réalisateur écrivain

Né le 9 décembre 1957 à Paris

Langue d’écriture : Français, genre Roman, autofiction

Distinctions : Prix Femina, Prix Renaudot

2011, Prix Renaudot pour sa biographie romancée de l’écrivain dissident Russe, Edouard Limonov

Questionnaire sur sa vie

De qui Emmanuel Carrère est-il le fils?

Emmanuel Carrère est le fils de Louis et Hélène Carrère historienne et secrétaire de l'Académie française.

Où a t’-il fait ses études?

Après des études à Sciences Po, il est critique cinéma pour Positif et Télérama.

Quand publie t’-il son premier roman?  un essai en 1982, "Werner Herzog"

un premier roman aux éditions Flammarion l'année suivante : "L'amie du jaguar".

Citez trois autres de ses œuvres

"Bravoure"(1984), "La moustache"(1986) "Hors d'atteinte"(1988)

Abandonne t’-il le cinéma pour autant?

Non, il continue d’écrire des scénarios de long métrage comme Mr Ripois.

Citez deux adaptations cinématographiques, grands succès

"La classe de neige", qu'il adaptera pour le cinéma. Le film, réalisé par Claude Milner, rencontrera un franc succès. Autre adaptation, autre succès, avec "L'adversaire", inspiré par l'affaire Jean-Claude Roman. Adaptation cinématographique en 2002 par la réalisatrice Nicole Garcia

Quel est son plus célèbre roman?

L’adversaire, publié en 2000

Avec quel roman revient-il à la littérature dès 2007?

Un roman Russe puis d’autres vies que la mienne en 2009

Quels sont ses trois derniers ouvrages?

"L'adversaire" "Retour à Koletnich"  "un roman russe"

De qui Carrère est-il le compagnon?  compagnon de la journaliste Hélène Devynck. Ils ont une petite fille, Jeanne.

Le titre du roman : pourquoi “L’Adversaire” ?

Qui est « L’ADVERSAIRE » ? : Pourquoi ce titre ?

Entretien avec l’auteur : Comment est venu le choix du titre,  L’Adversaire  ?

D’une lecture de la Bible qui était liée à mon interrogation religieuse. Dans la Bible, il y a ce qu’on appelle  le satan , en hébreu. Ce n’est pas, comme Belzébuth ou Lucifer, un nom propre, mais un  nom commun .  La définition terminale du diable, c’est le menteur.  Il va de soi que  l’« adversaire » n’est pas Jean-Claude Romand . Mais j’ai l’impression que  c’est à cet adversaire que lui, sous une forme paroxystique et atroce, a été confronté toute sa vie . Et c’est à lui que je me suis confronté pendant tout ce travail. Et que le lecteur, à son tour, est confronté.  On peut aussi le considérer comme une instance psychique non religieuse. C’est ce qui, en nous, ment.

Questionnaire sur l’Adversaire et son adaptation cinématographique

Quel est le genre littéraire de l’Adversaire?

C’est un récit publié en 2000, un drame

Quel en est le sujet?

Ce récit a pour sujet l’affaire Jean Claude Romand qui tue sa femme, ses parents et enfants par le feu et tente ensuite mais en vain de se suicider à l’aide de barbituriques.  Une enquête est ouverte et dévoile qu’il n’était pas médecin comme il le prétendait.  Il n’avait en fait pas de travail et a vécu dans le mensonge pendant 18 ans.  Il décidera de supprimer sa famille lorsqu’elle s’en rendra compte, il préfère tuer sa famille que de vivre dans la honte de son mensonge.

Comment Carrère en est-il venu à écrire un roman sur ce thème?

Emmanuel Carrère découvre ce fait divers dans un journal. Il est intrigué par ce crime et rencontre le criminel en lui avouant ses intentions d’écrire un livre sur son histoire. Romand consentira à ce projet commun et avoue qu’il regrette son crime.

Emmanuel Carrère participe t’-il au procès de Romand à Bourg en Bresse?

Oui dans le but de donner vie et consistance à son ouvrage, il s’intéresse principalement aux mensonges de cet homme.

Quelle peine Romand a t’-il encourue?

La réclusion à perpétuité

Emmanuel Carrère a t’-il rencontré des difficultés à écrire ce livre?

Oui, il a d’abor tenté d’écrire l’histoire sous la forme de roman en faisant parler l’assassin à la première personne ou encore en faisant intervenir le point de vue des amis de Romand et personnages de l’ histoire.

En fait il finira par narrer  sa propre expérience. Il n’écrira plus qu’à la première personne.

Quelle est l’intention de Carrère?

Expliquer le geste fou d’un homme de manière objective, sans le juger. Il ressent la nécessité de comprendre Romand et non de le juger en se substituant à la justice.

Ce livre est-il pour ces raisons plus un roman, un récit qu’un journal de bord?

C’est plus un journal de bord.

L’adaptation cinématographique

Quand ce livre a t’-il été adapté au cinéma?

Le livre a été adapté en 2002 par Nicole Garcia

Quel était le personnage principal?

Daniel Auteuil . L’histoire est inspirée de l’histoire vraie de Romand et du roman éponyme de Carrère.

Quelles distinctions ce film a t’-il obtenues?

Ce film fut en compétition pour la palme d’or, Festival de Cannes 2002

- Nomination au César du meilleur acteur pour Daniel Auteuil

- Nomination au prix Louis Delluc en 2002

Quel est le genre du livre?

Genre du livre, par l’auteur lui-même

« L’Adversaire n’est pas un roman. C’est une non fiction novel, le terme est juste. L’agencement, la construction, l’écriture font appel aux techniques romanesques, mais ce n’est pas une fiction. Mon enjeu, c’est la fidélité au réel. »

Le terme  non fiction novel [1] est emprunté à un écrivain américain, Truman Capote, qui publie en 1966  De Sang-froid ,  «  roman non roman  »  à partir d’un faits divers.

Propos d’Emmanuel Carrère cités par  Télérama , 19 janvier 2000

[1] Novel en anglais = roman

Dans  L’ADVERSAIRE , on a beaucoup de références cinématographiques comme  Les Quatre Cents coups ,   Le Père Noël est une ordure  .  Ces références ancrent le récit dans le réel. Elles donnent de la véracité à ce qui est raconté dans L’Adversaire -  de nombreuses allusions ou  références à des articles de presse   (Libération, Le Monde, L’Est républicain, Le Nouvel Observateur, L’Humanité, etc.)  sur l’affaire - 

Carrère écrit à partir de ces masses d’information. De ce fait,  sa propre conception est déjà hors de l’objectivité

 Il y a donc  à la fois un support d’informations bien réel  à travers des articles  mais ce même support est lui-même une  « manipulation » du réel et de l’objectivité  de l’auteur. Il y a d’une certaine façon, nécessairement fiction.

Et la recherche de Carrère  se situe ailleurs:

« Une fois décidé, ce qui s’est fait très vite, d’écrire sur l’affaire Romand, j’ai pensé filer sur place. M’installer dans un hôtel de Ferney-Voltaire, jouer le reporter fouineur et qui s’incruste. Mais […] je me suis rendu compte que ce n’était pas cela qui m’intéressait. L’enquête que j’aurais pu mener pour mon compte, l’instruction dont j’aurais pu essayer d’assouplir le secret n’allaient  mettre au jour que des faits . […] tout cela, que j’apprendrais en temps utile, ne m’apprendrait pas ce que je voulais vraiment savoir :  ce qui se passait dans sa tête durant ces journées qu’il était supposé passer au bureau  ; […] qu’il passait, croyait-on maintenant, à marcher dans les bois. »

La genèse du livre

Après la lettre que Carrère a écrit à Romand, voici ce qu’il écrit :   

« Si […] Romand ne me répond pas, j’écrirai un roman « inspiré » de cette affaire, je changerai les noms, les lieux, les circonstances, j’inventerai à ma guise : ce sera de la fiction.

Romand ne m’a pas répondu. »  . Mais il lui répondra plus tard.

« J’ai commencé un roman où il était question d’un homme qui chaque matin embrassait femme et enfants en prétendant aller à son travail et partait marcher sans but dans les bois enneigés.  Au bout de quelques pages, je me suis retrouvé coincé. J’ai abandonné . »

« Il y a maintenant trois mois que j’ai commencé à écrire. Mon problème n’est pas, comme je le pensais au début, l’information.  Il est de trouver ma place face à votre histoire.  En me mettant au travail, j’ai cru pouvoir repousser ce problème en cousant bout à bout tout ce que je savais et en m’efforçant de rester objectif. Mais l’objectivité, dans une telle affaire, est un leurre. Il me fallait un point de vue.   […]

Ce n’est évidemment pas moi qui vais dire « je » pour votre propre compte, mais alors il me reste,  à propos de vous ,  à dire « je » pour moi-même . A dire, en mon nom propre et sans me réfugier derrière un témoin plus ou moins imaginaire ou un patchwork d’informations se voulant objectives,  ce qui dans votre histoire me parle et résonne dans la mienne . Or  je ne peux pas. Les phrases se dérobent, le « je » sonne faux. »

Entretien avec l'auteur

Dans quelles circonstances avez-vous décidé de consacrer un livre à cette affaire?

Emmanuel Carrère. J'avais lu cette histoire avec une espèce de sidération. J'ai su tout de suite que j'avais envie d'écrire quelque chose là-dessus. J'ai été tellement sidéré que j'ai même eu la tentation de me transformer en journaliste de fait divers, c'est-à-dire de foncer sur place. A ce moment-là, il y avait pour moi un modèle. 

De sang-froid de Truman Capote?

E.C. Un livre que j'admire énormément. Quand il est tombé sur un fait divers analogue, Capote a quitté New York, a rejoint le lieu des crimes, le Kansas, deux jours après les faits et y est resté pendant plusieurs années. Moi, je n'ai pas bougé. Ce qui m'intéressait, ce n'était pas l'information extérieure que je pouvais pêcher en faisant l'enquêteur. Cette affaire me travaillait à cause de la part d'imposture qui existe en nous et qui ne prend que très rarement des proportions aussi démesurées, tragiques, monstrueuses. Il y a, en chacun de nous, un décalage entre l'image qu'il donne, qu'il souhaite donner aux autres, et ce qu'il sait qu'il est lui-même, quand il se retourne dans son lit sans arriver à s'endormir. Le rapport entre ces deux hommes-là, c'était ce qui m'attirait. J'y voyais l'occasion d'en parler sous la forme de la tragédie, pas de la chronique intimiste. Sur le moment, je ne me disais pas cela de façon aussi précise et articulée. Je ne savais pas ce que je voulais faire. Mais ça me trottait dans la tête. Alors, j'ai fait un pas dont les conséquences ont été énormes pour la suite de ce livre. 

Un pas, c'est-à-dire?

E.C. Si je voulais m'attaquer à cette histoire, j'étais obligé de prendre contact avec Jean-Claude Romand. Je lui ai écrit une lettre qui m'a vraiment coûté beaucoup d'effort, de brouillons, et à laquelle il n'a pas répondu. Je m'étais dit que s'il ne me répondait pas, j'étais libre, je faisais ce que je voulais de cette histoire. Le temps passant, j'ai constaté que je ne recevais toujours rien. J'ai relancé son avocat par l'entremise de qui j'avais écrit. Il m'a envoyé paître tout bonnement. J'ai considéré que c'était une fin de non-recevoir. Je me suis orienté vers une forme très romanesque et librement inspirée. Je tournais autour d'une image qui était celle d'un homme qui marchait dans la neige. Une phrase m'avait aimanté dans l'un des articles de Libération, qui se terminait par: «Et il allait marcher seul dans les forêts du Jura.» Pour moi, l'image centrale c'était ce type qui passait ses journées, années après années, à marcher dans les forêts. En fait, je crois qu'il passait beaucoup plus de temps à traîner dans les librairies, sur les autoroutes ou dans les cafétérias. A partir de cette image de l'homme qui marchait dans la forêt s'est construit quelque chose qui, tout à coup, est sorti un an après et qui devint un roman, La classe de neige. 

La classe de neige n'est née d'aucun fait divers précis?

E.C. Aucun. Hélas, les histoires de crimes sur des enfants existent. C'était une espèce de brouet qui s'est fait tout seul. J'ai écrit ce livre très vite sans très bien savoir ce que je faisais, avec une part d'inconscient sans doute. Quand il a paru, je ne pensais plus du tout à l'affaire Romand. Et j'avais l'impression que ce qui m'avait intéressé dans ces crimes s'y trouvait. Donc c'était fini. Le livre a eu du succès. Et un jour j'ai reçu une lettre de Romand. Il avait lu le livre et, deux ans après ma propre lettre, il me répondait pour me dire que si j'étais toujours intéressé pour écrire sur son histoire, il était partant. Cela a été très perturbant, parce que je m'étais éloigné de cette histoire. J'ai répondu à Romand sans m'engager. Peu à peu, on a entretenu une correspondance. Je n'osais pas aborder l'affaire, j'avais l'impression que lui non plus. Il racontait sa vie en prison. Et puis il est venu à parler de sa foi. C'est clairement ce qui le soutient et qui donne sens - je ne sais pas lequel - à la seconde partie de sa vie. C'est aussi pour moi une des énigmes de ce livre. Il s'est mis à m'en parler assez librement. Petit à petit, l'envie d'écrire sur ce sujet m'est revenue. 

Il vous a demandé si vous étiez croyant vous-même?

E.C. Oui. Je lui ai répondu par l'affirmative, pas du tout hypocritement, mais dans une sorte d'incertitude totale. Je me sens agnostique, au sens le plus littéral du terme. Ce principe d'incertitude est pour moi une sorte de moteur dans la vie et même dans mes livres. On ne peut savoir quelle est la vérité. Kafka avait cette phrase magnifique: «Je suis très ignorant, la vérité n'en existe pas moins.» Me rapprochant de lui et de son histoire, j'ai éprouvé un désir d'être un peu croyant. 

L'aviez-vous jamais été?

E.C. Disons que je m'étais beaucoup posé la question. J'ai lu beaucoup d'auteurs mystiques. Mais, à ce moment, j'ai eu une volonté d'être croyant, voire même chrétien, comme si c'était la seule façon d'approcher d'une telle monstruosité. Comme si vous étiez dans un tunnel, et que vous ne puissiez imaginer qu'il y ait au bout une petite lumière qui indiquerait une sortie. Il y a eu pour moi un minipari pascalien et une sorte de viatique pour approcher de ce drame. 

Vous n'avez jamais abordé l'affaire?

E.C. Je n'ai jamais pensé une seconde que Romand me dirait à moi, entre quatre yeux, ou m'écrirait des choses qui ne figureraient pas dans le dossier d'instruction. Il a été interrogé pendant deux cent cinquante heures. Son procès a duré une dizaine de jours d'une intensité sidérante. Toute l'information nécessaire s'y trouvait, il ne pouvait rien ajouter. J'ai toujours pensé que Romand essayait de dire la vérité sans dissimulation au juge d'instruction comme à la présidente du tribunal. Son problème était de se la dire à lui-même. L'accès à sa propre vérité lui était impossible. Je n'avais pas l'impression qu'il pouvait exister une sorte de double fond que j'aurais fouillé en ayant sa confiance. Cela m'a été confirmé quand j'ai assisté au procès qui a été d'une grande tenue. J'ai été très frappé par la qualité humaine des chroniqueurs judiciaires. Dans ce procès, les faits étaient établis et avoués. Vu leur gravité, il était clair que la peine serait très lourde. L'enjeu était uniquement humain. On essayait de comprendre ce qui pouvait être compris. Presque tous les acteurs du procès - de l'accusé au juge en passant par les avocats, l'avocat général - s'y sont essayés. 

Avez-vous pris des notes pendant le procès?

E.C. J'ai rempli des carnets complets. Puis j'ai entamé un récit objectif. Mais j'avais des problèmes de points de vue. Je suis donc retourné sur les lieux. Je ne me suis pas livré à un énorme travail d'enquête comme l'avait fait Capote. J'ai rencontré un ami proche de Romand, que j'appelle Luc dans le livre, et j'ai essayé d'écrire de son point de vue. Il me paraissait presque obscène d'entrer dans le personnage de Romand. J'ai abordé le drame de biais en me posant la question: «Et si, un jour, mon meilleur ami apprenait que j'ai tué toute ma famille et que je lui ai menti, depuis toujours, que se passerait-il?» Je tenais une voie. Finalement, ce qui occupe maintenant une quinzaine de pages au début du livre en faisait alors une cinquantaine. Coincé à nouveau, j'ai fait une pause. Travailler sur une telle histoire est éprouvant. Je me demandais ce qu'il y avait de tordu dans ma tête pour que je m'y intéresse tellement. Sur ce point, les réactions des lecteurs me rassurent en me prouvant que cela touche quelque chose d'universel et ne vient pas d'une fascination morbide personnelle. 

Vous aviez donc renoncé... E.C. Il s'est passé encore deux années pendant lesquelles j'ai continué à correspondre avec Romand, de façon plus sporadique. J'ai vraiment freiné des quatre fers pour ne pas écrire ce livre. Mais j'ai ressenti que si je ne l'écrivais pas, je n'écrirais plus rien d'autre. J'ai choisi alors une méthode plus minimaliste. Profil bas, n'essayons pas de faire un bel objet littéraire. Oublions Truman Capote et son roman symphonique de l'Amérique moderne. Faisons court avec le sérieux du journaliste de la façon la plus neutre possible. Mais cela coinçait encore. A l'automne 1998, j'ai enfin compris une chose d'une simplicité totale: je devais écrire à la première personne. Or, je n'ai jamais écrit à la première personne. «Je» m'est assez difficile. A partir du moment où le «je» est venu, dès la première phrase, le reste a suivi. Il y avait le travail antérieur - ces centaines de pages écrites. L'histoire, je l'avais prise par tous les bouts. J'ai reconstitué chronologiquement mon rapport avec cette histoire et j'ai écrit ce que je ressentais. Mais, pour moi, ce n'était pas un roman.

Plutôt un récit?

E.C. Un rapport. Philip K. Dick disait - lui qui écrivait la science-fiction la plus échevelée - que ses livres n'étaient pas vraiment des romans, mais des rapports. J'avais la même impression. En deux mois, je suis arrivé au bout de mon livre. Je l'ai apporté à mon éditeur qui en a programmé la publication pour le printemps dernier. Au début de l'année, j'ai paniqué, j'ai eu l'impression qu'il y avait en lui quelque chose de radioactif. J'ai retiré le livre à l'éditeur. A commencé une période de dépression. J'avais l'impression d'avoir fait quelque chose de mal. Il me semblait que j'avouais une fascination et une affinité absolument monstrueuses. Durant l'année, un travail intérieur s'est fait. J'ai compris que cette fascination, tout le monde l'éprouvait. Peu à peu, le sentiment de malaise et de culpabilité s'est dissipé. De la honte je suis passé à la fierté. Comme une victoire. Sept ans à ramer, pour arriver enfin à quelque chose qui a une valeur pour autrui.

Pendant le procès, des journalistes présentaient Romand comme le «démon». Vous, vous voyez en lui un «damné»?

E.C. Oui, j'avais l'impression que l'adversaire, c'était ce qui était en lui et qui, à un moment, a bouffé et remplacé cet homme. J'ai l'impression que, dans cette arène psychique qui existe en lui, se déroule un combat perpétuel. Pour le pauvre bonhomme qu'est Jean-Claude Romand, toute la vie a été une défaite dans ce combat. 

A-t-il lu le livre?

E.C. Quand finalement j'ai pris la décision de le publier, je lui ai donné à lire les épreuves. Je lui avais expliqué que je ne lui accordais aucun droit de regard. Je les lui donnais par scrupule, mais c'était assez cruel parce qu'il ne pouvait rien changer. J'ai eu des échos de sa lecture par cette visiteuse de prison dont il est question dans le livre. Elle m'a dit qu'il était bouleversé. Mais ce qui le faisait souffrir, ce n'est pas tant de voir sa vie étalée - elle l'a été au procès - que ma position agnostique. Cette foi dont j'ai tâché de m'approcher au maximum, que j'ai essayé, presque, de partager. Contrairement à son attente, le livre n'explique pas «Voilà, Jean-Claude Romand a commis des crimes épouvantables et maintenant il est sur la voie de la Rédemption». Simplement, il donne voix aux deux points de vue. Celui de ses amis visiteurs de prison qui le voient comme quelqu'un qui vit une expérience spirituelle intense, et celui de la journaliste de Libération qui parle de la «dernière des saloperies» à propos de la faculté qu'a Romand de se réfugier dans la foi. Romand aurait aimé que je me rallie au premier jugement... 

Donc, vous ne tranchez pas... E.C. Dans les rapports sur Romand, un psychiatre disait, à propos de sa foi, qu'on ne pouvait être qu'agnostique. C'est mon point de vue. Il y a deux questions emboîtées. La première est celle de l'existence de Dieu. La seconde, si Dieu existe, est de savoir si c'est à Lui que Romand a affaire ou si c'est toujours à l' «adversaire» qui prend le masque de Dieu? C'est la question que je pose à la dernière page, et c'est le c?ur du livre. 

A propos de cet adversaire, le lecteur pourrait vous prendre pour un héritier de Bernanos, de Julien Green, de tous ceux qui croient à la présence réelle du diable. E.C. A ça je ne crois pas. Mais tout de même, que quelque chose en nous soit ce qu'on appelait le diable, une telle histoire me paraît le prouver. Mais, la différence entre croire au diable comme incarnation réelle et y croire comme instance psychique existant en chacun ne me paraît pas si énorme. Sans doute parce que mon point de vue n'est pas religieux. 

Il y a des «monstres» dans vos précédents livres. Il est question de Frankenstein dans Bravoure. Et puis il y a La classe de neige... E.C. Effectivement, dans La classe de neige, le père était un monstre. Il y a un rapport très intime entre ce livre et L'adversaire. J'ai écrit La classe de neige après un premier abandon de l'affaire Romand en y intégrant l'image essentielle qu'avait fait naître sa personnalité. Mais ensuite Romand m'a dit qu'il avait l'impression que La classe de neige était un récit de son enfance. Pas littéral, mais qui le touchait de près. En sorte que j'ai souvent pensé au personnage de L'adversaire comme s'il était un peu l'enfant de La classe de neige grandi. Quelqu'un de replié depuis longtemps dans une espèce d'autisme, enfermé en soi. 

Vous rappelez que, dans la famille de Romand, le mensonge était banni et qu'en même temps on lui apprenait à mentir pour ne pas faire de peine à sa maman. E.C. C'est une chose qui est apparue clairement pendant le procès. Ces pratiques de pieux mensonges étaient très troublantes. Il ne fallait pas faire de peine, pas se vanter. Il ne fallait jamais mentir et à chaque moment on vous enseignait à mentir. Cela paraît exagéré, la façon dont un petit mensonge de base produit cet engrenage qui dure dix-huit ans et aboutit au drame. Autre chose m'hypnotisait dans cette histoire. Quand on s'est aperçu qu'il menait une double vie, que l'autre «vie» était vide. C'est sur ce vide-là que j'avais envie d'écrire, sur ce qui pouvait tourner dans sa tête pendant les journées passées sur des parkings d'autoroute. J'ai essayé d'encadrer ce vide pour que le lecteur perçoive intimement ce que c'était que de vivre dans ce monde vide et blanc. 

A propos de vide, ce qui frappe, c'est qu'on a fouillé sa vie sous tous ses aspects, sauf sa vie sexuelle. Vous dites que les psychiatres n'ont pas beaucoup exploré ce domaine, et qu'il y a de grands blancs. E.C. On n'en a pas parlé du tout. De toute évidence, il n'avait pas une sexualité heureuse et épanouie. 

C'était un homme non touché, non caressé. A la fin, il allait voir des masseuses pour enfin avoir un corps. E.C. Oui, il allait dans des salons de massage et il avait l'impression d'exister un peu

Dans la littérature française, beaucoup de grands écrivains ont rapporté des faits divers, relaté des procès. Pour ce siècle, je pense à Gide, à Mauriac, à Jouhandeau. Mais votre livre n'est-il pas un «objet littéraire» d'un genre nouveau en France?

E.C. Je ne sais pas. Tous les romans s'inspirent de quelque chose. Le Rouge et le Noir ou Madame Bovary ont été inspirés par des faits divers. J'ai lu les livres de Gide dans la collection «Ne jugez pas» comme La séquestrée de Poitiers, que je trouve remarquables. Mais pour Gide, Mauriac et les autres, ces ?uvres n'étaient pas centrales dans leur travail. Alors que, pour moi, c'est un investissement littéraire total. 

Est-ce que, à un moment dans votre vie, vous avez eu peur du diable? Dans des cauchemars, d'une présence du malin?

E.C. Je ne crois pas. Cette figure du diable, à laquelle Bernanos et Julien Green croyaient dur comme fer, n'est pas mon affaire. Je redoute ce qui, dans l'esprit de chacun d'entre nous, est le diable ou le menteur. 

Quand vous étiez enfant, quelle forme prenait la peur? Qu'est-ce qui vous terrifiait, vous angoissait, qui était extérieur à vous et en même temps en vous?

E.C. J'ai du mal à me rappeler ces peurs, parce que j'ai l'impression que je leur ai donné très tôt une représentation en lisant ces récits fantastiques dont La classe de neige est tellement colorée, tous ces récits d'épouvante qui permettent à la fois de nommer, d'apprivoiser ses peurs et de leur donner des visages. Le propre de la peur, c'est l'absence de visages, on ne sait pas de quoi on a peur. Justement les histoires d'épouvante permettent d'avoir peur de quelque chose. 

On comprend les difficultés morales, psychologiques que vous avez surmontées... Mais du point de vue littéraire?

E.C. J'ai veillé à ce que cela soit écrit le plus simplement possible. Il y a eu un travail constant de resserrement. Je crois que c'est le livre pour lequel j'ai eu le plus de jeux d'épreuves: quatre au lieu des deux habituels. Mon écriture tend au dépouillement. Les phrases doivent être conductrices d'électricité. Plus elles sont simples, plus le courant passe. Ce n'est pas une règle générale. Juste ma pratique personnelle. 

Simenon compte-t-il pour vous?

E.C. Oui. J'ai adapté plusieurs de ses romans à l'écran. C'était une expérience très troublante. A la première lecture on se dit que le boulot est fait. Tout y est. Et dès qu'on commence à regarder de plus près, on s'aperçoit qu'il n'y a rien. Son écriture est comme une savonnette, extraordinairement virtuose et vicieuse, mais ça se barre de partout. Il y a en elle quelque chose de fuyant et de tordu. 

Les derniers mots du livre sont «crime» et «prière». «Prière» est aussi à prendre au sens non religieux?

E.C. La possibilité d'échapper à la culpabilité d'écrire cette histoire était d'imaginer une porte de sortie. Une rédemption. On n'est pas forcé de voir cela de façon religieuse, dogmatique, mais malgré tout, dès qu'il est question de rédemption et de prière, c'est religieux. Le récit raconte quelque chose qui est arrivé à un être humain et parle à d'autres êtres humains. 

Ce qui est frappant aussi, c'est l'incroyable légèreté de vivre qu'il semble avoir en prison, son idylle avec l'ancienne directrice d'école. La vie recommence fraîche et joyeuse. Les poèmes qu'il envoie à cette femme sont extraordinaires... E.C. C'est très troublant. Ce sont des choses à mettre à son crédit. Cela a été dit au procès, et fait partie de l'histoire. 

Pour sa défense, on peut dire qu'il a voulu tuer les siens pour leur épargner le malheur d'être pauvres, à la rue... E.C. Non, pas le malheur d'être pauvres. Il se figurait que savoir la vérité sur lui leur serait intolérable. Il préférait les savoir morts que de les savoir détruits par cette vérité. 

Et tout de même pauvres! Tout l'argent des beaux-parents, des parents, avait été dépensé. A la rue, sans logis, sans rien. E.C. C'est tout ce qu'on appelle, en termes de taxinomie psychiatrique, les crimes altruistes. Il a tué les personnes qu'il aimait le plus au monde. 

Pour les protéger du malheur... E.C. Et de la vérité sur lui. Pour se protéger de leurs regards sur lui. 

Autre chose inouïe: il n'a pas eu à se cacher. Il n'a pas eu à monter des plans. Personne ne s'intéressait à lui au point de vérifier ses dires. E.C. Il n'y a effectivement pas eu de plan machiavélique. Tout s'est passé au jour le jour. Il était à la merci du premier coup de fil. Et, en dix-huit ans, ce coup de fil n'a jamais eu lieu. C'est sidérant. 

Dès sa jeunesse, il n'était vraiment nécessaire à personne. Il était là, on était heureux de le voir; il n'était pas là, on se passait de lui. E.C. En même temps, il était très aimé de ses parents. C'est quand même une histoire de grande solitude, avant et après le drame. 

Jeune homme, il avait fait semblant d'être agressé, avec sa voiture, et il était rentré blessé pour avoir des choses à dire à sa bande de copains. E.C. Oui. Pour se rendre intéressant, comme on dit des enfants. Il avait des comportements très enfantins. 

Dans votre vie d'écrivain, quelle place maintenant tient ce livre à vos propres yeux?

E.C. J'ai la conviction que ce livre met fin à un cycle. Ma fascination pour la folie, la perte de l'identité, le mensonge, c'est fini. L'adversaire est à la fois une espèce de pré- et de post-scriptum à La classe de neige. Pour moi, ce sont des livres jumeaux. L'un exploite l'imagination littéraire, l'autre l'exactitude du document. Je sais qu'autre chose va venir, je ne sais pas quand, je ne sais pas quoi. Je ne peux pas aller plus loin. Cela ne veut pas dire que je me mette à la comédie légère, mais je crois que je peux faire des livres plus ouverts, qui ne soient plus des livres d'enfermement. Mais je ne suis pas pressé.

Documents complémentaires - Le « mentir-vrai » Sabine Dotal

Le « mentir-vrai »

Par quel paradoxe magique, la fiction, l’œuvre d’art sont-elles plus à même de révéler la vérité profonde d’une époque, d’un être humain, qu’une étude historique, biologique, psychologique, anthropologique ou documentaire ? Ce que Aragon appelle le «  mentir- vrai  ».

Comment expliquer que n’importe quel volume de  La Comédie Humaine  de Balzac, à travers une histoire inventée, suggère mieux l’essence de la Restauration et de la Monarchie de Juillet qu’un livre d’histoire ? Que la pièce d’Ariane Mnouchkine, le  Dernier Caravansérail  en dit plus et plus fort que tous les articles et reportages réunis sur les sans-papiers ? On peut faire les mêmes remarques sur un film de Bergman ou Pasolini, un poème de René Char. Maints tableaux de Watteau représentant des fêtes galantes, donnent à voir surtout, au-delà de l’anecdote peinte, comme par transparence, par une vibration des tons et des valeurs, la vérité d’une société aristocratique secrètement travaillée par le pressentiment de sa disparition, et cela, quatre-vingts ans avant la Révolution. Une sculpture de Giacometti comme l’ Homme qui marche  n’est-elle pas une incroyable condensation d’une vérité humaine bouleversante sans commune mesure avec la réalité visible ?

C’est que l’œuvre d’art n’est pas simple message – c’est-à-dire vérité à transmettre (on serait alors dans l’idéologie). La vérité naît dans l’acte créateur, surgit de « crises » que Michel Leiris définit comme « les moments où le dehors semble brusquement répondre à la Sommation du dedans ». La vérité pour l’artiste est objet de quête : rendre visible l’invisible, faire entendre l’inouï ; il crée un monde parallèle, celui qui y pénètre ne trouve ni message, ni morale, ni leçon, mais se rencontre lui-même, à ses risques et périls.

Sabine Dotal , Cairn info

Romand ne peut pas dire la vérité, Meursault refuse de mentir

Meursault est un  personnage qui refuse de mentir , de jouer la comédie de la société

« Meursault refuse de mentir. Mentir, ce n’est pas seulement dire ce qui n’est pas. C’est aussi, et surtout, dire plus que ce qui est, et, en ce qui concerne le cœur humain, dire plus que ce qu’on ne sent. Et c’est finalement ceci qui lui sera reproché lors de son procès. Pensons à cette réplique du procureur : « il a déclaré  que je n’avais rien à faire dans un société dont je méconnaissais les règles les plus essentielles »

Le problème de Romand c’est qu’il ne peut pas dire la vérité.

Romand  va  tuer sa famille  parce qu’il  refuse qu’elle découvre la vérité sur son compte .

Mentir, ce n’est pas seulement dire ce qui n’est pas. C’est aussi dire plus que ce qui est, et, en ce qui concerne le cœur humain, dire plus qu’on ne sent

Camus à propos de Meursault :  Albert Camus, préface à l’édition américaine de  l’Étranger , 1955

« J’ai re?sume? l’E?tranger, il y a tre?s longtemps, par une phrase dont je reconnais qu’elle est tre?s paradoxale : dans notre socie?te?, tout homme qui ne pleure pas a? l’enterrement de sa me?re risque d’e?tre condamne? a? mort. Je voulais dire seulement que le he?ros du livre est condamne? parce qu’il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est e?tranger a? la socie?te? ou? il vit, il erre, en marge, dans les faubourgs de la vie prive?e, solitaire, sensuelle. Et c’est pourquoi des lecteurs ont e?te? tente?s de le conside?rer comme une e?pave. On aura cependant une ide?e plus exacte du personnage, plus conforme en tout cas aux intentions de son auteur, si l’on se demande en quoi Meursault ne joue pas le jeu. La re?ponse est simple, il refuse de mentir. Mentir, ce n’est pas seulement dire ce qui n’est pas. C’est aussi, c’est surtout dire plus que ce qui est, et, en ce qui concerne le cœur humain, dire plus qu’on ne sent. C’est ce que nous faisons tous, tous les jours, pour simplifier la vie. »

Meursault et Romand, deux personnages opposés

On a souvent tendance à considérer  Meursault  comme un personnage vide, une sorte de mort-vivant dénué d’intérêt pour quoi que ce soit. Si un être vide signifie « un être vide de pensées », on aurait tort de le croire. Meursault réfléchit souvent, pèse souvent le pour et les contre  (« d’un côté… de l’autre » ), juge souvent les paroles de ses interlocuteurs : il juge que le télégramme lui annonçant la mort de sa mère  « ne veut rien dire  », remarque que Masson complète  « tout ce qu’il avançait par un « et je dirai plus », même quand, au fond, il n’ajoutait rien au sens de sa phrase » .

Quand il est condamné, il remarque surtout la  « forme bizarre »  du réquisitoire.) Meursault semble surtout incapable de sentiments sophistiqués. La manière dont il répond à l’amour de Marie, son étrange vide émotif lors de l’enterrement de sa mère en témoignent. Mais c’est que Meursault n’est pas un  « roseau pensant »  : il se contente d’exister, et d’exister pleinement, sans mettre entre lui et le monde la moindre barrière de principe, le moindre a priori. Son appartenance fusionnelle au monde se traduit par son amour de la nature, un attachement fondamental à la mer. Ainsi, Meursault n’est pas un personnage vide, malgré les apparences. Si on peut le qualifier de lacunaire (il  « méconnaît les règles les plus essentielles »  de la société), on ne peut le considérer comme vide.

  Romand , en apparences, n’est, lui, certainement pas « vide ». On le considère pendant des années comme le médecin et chercheur à l’OMS qu’il déclarait être, alors qu’il avait mis un terme à ses études de médecine après deux années.  Pendant dix-huit ans, sa famille et ses amis ont cru à ce personnage . En fait, tout ce temps, alors qu’il devait être au travail, Romand passait son temps sur des ères d’autoroutes, ou à errer dans les forêts.  Un immense pan de son existence n’a donc aucun contenu, et ne consiste qu’en une matière vide : le temps . C’est cet aspect-là qui a le plus intéressé Carrère :  « C’est sur ce vide-là que j’avais envie d’écrire, sur ce qui pouvait tourner dans sa tête pendant les journées passées sur des parkings d’autoroute. J’ai essayé d’encadrer ce vide pour que le lecteur perçoive intimement ce que c’était que de vivre dans ce monde vide et blanc » . (entretien avec l’Express).

Selon Carrère, Romand n’avait, pour ainsi dire, pas plus de corps que de diplôme de médecine : en évoquant sa vie sexuelle pauvre, le journaliste dit de Romand que  «  c’était un homme non touché, non caressé. A la fin, il allait voir des masseuses pour enfin avoir un corps » . Carrère renchérit :  « Oui, il allait dans des salons de massage et il avait l’impression d’exister un peu ».  Tout le contraire de  Meursault qui, lui, est avant tout un corps, un récepteur sensible des éléments cosmiques  (les étoiles, le soleil)  et des choses de l’amour  (les nuits avec Marie).

Mythomanies littéraires-Carrère l'Adversaire - Analyse littéraire, ch. 7 - la fabrique de la fiction, du mensonge, de l'adversaire-EAF 2020

Mythomanies littéraires-carrère l'adversaire - analyse "entre la séparation décrétée par florence ...."l’enquête pour étudier le mystère du mensonge, mythomanies littéraires-corneille, l'illusion comique, ii, 2-en quoi ce personnage emblématique fait-il partie de l’illusion théâtrale.

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Etude linéaire, grammaire, marguerite duras, le ravissement de lol v. stein, etude linéaire pour l'oral de l'eaf, albert cohen, belle du seigneur, 5ème partie, chapitre 87.

Date de dernière mise à jour : 03/04/2021

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Conclusion d’une dissertation : comment la rédiger ?

Publié le 29 novembre 2018 par Justine Debret . Mis à jour le 7 décembre 2020.

La conclusion d’une dissertation est un élément très important, car il s’agit de la dernière partie lue par votre examinateur.

Bien qu’elle puisse être facultative pour les dissertations juridiques, elle est en générale obligatoire dans la plupart des domaines d’études (littérature, économie, sciences politiques, histoire, …).

Conseil en or … Faites relire et corriger votre dissertation avant de la rendre. Les fautes sont lourdement pénalisées.

Table des matières

La conclusion d’une dissertation : à quoi sert-elle , les différentes parties d’une conclusion de dissertation, exemple complet de conclusion de dissertation, présentation gratuite.

Le rôle de la conclusion d’une dissertation est de clore le débat en répondant aux problèmes posés en introduction et de proposer un élargissement du sujet.

Elle doit être structurée et claire.

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La conclusion d’une dissertation est une synthèse du développement. Il faudra clairement indiquer la réponse à la problématique de l’introduction.

La conclusion d’une dissertation est donc composée de plusieurs éléments :

  • Le rappel de la problématique.
  • Le bilan (synthèse) des arguments des parties du développement.
  • La réponse à la problématique de l’introduction.
  • Une ouverture.

Les exemples suivants répondent au sujet « être libre, est-ce faire ce que l’on veut ? ».

1. Le rappel de la problématique

Il est nécessaire de rappeler la problématique de départ au lecteur. Elle a été dévoilée en introduction et il est donc nécessaire de la mentionner une dernière fois en conclusion.

2. La synthèse des arguments dans une conclusion de dissertation

Il s’agit du bilan de la dissertation. Vous devez brièvement reprendre les conclusions que vous avez faites dans votre développement.

Exemple de synthèse des arguments

3. la réponse à la problématique dans une conclusion de dissertation.

Dans la conclusion, il vous faut aussi formuler votre réponse à la problématique posée en introduction.

4. L’ouverture dans une conclusion de dissertation

L’ouverture d’une conclusion de dissertation permet de situer le sujet dans une perspective plus vaste. Elle montre que, même si vous avez répondu au sujet, vous n’avez pas tout résolu concernant le thème. Il s’agit de prolonger votre réflexion de manière subtile, c’est-à-dire qu’il faut éviter de poser une question ou de finir par une citation banale.

Voici un exemple de conclusion de dissertation.

Sujet  : Etre libre, est-ce faire ce que l’on veut ?

Nous avons donc interrogé le concept de liberté chez l’être humain.

L’Homme semble tout d’abord être un individu « libre » qui place sa raison au fondement de ses jugements et actions. Il semble posséder une liberté qui lui permet d’être responsable de sa personne ainsi que de ses actes de manière rationnelle. Or, l’Homme est aussi un individu complexe qui finalement se révèle être contrôlé par des entités qui sont supérieures à sa propre volonté rationnelle et qui la contrôlent. En effet, sa nature (par les désirs et instincts), son psychisme (par l’Inconscient) et la société (grâce à l’éducation) sont des éléments qui le régissent et donc entrave la liberté personnelle du sujet.

L’Homme semble donc s’illusionner sur sa capacité à désirer ou prendre des décisions rationnelles librement. Par conséquent, la question de la responsabilité de l’Homme se pose quant à son caractère coupable lorsqu’il commet des actes immoraux puisqu’il semble n’être pas libre et maître de sa propre volonté.

Ainsi, il est possible de s’interroger sur la responsabilité des terroristes quant à leurs actes. Les frères Tsarnaev sont considérés comme étant responsables des attentats qu’ils ont commis le 15 avril 2013 lors du Marathon de Boston. Toutefois, on peut se demander s’ils étaient libres et conscients de leurs actions ou non.

Vous pouvez utiliser cette presentation pour vos cours ou comme pense-bête.

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Debret, J. (2020, 07 décembre). Conclusion d’une dissertation : comment la rédiger ?. Scribbr. Consulté le 5 mars 2024, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/conclusion-dissertation/

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Justine Debret

Justine Debret

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conclusion dissertation l'adversaire

  • Aide aux devoirs

Résumé détaillé de L’adversaire d’Emmanuel Carrère

Introduction : plongée dans les profondeurs de l'illusion.

Dans ce résumé détaillé de "L’adversaire" d’Emmanuel Carrère, nous nous immergerons dans l'un des récits les plus perturbants et fascinants de la littérature contemporaine. Carrère, avec sa plume aiguisée, nous dévoile l'histoire vraie de Jean-Claude Romand, un homme qui a vécu une vie de mensonges et de tromperie, avant de commettre un acte impensable.

L'illusion : Une vie façonnée par les mensonges

Jean-Claude Romand est un homme apparemment ordinaire, marié, père de deux enfants, et prétend être un médecin travaillant pour l'Organisation mondiale de la santé. Cependant, Carrère révèle que chaque aspect de cette vie est un mensonge. En réalité, Romand n'est pas médecin, et son prétendu travail n'est qu'une illusion qu'il a créée pour tromper sa famille et ses amis.

Découverte et désespoir : L'effondrement de l'illusion

L'illusion de Romand commence à s'effondrer lorsque sa femme, suspectant une tromperie, envisage de le quitter. Romand, pris au piège de ses mensonges et désespéré, commet l'impensable : il tue sa femme, ses enfants et ses parents, avant de tenter de se suicider.

Examen post-mortem : L'analyse de Carrère

Carrère, fasciné par cette histoire tragique, s'efforce de comprendre comment et pourquoi Romand a pu vivre une vie de mensonges et commettre un tel acte. À travers des interviews, des recherches et des réflexions personnelles, Carrère tente de comprendre le fonctionnement de l'esprit de Romand, dans une tentative de démystifier le mystère terrifiant de "L'adversaire".

Conclusion : La réflexion finale sur "L'Adversaire" d'Emmanuel Carrère

En conclusion, "L'Adversaire" est un récit détaillé et effrayant de la manière dont un homme a pu construire un monde d'illusion et de tromperie qui a finalement conduit à la tragédie. Carrère offre un récit honnête et sans complaisance de cette histoire terrifiante.

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"passe ton bac d'abord ", l’adversaire, e. carrère – oeuvre intégrale, le roman & ses personnages.

  • Petite histoire du roman
  • La question du personnage
  • Fonctions du roman
  • L’art d’analyser un roman (Enonciation, focalisation…)
  • Le vocabulaire du roman et de la nouvelle
  • Quelques citations sur le roman
  • Le fait divers dans la littérature
  • Analyse globale de l’Adversaire
Lectures analytiques
  • L’Adversaire au cinéma
  • Œuvre cursive : Camus, L’Etranger
  • Documents complémentaires
  • Questions oral sur le roman
Histoire des arts
  • Petit quiz sur le roman
  • Entrainement E.A.F

conclusion dissertation l'adversaire

ETUDE DE L’ADVERSAIRE d’Emmanuel Carrère, 2000.

Influence du fait divers en littérature..

conclusion dissertation l'adversaire

« La Gazette des tribunaux  publie des romans autrement faits que ceux de Walter Scott, qui se dénouent terriblement, avec du vrai sang et non avec de l’encre ».  Balzac, Modeste Mignon.

Le fait divers n’est pas né au XIX° avec le développement de la presse… mais il a connu là des conditions idéales pour prendre une place qu’il a toujours.

Le fait divers survient dans le quotidien , il est écart à une norme, quelle qu’elle soit (Psychologique, morale, sociale…) .

Le fait divers c’est la possibilité d’approcher l’horreur, l’inconcevable, l’inhabituel sans en être la victime. Alors ça plait ! Il n’y a qu’à voir le succès d’émissions TV qui retracent des enquêtes, des crimes classées dans ces fameux « faits divers ».

Déjà dans l’Antiquité, Aristote disait dans sa Poétique  : « … tous les hommes prennent plaisir aux imitations. Un indice est ce qui se passe dans la réalité : des êtres dont l’original fait peine à la vue, nous aimons à en contempler l’image exécutée avec la plus grande exactitude ; par exemple, les formes des animaux les plus vils et des cadavres ». 

Or le « monstre » et le « cadavre » sont les deux mamelles du fait divers…

DOSSIER –   De plus en plus de romans s’inspirent d’histoires vraies. Mais qu’apportent-ils de plus à un événement qui contient tous les ressorts romanesques ?

La réalité aurait-elle plus de talent que la littérature ? On est en droit de se poser la question face au déferlement de romans «inspirés d’un fait divers» qui ne cessent de paraître. Certes, sans remonter à Flaubert et Stendhal , le phénomène n’est pas nouveau. Mais il est clair qu’il connaît une accélération. Pas de rentrée littéraire sans un récit romancé qui tire son intrigue d’une actualité passée. Parfois, le fait divers n’a même pas quitté la une des journaux ou les écrans des chaînes d’information en continu qu’il fait l’objet d’un livre. (…)

Interrogé par Le Figaro au moment de la parution de L’Enfant d’octobre , (sur l’affaire Villemin) Philippe Besson a expliqué sa démarche: «Ce qui m’intéresse dans le fait divers, c’est l’idée que la réalité est, tout à coup, plus forte que la fiction . J’avais le choix entre inventer de toutes pièces un fait divers et créer une trame à partir de lui, ou choisir une histoire qui fait, d’ores et déjà, partie de la mémoire collective et tenter d’en faire une lecture nouvelle. J’avais choisi l’affaire Grégory, parce qu’elle est, pour moi, emblématique d’un ­aspect qui me fascine dans certains faits divers: la rencontre de l’homme et du monstre.»

Article du Figaro : Le fait divers au secours du roman (extraits)

Par Mohammed Aissaoui  Publié le 15/01/2014  

Quelle marge de liberté d’interprétation?

Que peut apporter un écrivain à une histoire vraie qui contient déjà tous les ressorts romanesques ?  Dans quels interstices peut-il se glisser ? Quelle marge de liberté d’interprétation dans des faits connus de tous et maintes fois relatés par la presse?

S’il se contente de rapporter les faits, il rate son coup. Sans compter que les journaux «feuilletonnent», qu’Internet démultiplie l’événement, que les télévisions possèdent la puissance des images et de la mise en scène. Le problème est là tout entier. Il faut être doté d’un certain talent pour romancer un fait divers . Prenez l’affaire d’Outreau, elle est tellement insensée, tellement incroyable qu’aucun écrivain n’aurait jamais pu l’imaginer. En fait, tout est déjà dans le fait divers. Roland Barthes l’avait expliqué voilà un demi-siècle dans ses Essais critiques : «Il est vrai que le fait divers est littérature, même si cette littérature est réputée mauvaise.»

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Didier Decoin, écrit que «  Le premier fait divers, c’est Caïn tuant son frère Abel !»     Et d’ajouter: «Les faits divers ont toujours été une source inépuisable pour la littérature, une mine d’or.» Mais selon lui, répéter le réel ne sert à rien. Plus le romancier fera œuvre de littérature, mieux ce sera.

Peut-être qu’il vaut mieux s’emparer d’une affaire moins connue. Qui sait que le chef-d’œuvre de Truman Capote, De sang-froid , référence absolue du genre, est parti d’un crime que les journaux avaient traité par de simples brèves ?

« C’est dans l’apparente banalité que l’on écrit les meilleurs livres, le travail de l’auteur est de faire “sortir” le poussin de l’œuf, révélé ce qui n’était pas visible, percevoir ce qui n’était pas perçu» , explique Didier Decoin.

Quand le fait divers est trop ­médiatisé, l’écrivain n’a de fait pratiquement rien à ajouter. Et, ­selon Decoin, pour que la fiction soit plus forte que la réalité, il faut qu’il existe un lien entre l’écrivain et le fait divers: de l’empathie, une rencontre, une résonance avec sa ­propre vie … C’est nécessaire. Derrière le récit, quoi qu’il relate, le lecteur doit sentir la présence de l’écrivain.

Quelques grandes affaires qui ont inspiré écrivains et cinéastes….

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1990 :   Valérie Subra vue par Morgan Sportès dans L’Appât . Inspiré d’un fait divers qui a démarré dans les années 1980 et a été jugé en 1984. Valérie Subra, une jeune fille de 18 ans, attire des hommes dans les boîtes de nuit. Deux de ses copains détroussent, torturent et tuent les hommes séduits. Par son côté crapuleux et gratuit, l’affaire avait fait grand bruit. Après L’Appât , le roman de Sportès, Bertrand Tavernier l’a adaptée sur grand écran.

2000  : Jean-Claude Romand vu par Emmanuel Carrère dans L’Adversaire . En janvier 1993, Jean-Claude Romand, qui a menti durant toute sa vie en faisant croire à sa famille et à son entourage qu’il était médecin, tue ses deux jeunes enfants, sa femme et ses parents. Pendant près de vingt ans, on a pensé qu’il exerçait son métier à l’Organisation mondiale de la santé. En fait, il errait dans les parkings. Emmanuel Carrère avait suivi son procès.  

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2006: Christine Villemin vue par Philippe Besson dans L’Enfant d’octobre .

L’affaire démarre en octobre 1984. C’est l’un des plus grands faits divers que la France ait connu. Le corps du petit Grégory est retrouvé inerte, les mains et les pieds attachés, dans la rivière devenue célèbre, la Vologne (dans les Vosges). On ne connaîtra jamais l’assassin. On pense à la mère, au père, au cousin. L’affaire durera une vingtaine d’années et inspire Philippe Besson.  

2006 : Florence Rey vue par David Foenkinos dans Les Cœurs autonomes . En octobre 1994, Florence Rey, 19 ans, et Audry Maupin, 21 ans, décident de braquer une fourrière à Pantin, mais ratent leur coup et prennent un taxi en otage. Leur équipée sauvage et d’une violence extrême aboutit à la mort du chauffeur de taxi et de trois policiers. Maupin trouve la mort également. Mutique, Rey reste en détention durant quinze ans. Elle est sortie en 2009.  

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ANALYSE GLOBALE DE L’OEUVRE
L’Auteur

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Né en 1957.

Diplômé de Sciences Po , journaliste notamment pour Télérama, il publie son premier roman en 1983, à l’âge de 26 ans. Puis suivront de nombreux romans couronnés par des prix littéraires comme La Classe de neige , prix Fémina en 1995. Ce roman est écrit pendant qu’il travaille, avec peine, sur L’Adversaire pour lequel il n’arrive pas à trouver la bonne distance, la « bonne place » comme il le dira dans une lettre à J.C Romand.

L’Adversaire est finalement publié en 2000 après sept ans de recherche, de questionnement et de travail. Depuis, il continue d’écrire et a publié en 2009, D’autres vies que la mienne . Dans ce livre, il met sa plume au service d’autres individus :des hommes, des femmes croisés sur son chemin ; des êtres dont les vies  sont marquées par la maladie, le handicap, la perte, le deuil… Il y réfléchit sur sa propre existence, sa façon d’être au monde et son rapport aux autres.  

Le titre du roman : pourquoi “L’Adversaire” ?

Qui est « L’ADVERSAIRE » ? : Pourquoi ce titre ?

Entretien avec l’auteur : Comment est venu le choix du titre, L’Adversaire ?

D’une lecture de la Bible qui était liée à mon interrogation religieuse. Dans la Bible, il y a ce qu’on appelle le satan , en hébreu. Ce n’est pas, comme Belzébuth ou Lucifer, un nom propre, mais un nom commun . La définition terminale du diable, c’est le menteur. Il va de soi que l’« adversaire » n’est pas Jean-Claude Romand . Mais j’ai l’impression que c’est à cet adversaire que lui, sous une forme paroxystique et atroce, a été confronté toute sa vie . Et c’est à lui que je me suis confronté pendant tout ce travail. Et que le lecteur, à son tour, est confronté. On peut aussi le considérer comme une instance psychique non religieuse. C’est ce qui, en nous, ment.

conclusion dissertation l'adversaire

En hébreu, satan    = “adversaire, ennemi”

  • Adversaire, celui qui résiste, qui supporte
  • Adversaire surhumain

Dérivant d’un verbe hébreu  satân , qui signifie “s’opposer”, le terme “satan” désigne d’abord, dans l’Ancien Testament, un adversaire, et, plus particulièrement, celui qui exerce devant un tribunal la fonction d’accusateur. Il sert ensuite à désigner un être surnaturel, adversaire des hommes et de Dieu

La structure du roman

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Genres et registres dans L’Adversaire

Il y a donc dès le départ une ambiguïté sur le statut du genre puisqu’on est à la fois dans le fait et la fiction. Dans le « je » de l’auteur et dans le « il » du narrateur.

Roman ? Biographie ? Autobiographie ? Récit journalistique ?

Difficile de répondre mais ce que nous dit l’auteur ici, c’est semble-t-il qu’il a tenté d’atteindre une vérité par la narration .

Cette ambiguïté se retrouve dès l’incipit de L’Adversaire.

Genre du livre, par l’auteur lui-même

« L’Adversaire n’est pas un roman. C’est une non fiction novel, le terme est juste. L’agencement, la construction, l’écriture font appel aux techniques romanesques, mais ce n’est pas une fiction. Mon enjeu, c’est la fidélité au réel. »

Le terme non fiction novel [1] est emprunté à un écrivain américain, Truman Capote, qui publie en 1966 De Sang-froid , « roman non roman » à partir d’un faits divers.

Propos d’Emmanuel Carrère cités par Télérama , 19 janvier 2000

[1] Novel en anglais = roman

Personnages

J.C Romand : une personne-personnage…

Carrère cherche à comprendre et à faire comprendre le mensonge érigé en mode de vie plus que les crimes eux-mêmes. Car J.C Romand (son nom même est troublant !) intercepte sans cesse le réel par des « feintes », des mensonges, de la fiction. Il devient en quelque sorte le romancier de sa propre vie . Et ses « lecteurs » (sa famille, ses amis…) semblent croire à son génie et à la réalité de l’œuvre !

Vu de l’extérieur

1993  :  Jean-Claude Romand vit dans le pays de Gex , dans une belle maison avec sa femme et ses deux enfants, dans le pays de Gex. Il a une réputation de médecin prestigieux  : il est chercheur à l’OMS, enseigne à l’Université de Dijon…Il fréquente des gens connus et respectés comme Kouchner, Schw… Il est apprécié de tous, serviable.. Bref ! un homme bien sous tous rapports  ! Il a réussi sa vie sociale, sa vie familiale, aime ses parents, ses beaux parents, ses amis…

Vu de l’intérieur :

Pendant vingt ans, depuis sa deuxième année de médecine, J.C Romand ment à tout le monde. Il n’est pas médecin puisqu’il n’a jamais réussi sa deuxième année, ne travaille ni à l’OMS, ni à l’université. Il n’a pas de travail, passe ses journées dans sa voiture, escroque son entourage, prends une maitresse qu’il couvre de cadeaux et ment… sans cesse et à tout le monde. Sa vie est un vide immense remplie par le mensonge. Il s’est inventé un personnage, a créé sa vie : «Quand il faisait son entrée sur la scène domestique de sa vie, chacun pensait qu’il venait d’une autre scène où il tenait un autre rôle, celui de l’important qui court le monde, fréquente les ministres, dîne sous des lambris officiels, et qu’il le reprendrait en sortant. Mais il n’y avait pas d’autre scène, pas d’autre public devant qui jouer l’autre rôle. Dehors, il se retrouvait nu. Il retournait à l’absence, au vide, au blanc, qui n’étaient pas un accident de parcours mais l’unique expérience de sa vie».

  Car derrière le personnage, derrière le mensonge nous dit Carrère, il n’y a rien   : « Un mensonge, normalement, sert à recouvrir une vérité, quelque chose de honteux peut-être mais de réel. Le sien ne recouvrait rien. Sous le faux docteur Romand, il n’y avait pas de vrai Jean-Claude Romand.»

Le 9 janvier 1993 , acculé, il tue sa femme et ses enfants , puis ses propres parents, met le feu à sa maison, et tente en vain de se suicider . Il survit à ce carnage. Jugé, condamné à perpétuité (22 ans incompressibles), il se tourne vers Dieu !   Quand Emmanuel Carrère lui demande s’il est croyant, il répond qu’il croit croire et que plusieurs signes –dont le prénom de l’écrivain- (« Emmanuel », qui signifie « Dieu avec nous » )le portent vers ce chemin. Deux visiteurs de prison catholiques conduiront Romand à trouver la Vérité et la Liberté que promet le Christ. Réelle transformation ou nouveau personnage, personne ne peut le dire.  Pas même Carrère qui écrit : « Au personnage du chercheur respecté se substitue celui, non moins gratifiant, du grand criminel sur le chemin de la rédemption mystique.»

  J.C Romand : une personne-personnage…

  Réél et fiction dans L’Adversaire

Dans L’ADVERSAIRE , on a beaucoup de références ou d’allusions à des écrits non-fictionnels et connus de beaucoup de lecteurs  Le Hasard et la nécessité de Jacques Monod   (p. 92-93) ; Le Malheur des autres de Bernard Kouchner (p. 154).

Mais aussi des références cinématographiques comme Les Quatre Cents coups (p. 75), Le Grand Bleu (p. 92) ou Le Père Noël est une ordure . Ces références ancrent le récit dans le réel. Elles donnent de la véracité à ce qui est raconté dans L’Adversaire

 C’est aussi l’effet que produit les multiples noms propres de personnalités   : Alain Carignon, Bernard Kouchner, Léon Schwartzenberg,   Pierre Bérégovoy…

On a également de nombreuses allusions ou  références à des articles de presse (Libération, Le Monde, L’Est républicain, Le Nouvel Observateur, L’Humanité, etc.) sur l’affaire (et ce, dés le début avec la référence à l’article de Libération). Carrère lui-même a écrit des articles notamment dans le Nouvel Observateur

Mais nous savons que l’information, aussi objective qu’elle se veuille, peut rapidement être subjectivée   et notre connaissance des faits est toujours « médiatisée » au sens ou nous ne la recevons pas directement.  E. Carrère écrit à partir de ces masses d’information. De ce fait, sa propre conception est déjà hors de l’objectivité . Ce qu’il lit influence aussi sa perception… Bref ! Le réel est quelque chose de bien difficile à cerner. 

 Il y a donc à la fois un support d’informations bien réel à travers des articles mais ce même support est lui-même une  « manipulation » du réel et de l’objectivité de l’auteur. Il y a d’une certaine façon, nécessairement fiction.

Et la recherche de Carrère est ailleurs, et il le dit lui-même :

« Une fois décidé, ce qui s’est fait très vite, d’écrire sur l’affaire Romand, j’ai pensé filer sur place. M’installer dans un hôtel de Ferney-Voltaire, jouer le reporter fouineur et qui s’incruste. Mais […] je me suis rendu compte que ce n’était pas cela qui m’intéressait. L’enquête que j’aurais pu mener pour mon compte, l’instruction dont j’aurais pu essayer d’assouplir le secret n’allaient mettre au jour que des faits . […] tout cela, que j’apprendrais en temps utile, ne m’apprendrait pas ce que je voulais vraiment savoir : ce qui se passait dans sa tête durant ces journées qu’il était supposé passer au bureau ; […] qu’il passait, croyait-on maintenant, à marcher dans les bois. » (p. 27 L. 467)

  Carrère se positionne en écrivain, non en journaliste ou en enquêteur. Lui ce qu’il veut c’est p ercer le mystère « humain  » qui se terre dans les actes et la vie de J.C Romand.  Il veut comprendre ce qui tant sur le plan psychologique, philosophique, sociétal, métaphysique même, éclaire cet homme et son histoire. Parce qu’il pose la question de l’être, la… « question de l’homme » comme le dit votre objet d’étude.

Il s’agit de tenter d’atteindre la « vérité intérieure » de l’homme-personnage.

Dans moult romans, l’écrivain à le même désir de rejoindre cette vérité de l’homme et ne passe pour cela que par la fiction, même si celle-ci est nourrie de l’expérience de vie de l’auteur, de ses connaissances en philosophie, en psychologie, de ses observations… Mais là, c’est différent. Il s’agit d’un être réel qui devient et ne devient pas personnage. D’où la présence de nombreux référents au réel, y compris les lettres envoyés à Romand. Il y a un travail d’enquête – croisé sans cesse avec le travail de l’écrivain qui est création, imagination, empathie. C’est le travail de l’écriture qui prédomine. J. C Romand existe bien comme homme mais il existe aussi comme personnage. Et ce qui est intéressant c’est qu’il en est de même dans sa propre vie.

Un livre qui contient sa propre genèse :

L’ADVERSAIRE contient en lui-même l’histoire, les étapes de sa conception.

Après la lettre que Carrère a écrit à Romand, voici ce qu’il écrit :  

« Si […] Romand ne me répond pas, j’écrirai un roman « inspiré » de cette affaire, je changerai les noms, les lieux, les circonstances, j’inventerai à ma guise : ce sera de la fiction.

Romand ne m’a pas répondu. » . Mais il lui répondra plus tard.

« J’ai commencé un roman où il était question d’un homme qui chaque matin embrassait femme et enfants en prétendant aller à son travail et partait marcher sans but dans les bois enneigés. Au bout de quelques pages, je me suis retrouvé coincé. J’ai abandonné . » (p. 36)

Ce qui est intéressant dans ce passage, c’est que la tentative de transformer totalement Romand en personnage s’avère une voie sans issue auquel l’auteur renonce. Il faut autre chose pour que le livre puisse se déployer… Carrère va mettre plusieurs années à trouver.

Et finalement à écrire ce qu’il qualifiera de « roman non roman » .

  Dans un courrier envoyé à Romand, voici ce que Carrère écrit :

« Il y a maintenant trois mois que j’ai commencé à écrire. Mon problème n’est pas, comme je le pensais au début, l’information. Il est de trouver ma place face à votre histoire. En me mettant au travail, j’ai cru pouvoir repousser ce problème en cousant bout à bout tout ce que je savais et en m’efforçant de rester objectif. Mais l’objectivité, dans une telle affaire, est un leurre. Il me fallait un point de vue.   […]

Ce n’est évidemment pas moi qui vais dire « je » pour votre propre compte, mais alors il me reste, à propos de vous , à dire « je » pour moi-même . A dire, en mon nom propre et sans me réfugier derrière un témoin plus ou moins imaginaire ou un patchwork d’informations se voulant objectives, ce qui dans votre histoire me parle et résonne dans la mienne . Or je ne peux pas. Les phrases se dérobent, le « je » sonne faux. » [18] (p. 205-206)

La figure du mal

J.C Romand est un imposteur . Obsédé par sa façade sociale dans un monde ou l’individu est de plus en plus réduit à cette façade, Romand n’a pas su trouver d’autre voie que de continuer sur le chemin du mensonge, jusqu’au crime.

Étienne Rabaté, dans une étude intitulée   Lecture de L’Adversaire d’Emmanuel Carrère: le réel en mal de fiction (2002) écrit : « Ce qui en définitive fait défaut à Romand, c’est l’intériorité, et à sa place s’instaure comme une conscience aliénée , un moi toujours sur le point de se transformer en autre , et de détruire ce qui lui est propre»  .   

Romand, victime de « l’adversaire » qui l’habitait et mentait en lui,   ne l’a pas combattu.  On peut penser que ce mensonge aurait pu s’arrêter à plusieurs moments si la sincérité l’avait emportée. Et peut-être même en aurait-il été pardonné par les siens.

Alors, pourquoi avoir continué ?

 Si Carrère a donné pour titre à son roman L’Adversaire , en donnant à ce mot sons sens biblique , c’est parce que l’écrivain considérait que Romand avait du livrer un combat contre lui-même ou contre « les forces du mal », à entendre comme une part d’ombre venu de l’inconscient.

Carrère s’explique ainsi «  J’avais l’impression que l’adversaire, c’était ce qui était en lui et qui, à un moment, a bouffé et remplacé cet homme. J’ai l’impression que dans cette arène psychique qui existe en lui, se déroule un combat perpétuel. Pour le pauvre bonhomme qu’est Jean-Claude Romand, toute la vie a été une défaite dans ce combat ». (Tison, 2000)

Romand est un homme, et donc ce qui arrive à Romand questionne l’homme. Notamment l’homme pris dans la nécessité du paraître, de l’image sociale, de la nécessité de répondre à des « croyances » sur les attentes des autres (Femme, parents…)

Ainsi Carrère avait précisé dans le même entretien    avec Tison, que Romand témoignait de « la part d’imposture qui existe en nous et qui ne prend que très rarement des proportions aussi démesurées, tragiques, monstrueuses» (Tison, 2000). Pour Carrère, nous sommes constitués de deux faces qui ne superposent jamais tout à fait : ce que nous montrons à l’autre  et ce que nous sommes à l’intérieur de nous.

C’est toute la tragédie de Romand et c’est aussi la tragédie de l’homme : Ainsi   écrit Carrère «  l’ « adversaire» n’est pas Jean-Claude Romand. Mais j’ai l’impression que c’est à cet adversaire que lui, sous une forme paroxystique et atroce, a été confronté toute sa vie. Et c’est à lui que je me suis senti confronté pendant tout ce travail. Et que le lecteur, à son tour, est confronté. On peut aussi le considérer comme une instance psychique et non religieuse. C’est ce qui, en nous, ment  » (Tison, 2000).

Chez Romand cette différence est exacerbée puisque,  autant il brille à l’extérieur, autant il est confronté au vide et à l’obscurité à l’intérieur, passant ses journées dans sa voiture, à préparer son entrée en scène !

Mais alors quelles  « forces terribles» , ont conduit Romand jusqu’au massacre final ?  

Dans une lettre  que Carrère adresse à Romand en 1993,  il lui dit:

« Ce que vous avez fait n’est pas à mes yeux le fait d’un criminel ordinaire, pas celui d’un fou non plus, mais celui d’un homme poussé à bout par des forces qui le dépassent , et ce sont ces forces terribles que je voudrais montrer à l’œuvre » .

Avec Carrère, J.C Romand n’apparaît ni comme un monstre, ni comme un fou.   Ce qu’il voulait, c’était comprendre le psychisme de Romand en se mettant à sa place par l’imagination :  « Ce que je voulais vraiment savoir: ce qui se passait dans sa tête durant ces journées qu’il était supposé passer au bureau; qu’il ne passait pas comme on a d’abord cru, à trafiquer des armes ou des secrets industriels; qu’il passait croyait-on maintenant, à marcher dans les bois ».   

«  Je ressentais de la pitié, une sympathie douloureuse mettant mes pas dans ceux de cet homme errant sans but, année après année, replié sur son absurde secret qu’il ne pouvait confier à personne et que personne ne devait connaître sous peine de mort » .

Carrère va donc chercher à comprendre  cette imposture, qui ne cachait rien de délinquant, de monstrueux dans sa vie puisque Romand n’avait rien à cacher hormis ce vide  : «Un mensonge, normalement, sert à recouvrir une vérité, quelque chose de honteux peut-être mais de réel. Le sien ne recouvrait rien. Sous le faux docteur Romand, il n’y avait pas de vrai Jean- Claude Romand».

Ce qui va précipiter la chute de Romand est sans doute sa relation extra-conjugale avec Corinne, une psychologue pour enfants divorcée . Romand menait avec elle « grand train », l’emmenait dans les plus grands restaurants et lui offrait des bijoux très chers. Elle lui confiera une très grosse somme d’argent qu’il est censé placer  pour elle en Suisse, il le dépensera sans compter, accélérant ainsi la menace permanente d’être découvert dans son imposture.   

 Il est probable qu’il y ait eu chez Romand, très tôt, la construction de ce qu’en psychologie on appelle « un faux self » , (un faux moi) qu’il a construit pour ne pas « décevoir  » son entourage, se faire aimer de ses parents et de Florence et peu à peu, il en est devenu prisonnier.

Une mère dépressive, qu’il ne fallait pas « faire souffrir » et un père vu comme un modèle « d’honnêteté »…

Une femme de laquelle il voulait être aimé  et admiré , Florence. Un mensonge en en appelant un autre, il s’est retrouvé dans une spirale infernale qu’il n’a jamais eu le courage de stopper. Son « adversaire » intérieur l’en empêchant et l’entrainant sur la pente du mensonge et de sa fin programmée . Compte tenu de son vide intérieur s’il n ‘avait plus le reflet des autres : « Sortir de la peau du docteur Romand voudrait dire se retrouver sans peau, plus que nu, écorché » (Carrère). En fait, cesser de mentir c’était aussi sans doute mourir puisque seul le personnage (le masque) existait. (Du moins à ses yeux).

 On connaît la suite : Il n’y aura plus qu’une solution, éliminer tous ceux qui pourraient souffrir de découvrir la vérité . Il n’a pas vu d’autres alternatives, sans doute aveuglé par son « adversaire ».

Intérêt de l’œuvre

Au-delà de la démarche pour tenter de comprendre cette vie de mensonge,  de la dimension factuel du livre qui essaie d’être au plus près du réel, ce livre n’en reste pas moins une œuvre littéraire  de fiction esthétiquement réussie.  Et c’est sans doute ce mélange qui provoque l’intérêt du lecteur.

D’un point de vue littéraire, l’écriture utilise les  focalisations internes, le discours indirect libre, des comparaisons et des métaphores … . La forme est doc « littéraire » .  Mais c’est aussi le « fond » qui intéresse le lecteur, la particularité de ce « fait divers » et son exploitation. On arrive ainsi à une situation très particulière : «  L’Adversaire serait alors œuvre bicéphale, produite non seulement par le romancier, mais aussi par Romand lui-même – sans qu’il soit aisé d’établir la part qui revient à chacun d’entre eux ».

La Quatrième de couverture dans l’édition originale (P.O.L)

Dés la lecture de la quatrième de couverture, le lecteur peut s’interroger sur le genre du livre qu’il a entre les mains. Pourquoi ?

Voici ce que dit ce texte : 

« Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même. L’enquête a révélé qu’il n’était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu’il n’était rien d’autre. Il mentait depuis 18 ans, et ce mensonge ne recouvrait rien. Près d’être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité./

Je suis entré en relation avec lui, j’ai assisté à son procès. J’ai essayé de raconter précisément, jour après jour, cette vie de solitude, d’imposture et d’absence. D’imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu’il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d’autoroute ou dans les forêts du Jura. De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m’a touché de si près et touche, je crois, chacun d’entre nous. » 

Ce texte donne à voir toute l’ambiguïté du « genre »  e t propose au lecteur un « code de lecture » , un « contrat » :

On a d’abord un rappel des faits , en apparence objectif. « Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents … » ; « L’enquête a révélé… »

L’énonciation est impersonnelle. Mais en apparence seulement. Car des termes comme « en vain » , c’est déjà être dans l e subjectif et plus seulement dans les faits. C’est une interprétation . De même, écrire qu’il  « a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard » est aussi de l’ordre de l’interprétatio n   de l’écrivain qui ne peut pas être dans la tête de l’assassin. Et il n’est même pas sûr que ce dernier maitrise totalement ses motivations.                                                                          Enfin,  la vie de Romand comme « un mensonge qui ne recouvrait rien » est aussi interprétatif.

Dans la 2° partie du texte par contre, l’énonciation devient clairement personnelle et passe au « je »  : dans un premier temps, ce « je » semble celui d’un « enquêteur », attaché aux faits :

« Je suis entré en relation avec lui, j’ai assisté à son procès. J’ai essayé de raconter précisément, (…) » . On est donc là, dans un récit qui se veut factuel (attaché aux faits).

Mais un peu plus loin , c’est du travail même de l’écrivain et non de l’enquêteur ou du journaliste qu’il s’agit. C’est un travail de création qui comme l’aurait dit Zola, passe nécessairement par « un tempérament » puisqu’il s’agit alors « D’imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides (…) De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m’a touché de si près et touche, je crois, chacun d’entre nous. » 

L’auteur y explique ce qu’il a voulu faire.

LECTURES ANALYTIQUES

Incipit, 1° partie p.9

« Le matin du samedi 9 janvier 1993, pendant que Jean-Claude Romand tuait sa femme et ses enfants, j’assistais avec les miens à une réunion pédagogique à l’école de Gabriel, notre fils aîné. Il avait cinq ans, l’âge d’Antoine Romand . Nous sommes allés ensuite déjeuner chez mes parents et Romand chez les siens , qu’il a tués après le repas. J’ai passé seul l’après-midi du samedi et le dimanche, habituellement consacrés à la vie commune, car je terminais un livre auquel je travaillais depuis un an : la biographie du romancier de science-fiction Philip K. Dick. Le dernier chapitre racontait les journées qu’il a passées dans le coma avant de mourir . J’ai fini le mardi soir et le mercredi matin lu le premier article de Libération consacré à l’affaire Romand. »

Montre l’indécision sur le genre du texte  

  • Incipit ou paratexte ?
  • Contrat de lecture ?
  • Quel effet produit cette 1° page sur le lecteur ?
  • De quoi est-il question ?

Nous avons dans ce texte un parallèle entre les activités de celui qui parl e, celui qui dit « je » et de celui dont on parle , Jean-Claude Romand, le 9 janvier 1993, c’est à dire le jour où il assassine sa femme et ses enfants.

La 2 ° partie du texte fait allusion au livre qu’est en train d’écrire celui qui parle.

La dernière partie correspond à la découverte d’un article qui parle de l’affaire Romand, lu le mercredi 13 janvier, donc. Et cet article sera le déclencheur d’un nouveau livre.

Ainsi ce texte fonctionne un peu comme une préface ou un avertissement de l’auteur qui nous informe sur le début du projet d’écriture . Projet qui trouve sa source à la fois dans un article (voir annexe) et la conscience  d’évènements parallèles mais différents : coma de Romand / Récit du coma de K.Dick et activité quotidienne, banale d’un père de famille (réunion pédagogique à l’école de son fils) et activité « exceptionnelle » d’un autre père qui tue ses enfants et sa femme !

On se retrouve donc avec un incipit particulier, ou la personne de l’auteur rejoint celle du narrateur . En effet, si le « je » de l’auteur  est employé ici : « …j’assistais avec les miens(enfants) à une réunion pédagogique » …il l’est en employé en parallèle avec le « il » qu’emploiera le narrateur dans le livre :  «  pendant que Jean-Claude Romand tuait sa femme et ses enfants » ….

Il y a bien un fait qui déclenche l’écriture   : la lecture de l’article et en même temps la rencontre de deux univers parallèles qui entretiennent pourtant des points communs. Ou en tous cas qui semblent considérés comme tels par Carrère.

Le contrat de lecture propose donc au lecteur de lire un récit « factuel », c’est à dire engendré par un fait (ici l’article relatant le crime) mais par un processus particulier qui passe par le « je » de l’auteur . En fait ici, le « je » de l’auteur est aussi le « je » du narrateur. Et donc, on ne sait plus très bien si l’on va entrer dans de l’autobiographique, du biographique ou du journalistique !

Monsieur,       

Ma démarche risque de vous heurter. Je cours ma chance tout de même.

Je suis écrivain, auteur à ce jour de sept livres dont je vous envoie le dernier paru. Depuis que j’ai appris par les journaux la tragédie dont vous avez été l’agent et le seul survivant, j’en suis hanté. Je voudrais(souhait), autant que possible, essayer de comprendre ce qui s‘est passé et en faire un livre- qui bien sûr, ne pourrait paraître qu’après votre procès.

Avant de m’y engager, il m’importe de savoir quel sentiment vous inspire un tel  projet. Intérêt, hostilité, indifférence ? Soyez sûr que, dans le second cas, j’y renoncerai. Dans le premier, en revanche, j’espère que vous consentirez à répondre à mes lettres et peut-être, si cela est permis, à me recevoir. 

J’aimerais que vous compreniez que je ne viens pas à vous pousser par une curiosité malsaine ou par le gout du sensationnel.

Ce que vous avez fait n’est pas à mes yeux le fait d’un criminel ordinaire, pas celui d’un fou non plus, mais celui d’un homme poussé à bout par des forces qui le dépassent, et ce sont ces forces terribles que je voudrais montrer à l’œuvre.

Quelle que soit votre réaction à cette lettre, je vous souhaite, monsieur, beaucoup de courage, et vous prie de croire à ma très profonde compassion.

Emmanuel Carrère

Corrigé L.A 1

J’ai voulu voir les lieux où il avait vécu en fantôme. Je suis parti une semaine, /muni de plans qu’à ma demande il avait dessinés avec soin, d’itinéraires commentés que j’ai suivis fidèlement, en respectant même l’ordre chronologique qu’il me suggérait. (« Merci de me donner l’occasion de reparcourir cet univers « familier, parcours très douloureux mais plus facile à partager avec quelqu’un qu’à refaire seul… »). J’ai vu le hameau de son enfance, le pavillon de ses parents, son studio d’étudiant à Lyon, la maison incendiée à Prévessin, la pharmacie Cottin où sa femme faisait des remplacements, l’école Saint-Vincent de Ferney. J’avais le nom et l’adresse de Luc Ladmiral, je suis passé devant son cabinet mais ne suis pas entré. Je n’ai parlé à personne. J’ai traîné seul là où il trainait seul ses journées désoeuvrées   sur des chemins forestiers du jura et, à Genève, dans le quartier des organisations internationales où se trouve l’immeuble de l’OMS . J’avais lu qu’une photo de grand format représentant cet immeuble était encadré au mur du salon où il a tué sa mère. Une croix marquait sur la façade, la fenêtre de son bureau, mais je ne connaissais pas la place de cette croix et je ne suis pas allé au-delà du hall.

Je ressentais de la pitié, une sympathie douloureuse en mettant mes pas dans ceux de cet homme errant sans but, année après année,   replié sur son absurde secret qu’il ne pouvait confier à personne   et que personne ne devait connaître sous peine de mort.  Puis je pensais aux enfants, aux photos de leurs corps prises à l’institut médico-légal : horreur à l’état brut, qui fait instinctivement fermer les yeux, secouer la tête pour que cela n’ait pas existé. J’avais cru en avoir fini avec ces histoires de folie, d’enfermement, de gel. Pas forcément me mettre à l’émerveillement franciscain avec laudes à la beauté du monde et au chant du rossignol, mais tout de même être délivré de ça. Et je me retrouvais choisi (c’est empathique, je sais, mais je ne vois pas le moyen de le dire autrement) par cette histoire atroce, entré en résonnance avec l’homme qui avait fait ça. J’avais peur. Peur et honte. Honte devant mes fils que leur père écrive là-dessus. Etait-il encore temps de fuir ? Ou était-ce ma vocation particulière d’essayer de comprendre ça, de le regarder en face 

Corrigé L.A 2

Situation :

A partir de ce que R a dit lors du procès.

Juste après le meurtre de sa femme.

« Je savais, après avoir tué Florence, que j’allais tuer aussi Antoine et Caroline, et que ce moment, devant la télévision, était le dernier que nous passions ensemble. Je les ai calinés. J’ai du leur dire des mots tendres, comme : « je vous aime ». Cela m’arrivait souvent et ils y répondaient souvent par des dessins. Même Antoine qui ne savait pas encore bien écrire savait écrire « je t’aime ».

Un très long silence. La présidente, d’une voix altérée, a proposé une suspension de cinq minutes, mais il a secoué la tête, on l’a entendu déglutir avant de continuer :

« Nous sommes restés comme ça peut-être une demi-heure… Caroline a vu que j’avais froid, elle a voulu monter chercher ma robe de chambre… J’ai dit que je les trouvais chauds eux, qu’ils avaient peut-être de la fièvre, que j’allais prendre leur température. Caroline est montée avec moi, je l’ai fait coucher sur son lit…Je suis allé chercher la carabine… »

La scène du chien a recommencé. Il s’est mis à trembler, son corps s’est affaissé. Il s’est jeté au sol. On ne le voyait plus, les gendarmes étaient penchés sur lui. D’une voix aigu de petit garçon, il a gémi : « Mon papa !Mon papa ! » Une femme, sortie du public, a couru vers le box et s’est mise à taper sur la vitre en suppliant «  Jean-Claude ! Jean-Claude ! » comme une mère. Personne n’a eu le cœur de l’écarter.

– « Qu’avez-vous dit à Caroline ? a repris la présidente après une demi-heure de suspension.

-Je ne sais plus… Elle s’était allongée sur le ventre…C’est là que j’ai tiré.

– Courage…

– J’ai déjà du le dire au juge d’instruction de nombreuses fois, mais ici… ici, ils sont là …(sanglot) . J’ai tiré une première fois sur Caroline…elle avait un oreiller sur la tête…J’avais du faire comme si c’était un jeu … (Il gémit, les yeux fermés). J’ai tiré…J’ai posé la carabine quelque part dans la chambre… J’ai appelé Antoine…Et j’ai recommencé.

– Il faut peut-être que je vous aide un peu car les jurés ont besoin de détails et vous n’êtes pas assez précis.

– …Caroline, quand elle est née, c’était le plus beau jour de ma vie…Elle était belle …(Gémissement…) Dans mes bras… pour son premier bain… (Spasme). C’est moi qui l’ai tué…C’est moi qui l’ai tué…

(Les gendarmes le tiennent par le bras avec une douceur épouvantée).

– Vous ne pensez pas qu’Antoine a pu entendre les coups de feu ? Aviez-vous mis le silencieux ? L’avez-vous appelè sous le même prétexte ? Prendre sa température ? Il n’a pas trouvé ça bizarre ?

– Je n’ai pas d’image de ce moment précis, c’était encore eux, mais ça ne pouvait pas être Caroline… ça ne pouvait pas être Antoine…

– Est-ce qu’il ne s’est pas approché du lit de Caroline ? Vous l’aviez recouverte de sa couette pour qu’il ne se doute de rien…

(Il sanglote)

– Vous avez dit à l’instruction que vous avez voulu faire prendre à Antoine du Phénobarbital dilué dans un verre d’eau et qu’il avait refusé en disant que ce n’était pas bon…

– C’était plutôt une déduction… Je n’ai pas d’image d’Antoine disant que ce n’était pas bon…

– Pas d’autre explication ?

– J’aurais peut-être voulu qu’il dorme déjà ».

L’avocat général est intervenu :  vous êtes sorti ensuite acheter l’Equipe et le Dauphiné libéré, et la marchande de journaux vous a trouvé l’air tout à fait normal. Etait-ce pour faire comme si rien ne s’était passé, comme si la vie continuait ?

– Je n’ai pas pu acheter l’Equipe. Je ne le lis jamais.

– Des voisins vous ont vu traverser la rue pour relever votre boite à lettres.

– Est-ce que je l’ai fait pour nier la réalité, pour faire comme si ?

– Pourquoi avoir emballé et rangé avec soin la carabine avant de partir pour Clairvaux ?

– En réalité, pour les tuer, bien sûr, mais je devais me dire que c’était pour la rendre à mon père. »

Corrigé L.A 3

Habitué à ce que le labrador de ses parents salisse ses vêtements en lui faisant fête, il a passé une vieille veste et un jean, mais accroché au porte-manteau de la voiture, un costume de ville en prévision du dîner à Paris. Il a mis dans son sac une chemise de rechange et sa trousse de toilette.

Il ne se rappelle pas le trajet. Il se rappelle s’être garé devant la statue de la Vierge que son père entretenait et fleurissait chaque semaine. Il le revoit lui ouvrant le portail. Ensuite, il n’y a plus d’image jusqu’à sa mort.

On sait qu’ils ont déjeuné tous les trois. Il restait des couverts sur la table quand l’oncle Claude est rentré dans la maison le surlendemain, et l’autopsie a révélé que les estomacs d’Aimé et Anne-Marie étaient pleins. A-t-il mangé, lui ? Sa mère a-t-elle insisté pour qu’il le fasse ? De quoi ont-ils parlé ?

Il avait fait monter ses enfants à l’étage, chacun son tour, il a fait la même chose avec ses parents. D’abord son père, qu’il a entrainé dans son ancienne chambre sous prétexte d’examiner avec lui une gaine d’aération qui diffusait de mauvaises odeurs. A moins qu’il ne l’ait fait en arrivant, il a du monter l’escalier la carabine à la main. Le ratelier ne se trouvait pas en haut, il a peut-être annoncé qu’il allait, de la fenêtre, faire un carton dans le jardin, plus probablement, rien dit du tout. Pourquoi Aimé Romand se serait-il inquiété de voir son fils porter la carabine qu’il était allé acheter avec lui le jour de ses seize ans ? Le vieil homme, qui ne pouvait se pencher en raison de problèmes lombaires, a du s’agenouiller pour montrer la gaine défectueuse, à hauteur de plinthe. C’est alors qu’il a reçu les deux balles dans le dos. Et est tombé vers l’avant. Son fils l’a recouvert d’un dessus de lit en velours côtelé lie de vin qui n’avait pas changé depuis son enfance.

Ensuite, il est allé chercher sa mère. Elle n’avait pas entendu les coups de feu, tirés avec le silencieux. Il l’a fait venir dans le salon dont on ne se servait pas. Elle seule a reçu les balles de face. Il a du essayer, en lui montrant quelque chose, de lui faire tourner le dos. S’est-elle retournée plus tôt que prévu pour voir son fils braquer la carabine sur elle ? A-t-elle dit : «  Jean-Claude, qu’est-ce qui m’arrive ? » ou « qu’est-ce qui t’arrive ? » Comme il se l’est rappelé lors de l’un des interrogatoires pour dire ensuite qu’il n’en avait plus le souvenir et le savait seulement par le dossier d’instruction ? De la même façon incertaine, en essayant comme nous de reconstituer les faits, il dit que dans sa chute, elle a perdu son dentier et qu’il le lui a remis avant de la recouvrir d’un dessus de lit vert.

Le chien, monté avec sa mère, courait  d’un corps à l’autre sans comprendre, en poussant de petits gémissements. « J’ai pensé qu’il fallait que Caroline l’ait  avec elle, dit-il. Elle l’adorait ». Lui aussi l’adorait, au point de garder en permanence sa photo dans son portefeuille. Après l’avoir abattu, il l’a recouvert d’un édredon bleu.

Corrigé L.A 4

L’ Adversaire au cinéma

Après des études de philosophie et les cours du Centre dramatique de la rue Blanche et du Conservatoire national d’art dramatique, Nicole Garcia emprunte la carrière de comédienne. Au théâtre tout d’abord, mais aussi au cinéma ou elle y a jouer de nombreux rôles pour des réalisateurs tel que Bertrand Tavernier (Que la Fête commence), Henri Verneuil (Le Corps de mon ennemi), Alain Resnais (Mon Oncle d’Amérique), Claude Lelouch (Les Uns et les Autres), Pierre Schoendoerffer (L’Honneur d’un capitaine), Claude Sautet (Garçon) et Michel Deville (Péril en la demeure).

En 1985 elle réalise le court métrage   Quinze août   avec comme comédiennes Ann Gisel Glass et Nathalie Rich. Puis elle réalise plusieurs long métrages : Un week-end sur deux (1990), Le Fils préféré (1994) et Place Vendôme (1998). L’adversaire, basé sur l’affaire Romand, est sont quatrième long métrage.

Rencontre au MK2- Quai de Seine, le 9 juillet 2002, retranscrite Cinélycée.com, Par Clémentine GALLOT

Site source :  http://www.objectif-cinema.com/interviews/166.php

L’Adversaire (c) D.R.

Cinélycée :   Comment se passe le travail du cinéaste à partir d’un fait divers ?

Nicole Garcia   : Je pense que le cinéma travaille sur une trame: elle est donnée ici par ce fait divers. J’en ai pris connaissance au moment des faits; il a été largement rapporté par les médias. C’est quand j’ai lu le livre de Carrère (L’adversaire) que j’ai découvert un personnage dont l’émotion existentielle m’a bouleversée. Il y avait, pour moi, la possibilité de filmer une tragédie.   Il y avait ce caractère inexorable, car tout est déjà joué avant que le film ne commence. Ce personnage est tragique, absolu.   La tragédie antique trouve sa transcription dans notre époque par le roman noir ou le fait divers.   C’est un homme qui tombe et se voit tomber . Ce destin, cette aventure m’ont intéressée, beaucoup plus que l’aspect du mensonge. Je l’ai senti proche de nous, de la condition humaine, par sa propension à se faire des nœuds : il tombe dans le piège qu’il s’est préparé. La part sombre, qu’il y a en chacun de nous, le dévore jusqu’à une impasse : choisir entre son mensonge et la vie de ceux qu’il aime. Cinélycée :   Le meurtre final, pour vous, ça fait partie de la tragédie ? Est-ce que ça ne pouvait pas être en dehors du film ?

Nicole Garcia   : Non, car Romand va au bout de sa course :   c’est l’accomplissement et l’anéantissement en même temps.   S’il partait, cela signifierait que le petit théâtre pour lequel il avait joué cette comédie allait être éclairé sur ce mensonge.   Le dévoilement lui était plus insupportable qu’autre chose :   on peut parler d’un narcissisme criminel.   S’il y a en lui une folie, elle est fusionnelle, car les autres c’est lui, et les tuer c’est se tuer   (il se comprend dans la destruction).   A la fin du film, on entend “il est vivant” : c’est la plus grande tragédie, car il est vivant dans un monde qu’il a incendié.

Cinélycée :   Comment arrive- t-on a réaliser un film sur un personnage encore vivant, lorsque la fiction s’éloigne très peu du fait divers ? D’autant plus que dans le livre, Carrère entretient une correspondance avec Romand.

Nicole Garcia   : Ce genre de film est une sorte de parcours balisé,   on se doit d’être fidèle aux faits   : le livre d’Emmanuel Carrère rapportait des faits policiers et judiciaires, alors que nous avions la charge d’inventer tout le reste, par exemple la relation qu’il avait avec ses enfants, ses amis, sa maîtresse. Il y a donc une part de fiction. Je ne suis pas allé voir Romand, sinon ça aurait été un documentaire ! J’ai volontairement abandonné le personnage du fait divers.

Autres documents  

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La double vie consumée de Jean-Claude Romand (Article Libération du 16 janvier 1993)

Par   Florence AUBENAS, Prévessin-Moëns, envoyée spéciale  —

conclusion dissertation l'adversaire

[Article paru le 16 janvier 1993] Pour sa femme, ses enfants, ses parents, il a toujours été un médecin brillant. Un soir, il les a tués. Puis, deux jours après, a tenté de se suicider. Alors qu’il sort du coma, l’enquête révèle qu’il escroquait ses proches depuis des années.

Doucement, tout doucement, il semble ressusciter. Conduit lundi à l’aube à l’hôpital de Genève, Jean-Claude Romand paraissait avoir à peine un lendemain à vivre. Les pompiers viennent alors de le tirer de sa villa en flammes, à Prévessin, un petit bourg français blotti contre la frontière suisse.

Cette nuit-là, Jean-Claude Romand a avalé de l’essence, des médicaments aussi peut-être. Puis il a calfeutré les portes, les fenêtres, allumé un brasier. A côté de lui, sur le lit conjugal, les pompiers découvrent sa femme, Florence, morte. Et dans la chambre des enfants, deux cadavres carbonisés. Pour le survivant,  «état critique et coma profond» , diagnostiquent pendant trois jours les médecins suisses.

Trois jours au cours desquels l’autopsie révèle que Florence Romand et les enfants ont été assassinés. D’autres enquêteurs, plus haut vers le Jura, découvrent ensuite les parents de Jean-Claude, dans la maison familiale. Morts eux aussi. Puis, d’un coup, lors d’une banale vérification, c’est une existence entière qui bascule.

«Jean-Claude Romand avait une double vie dont il était le seul à connaître l’existence, explique Jean-Yves Coquillat, premier substitut au tribunal de Bourg-en-Bresse. Ni ses intimes ni même sa femme ne l’ont soupçonné pendant vingt ans.»  Et, dans un lit blanc, à l’hôpital de Saint-Julien-en-Genevois, où l’amélioration de son état a permis son transfert en fin de semaine, c’est cet homme-là qui va se réveiller, celui que les enquêteurs s’apprêtent à entendre en début de semaine prochaine.

En bordure de la Suisse, le pays de Gex, vert et vallonné, ne ressemble à rien d’autre dans le département de l’Ain. Depuis les années 60 s’y est installée une tribu dorée de cadres supérieurs, de fonctionnaires internationaux, de commerçants aisés, qui jouent à saute-frontière entre les salaires suisses et l’art de vivre français. D’emblée, entre soi, on s’y tutoie, on s’y embrasse, on s’y reçoit. On y affiche sans façon  ­ «à l’américaine» , dit-on ­ des maisons et des voitures au luxe tranquille. Lorsque les Romand y arrivent en 1984, ils semblent y avoir trouvé leur terre promise.

Le jeune couple n’a bien sûr alors qu’un petit appartement et une Volvo. Mais lui compte bien asseoir sa situation de chercheur, qu’il dit prometteuse, au sein de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) à Genève. Elle est pharmacienne. Leur vie se décline, nette et pimpante, comme un faire-part.

Il y a leur rencontre dans le Jura, dont il est originaire, provenant d’une famille modeste, et où elle passait ses vacances. Puis leurs études à Lyon, dans les années 70. Leur mariage, en 1980. Le diplôme de Jean-Claude en 1983. Puis la naissance de Caroline en 1985 et celle d’Antoine en 1987. En 1990, ils s’installent enfin dans une villa, roulent en BMW. Florence a tenu à ce que les enfants soient inscrits dans le privé, à l’institut Saint-Vincent, tout à côté de Prévessin, une des écoles les plus choyées du département. Elle y assure d’ailleurs un rôle actif dans l’association des parents d’élèves, avant de filer au catéchisme à Prévessin, avec le père Michel, ou d’aider à la pharmacie où elle fait des remplacements. Et tout cela, avec un de ces sourires, une de ces élégances qui font la fierté du pays de Gex.

Jean-Claude, lui, est plutôt discret.  «Solide, silencieux, les pieds bien sur Terre comme un sapin de son Jura» , dit l’un de ses amis. Son assurance et sa stature de chercheur lui ont valu auprès de ses parents ­ dont c’est le fils unique ­ et dans sa belle-famille le rôle rassurant de confesseur. Pour un problème de santé, c’est à lui qu’on confie son corps. Pour un problème d’argent, c’est à lui qu’on confie son compte. A Prévessin, il fréquente surtout le milieu médical. Il est abonné à toutes les revues spécialisées, débat sur la culture cellulaire.

Un soir, autour d’un dîner intime, on l’interroge sur ses études.  «Je n’ai jamais voulu vous le dire, cela aurait paru prétentieux. Mais j’ai été reçu cinquième à l’internat de Paris» , annonce tranquillement Jean-Claude à l’assemblée. Même sa femme Florence est ébahie.  «C’était tellement dans sa nature de ne pas se vanter que, pour nous, cela confortait encore une image que nous avions de lui» , se souvient un des convives, ami de faculté de Romand. Ensemble, à Lyon, ils ont bûché leur première année. Mais seul Jean-Claude l’a eue.

«Il était très doué, très bosseur, vraiment bon dans les matières scientifiques» , se souvient le copain. A une année d’écart, les deux amis se suivent, de stages en amphithéâtres.  «On ne parlait pas spécialement de résultat , reprend l’ami.  Mais il y avait toujours des polycopiés ou des notes plein sa chambre d’étudiant à Lyon.»

«Dans sa vie professionnelle aussi, Jean-Claude Romand a mis plus d’énergie à s’inventer une activité qu’il ne l’aurait fait à travailler réellement» , explique le substitut Coquillat. Car c’est à l’OMS que se sont tout naturellement d’abord rendus les enquêteurs de la gendarmerie, après la découverte des meurtres. Jean-Claude Romand, inconnu. Occupé par un autre, ce bureau dont il désignait les fenêtres avec fierté, en passant en voiture avec ses enfants. Jamais vu, même à la bibliothèque, ce chercheur qui proposait à ses confrères de leur ramener des photocopies d’articles médicaux.

Dans la villa de Prévessin, les enquêteurs découvrent un opérateur Télécom, ces petits appareils qu’on porte à la ceinture et qui «bipent» lorsque quelqu’un cherche à vous joindre.   «Il disait qu’il n’était pas souvent à son bureau , explique un parent de Florence.  Mais maintenant, on se demande ce qu’il pouvait bien faire pendant toutes ces journées où il disait travailler au laboratoire, assister à des conférences à Genève ou à l’étranger.»

Puis les enquêteurs sont remontés à Lyon. Si le docteur de Prévessin a bien réussi sa première année, il s’est inscrit douze ans de suite en seconde année, sans jamais se présenter à l’examen.  «Le pire, c’est qu’il aurait été tout à fait capable de réussir,  s’exclame un de ses confrères.  C’est pour cela que je n’arrive pas encore à y croire. En plus, il avait la vocation.»   «Ce qui est aussi incroyable, c’est qu’il n’a jamais cherché à escroquer davantage que pour assurer l’équivalent d’un traitement de médecin aisé dans le pays de Gex» , relance, perplexe, un enquêteur ; et toujours auprès de proches qui lui faisaient une totale confiance.

Dans la famille de Florence, on commence à regarder les placements, les petits bouts de terrain, les petits bouts de retraite, les économies qu’il disait faire fructifier   «en Suisse».

A une amie intime, Chantal, il avait aussi proposé des placements intéressants. En deux ans, elle lui avait confié 900 000 francs. C’est elle qu’il a appelée une semaine avant l’incendie, pour lui donner rendez-vous le samedi 9 janvier à Paris. A cette date-là, le compte en banque de Jean-Claude Romand est vide, vide comme il ne l’a jamais été, vide à ne même plus pouvoir payer la location de la BMW,  «une voiture mise à sa disposition par l’OMS» , disait-il.

La veille, le 8 janvier, dans l’après-midi, Florence sort acheter du pain. Comme d’habitude, elle en veut un  «qui dure le week-end»  pour tous les goûters des enfants. Un signe de la main, son sourire, elle disparaît. Dans la soirée, la BMW se gare devant la villa, Jean-Claude Romand descend, se dirige vers la chambre. Il vide sur eux le chargeur d’une 22 long rifle. Lorsque Florence s’approche, il n’a plus de balle. Il lui écrase la tête. Puis il part vers Paris.

Chantal l’attend, elle ne sait rien, elle parle placement. Il l’entraîne dans la forêt de Fontainebleau et l’asperge de gaz lacrymogènes. Chantal le supplie de l’épargner. Il la regarde longuement, la reconduit chez elle. Puis il file sans un mot dans le Jura, chez ses parents. Il a rechargé l’arme. Il tire à nouveau, avant de repartir, borde les deux cadavres. Dimanche, Jean-Claude Romand est seul dans la villa de Prévessin. Pendant vingt heures, il arpente les pièces. A 4 heures du matin, il craque une allumette.

Dans la BMW, on a retrouvé un mot sur le pare-brise :  «Un accident et une injustice peuvent provoquer la folie. Pardon Chantal.»  Jusqu’à son audition, il y a deux jours, elle le croyait encore chercheur. Elle croyait encore cet autre Jean-Claude Romand, qui, lui, est mort dans les flammes.

[Article paru le 16 janvier 1993]

Jean-Claude Romand a été condamné en juillet 1996 par la cour d’assises de l’Ain à la peine maximale : réclusion à perpétuité avec une période de sûreté de vingt-deux ans. Son histoire a inspiré un documentaire de Gilles Cayatte et Catherine Erhel, l e Roman d’un menteur , un livre d’Emmanuel Carrère,  l’Adversaire  (éd. POL, janvier 2000), un long métrage adapté du roman de Carrère et réalisé par Nicole Garcia,  l’Adversaire . Le film  l’Emploi du temps  de Laurent Cantet s’inspire librement du personnage. Détenu modèle, Jean-Claude Romand est bibliothécaire dans sa prison.

Florence AUBENAS Prévessin-Moëns, envoyée spéciale

    Questions Oral sur le roman  (Oral de Français/ Partie entretien et utile aussi pour la dissertation)

1. Comment Carrère brouille-t-il la frontière entre les genres dans son livre ?

  • Dés le départ, il emploie le “je” et se pose en témoin. Il parle à la fois de J.C Romand et de lui-même   ( cf . incipit)
  • Sa correspondance avec Romand montre les étapes, les démarches de l’écrivain (lettres p. 36 et 39)
  •  En relatant des moments du procès, et en disant qu’il y était comme journaliste (p. 46, 77, etc.)
  • En utilisant des noms de lieux et de personnes réelles auxquels il ajoute un personnage fictif (Ladmiral)  

2. Pourquoi ce  titre ?

(voir cours) 

3. Avez-vous trouvé ce livre dérangeant ? Pourquoi ?

4. Quels autres romans basés sur des faits divers connaissez-vous ?

(A compléter)

  • Quels liens pouvez-vous établir entre les   textes étudiés au cours de la séquence?
  • Quelles visions du personnage romanesque les différents auteurs cherchent-ils à donner à travers votre corpus?
  • De quelle visoin du monde les personnages de votre corpus témoignent-ils?
  • Quelle place occupe le narrateur dans vos trois textes?
  • Qu’est-ce qu’un narrateur ?
  • Expliquez les points de vue. 
  
  • Quand le roman est-il né en France ? 
  
  • Quelle évolution le genre romanesque a-t-il connue au cours des siècles ? 
  
  • Qu’apporte le XIXe siècle au genre romanesque ? 
  
  • Qu’est-ce qui caractérise le roman moderne ? 
  
  • Qu’est-ce qu’un roman autobiographique ? 
  
  • Qu’appelle-t-on un roman de formation ? 
  
  • Qu’est-ce que le naturalisme / le nouveau roman… ? (selon les textes étudiés) 
  
  • Citez des auteurs réalistes.
  • Quelles visions du monde peut offrir le roman ? 
  
  • Comment un personnage de roman peut-il transmettre une vision du monde au lecteur ? 
 
  • Expliquez la construction et l’évolution du personnage de roman. Comment le romancier fait-il comprendre au lecteur ce que découvre son personnage ? 
 
  • Quelle place le romancier accorde-t-il au corps du personnage ? Comment le lecteur peut-il s’identifier au personnage ? Est-ce souhaitable ? 
 
  • Quels rapports l’auteur entretient-il avec son personnage ? 
  
  • Quelles qualités doit avoir un personnage de roman pour plaire au lecteur / pour être le héros du roman ? 
  
  • Que savez-vous de l’évolution du personnage de roman au fil du temps ? Qu’appelle-t-on un héros positif / négatif, un antihéros, un héros collectif ? 
  
  • Quelles différences y a t-il entre un personnage de roman et un personnage de théâtre ?
  • Qu’est-ce qui différencie le roman des autres genres littéraires ? 
Qu’est-ce qui caractérise l’écriture romanesque par rapport à d’autres formes littéraires ? 
  
  • Quels sont les points communs / les différences entre un roman et un film ? 
 
  • Quelles sont les fonctions du roman ? 
  
  • Quel rapport le roman entretient-il avec la réalité ? 
  
  • On dit parfois que dans un roman les descriptions sont ennuyeuses : qu’en pensez-vous ? // A quoi servent les descriptions dans un roman ? Quelles sont les fonctions de la description dans la représentation des personnages ? 
  
  • Quelles qualités doit avoir un début / une fin de roman réussi(es) ?
  • Diriez-vous que la lecture du roman que vous avez étudié cette année a contribué à modifier votre vision du monde ? 
  
  • Quel intérêt y a-t-il à étudier un roman ? 
  
  • Qu’attendent les lecteurs d’un roman ? 
  
  • Qui est selon vous le plus grand romancier français ? Pourquoi ? 
  
  • Quels sont les romans qui vous plaisent / vous déplaisent ? Pourquoi ? Quelles qualités doit avoir un bon roman selon vous ?
Documents complémentaires sur le Roman et le personnage

La vérité du roman n’est jamais autre chose qu’un accroissement de son pouvoir d’illusion. Mais d’où lui vient ce pouvoir, et surtout, pourquoi ce désir si impérieux de l’exercer ? Si la théorie ne songe pas à se le demander, en revanche le sentiment populaire le sait, ou du moins il le laisse entendre dans les images où il dépose ses jugements. Pour le langage courant, en effet, art de conter et mensonge sont si étroitement associés qu’ils semblent confondus dans la même réprobation, mais cette synonymie est plus ambiguë qu’elle n’y paraît, car elle suppose entre les deux termes un lien de réciprocité, un commerce naturel dont l’art n’est pas sans tirer profit (il est moins avili par le contact du mensonge que le mensonge n’est ennobli par le sien). Ainsi on dit « c’est du roman » pour désigner un tissu de fables incroyables ; mais « c’est un roman » s’applique à un fait trop merveilleux ou trop touchant pour prendre rang parmi les choses jugées possibles ; dans un cas, le roman est donc assimilé à un mensonge purement négatif ; dans l’autre, en revanche, il désigne une expérience ou des événements pour quoi la réalité n’a pas de nom, mais qui la surpassent de beaucoup en émotion et en beauté.

Il faut le dire et le redire sans compter : il y a un lien indestructible entre le roman et le personnage ; qui attente au second ne peut que porter atteinte au premier. La catharsis ne peut se passer du personnage. C’est une énigme, et c’est un fait : nous avons besoin de projection, de transfert, d’identification. Pour que la fiction opère, nous avons besoin de croire à l’existence d’un personnage en qui se résument et se concentrent les actions qu’organise la fable. Le fonctionnement même du texte le veut : sa vérité est obligée de passer par des simulacres de mots ; et la vie même et l’âme de l’auteur de se couler vivantes dans la figure de papier qui le représente. Et qui, dans le même temps, le sauve […].

Est-ce à dire que notre lecture hallucinée oublie de voir dans le personnage un être de fiction, et nous fait croire à son existence hors du texte ? Non pas. Le personnage vit, sans doute : mais nous savons fort bien de quelle vie. C’est la vie d’une illusion. Ni plus ni moins. Le personnage existe, mais dans la fiction, d’une existence fictive. Comme le roi Lear « existe » sur la scène, d’une existence scénique.

L’illusion littéraire suppose un consentement à la croyance temporaire dans la réalité imaginaire des choses fictives. « Héros » d’Homère ou personnage de Balzac, ou simple voix, sans corps ni sexe, de la fiction moderne, le personnage est « entre deux mondes », issu de l’expérience imaginaire ou réelle de l’auteur, et de l’agencement « mimétique » de ses actions, le personnage vient vers le lecteur comme une proposition de sens à achever. Pour parvenir à cette fin, l’auteur a dû lui-même se métamorphoser en un être de fiction, en une figure de pensée, le narrateur, qui se constitue dans l’ordre même qu’il impose à ses objets. L’auteur, en un sens, est devenu un personnage de son propre roman, il se met lui aussi à exister « entre deux mondes », entre le monde de la fiction et le monde vrai auquel il appartient encore un temps. C’est sur ce modèle que le lecteur va plus tard se couler.

Ce battement du réel et de l’imaginaire qui nous saisit pendant la lecture est l’essence de la fiction dramatique ou épique. Une feinte, tout entière au service de la création romanesque, du bonheur du lecteur, du fonctionnement de la fiction. Car l’essentiel est là : le relais maintenant peut être pris ; c’est au lecteur d’agir. La pensée s’est emparée de son objet, les actions (et les passions) ; elle en a constitué la figuration nécessaire pour que nous puissions y entendre notre voix, et tenter, espérer, d’y « éclairer notre énigme ». À la compréhension des causes s’adjoint alors l’allègement des passions passées par le filtre de la raison.

Le personnage me fait accéder à mon tour au grand règne des métamorphoses. C’est par lui que le roman peut se faire expérience du monde, en m’obligeant à devenir moi aussi un être imaginaire. En lisant, je me livre, je m’oublie ; je me compare ; je m’absorbe, je m’absous. Sur le modèle et à l’image du personnage, je deviens autre. Comme disait Aragon : « Être ne suffit pas à l’homme / Il lui faut / Etre autre».

Autre par la médiation du personnage, autre, afin de devenir moi-même et, passant par ma propre absence, ayant fait le deuil de moi-même, capable de comprendre ce qu’il en est de ma vie. C’est ce que Sartre appelait la « générosité » du lecteur : cette mort feinte, cette transmutation provisoire par quoi j’accède au sens, à la compréhension.

Grâce à la fiction, chacun porte une tête multiple sur ses épaules ; il se fait une âme ouverte ; un cœur régénéré.

Danièle SALLENAVE, Le Don des morts . Sur la littérature , © Éd. Gallimard, 1991, p. 132-134.

En quoi L’adversaire correspond-il ou perturbe-t-il ce rapport au personnage ?

Le « mentir-vrai »

Par quel paradoxe magique, la fiction, l’œuvre d’art sont-elles plus à même de révéler la vérité profonde d’une époque, d’un être humain, qu’une étude historique, biologique, psychologique, anthropologique ou documentaire ? Ce que Aragon appelle le « mentir- vrai ».

Comment expliquer que n’importe quel volume de La Comédie Humaine de Balzac, à travers une histoire inventée, suggère mieux l’essence de la Restauration et de la Monarchie de Juillet qu’un livre d’histoire ? Que la pièce d’Ariane Mnouchkine, le Dernier Caravansérail en dit plus et plus fort que tous les articles et reportages réunis sur les sans-papiers ? On peut faire les mêmes remarques sur un film de Bergman ou Pasolini, un poème de René Char. Maints tableaux de Watteau représentant des fêtes galantes, donnent à voir surtout, au-delà de l’anecdote peinte, comme par transparence, par une vibration des tons et des valeurs, la vérité d’une société aristocratique secrètement travaillée par le pressentiment de sa disparition, et cela, quatre-vingts ans avant la Révolution. Une sculpture de Giacometti comme l’ Homme qui marche n’est-elle pas une incroyable condensation d’une vérité humaine bouleversante sans commune mesure avec la réalité visible ?

C’est que l’œuvre d’art n’est pas simple message – c’est-à-dire vérité à transmettre (on serait alors dans l’idéologie). La vérité naît dans l’acte créateur, surgit de « crises » que Michel Leiris définit comme « les moments où le dehors semble brusquement répondre à la Sommation du dedans ». La vérité pour l’artiste est objet de quête : rendre visible l’invisible, faire entendre l’inouï ; il crée un monde parallèle, celui qui y pénètre ne trouve ni message, ni morale, ni leçon, mais se rencontre lui-même, à ses risques et périls.

Sabine Dotal , Cairn info

CAMUS, L’ETRANGER (oeuvre cursive)
Lecture de L’Etranger par Camus  

  Meursault et J.C Romand : folie de la sincérité et folie du mensonge

  Camus à propos de Meursault : Albert Camus, préface à l’édition américaine de  l’Étranger , 1955

« J’ai résumé l’Étranger, il y a très longtemps, par une phrase dont je reconnais qu’elle est très paradoxale : dans notre société, tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à mort. Je voulais dire seulement que le héros du livre est condamné parce qu’il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société où il vit, il erre, en marge, dans les faubourgs de la vie privée, solitaire, sensuelle. Et c’est pourquoi des lecteurs ont été tentés de le considérer comme une épave. On aura cependant une idée plus exacte du personnage, plus conforme en tout cas aux intentions de son auteur, si l’on se demande en quoi Meursault ne joue pas le jeu. La réponse est simple, il refuse de mentir. Mentir, ce n’est pas seulement dire ce qui n’est pas. C’est aussi, c’est surtout dire plus que ce qui est, et, en ce qui concerne le cœur humain, dire plus qu’on ne sent. C’est ce que nous faisons tous, tous les jours, pour simplifier la vie. »

conclusion dissertation l'adversaire

Extrait du chapitre 6 (fin de la 1ère partie) “Le meurtre de l’Arabe” 

 J’ai pensé que je n’avais qu’un demi-tour à faire et ce serait fini. Mais toute une plage vibrante de soleil se pressait derrière moi. J’ai fait quelques pas vers la source. L’Arabe n’a pas bougé. Malgré tout, il était encore assez loin. Peut-être à cause des ombres sur son visage, il avait l’air de rire. J’ai attendu. La brûlure du soleil gagnait mes joues et j’ai senti des gouttes de sueur s’amasser dans mes sourcils. C’était le même soleil que le jour où j’avais enterré maman et, comme alors, le front surtout me faisait mal et toutes ses veines battaient ensemble sous la peau. A cause de cette brûlure que je ne pouvais plus supporter, j’ai fait un mouvement en avant. Je savais que c’était stupide, que je ne me débarrasserais pas du soleil en me déplaçant d’un pas. Mais j’ai fait un pas, un seul pas en avant. Et cette fois, sans se soulever, l’Arabe a tiré son couteau qu’il m’a présenté dans le soleil. La lumière a giclé sur l’acier et c’était comme une longue lame étincelante qui m’atteignait au front. Au même instant, la sueur amassée dans mes sourcils a coulé d’un coup sur les paupières et les a recouvertes d’un voile tiède et épais. Mes yeux étaient aveuglés derrière ce rideau de larmes et de sel. Je ne sentais plus que les cymbales du soleil sur mon front et, indistinctement, le glaive éclatant jailli du couteau toujours en face de moi. Cette épée brûlante rongeait mes cils et fouillait mes yeux douloureux. C’est alors que tout a vacillé. La mer a charrié un souffle épais et ardent. Il m’a semblé que le ciel s’ouvrait de toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu. Tout mon être s’est tendu et j’ai crispé ma main sur le revolver. La gâchette a cédé, j’ai touché le ventre poli de la crosse et c’est là, dans le bruit à la fois sec et assourdissant, que tout a commencé. J’ai secoué la sueur et le soleil. J’ai compris que j’avais détruit l’équilibre du jour, le silence exceptionnel d’une plage où j’avais été heureux. Alors, j’ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les balles s’enfonçaient sans qu’il y parût. Et c’était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur.

Extrait du chapitre 4 (2ème partie) “La plaidoirie de l’avocat” : une caricature de la justice.

L’après-midi, les grands ventilateurs brassaient toujours l’air épais de la salle et les petits éventails multicolores des jurés s’agitaient tous dans le même sens. La plaidoirie de mon avocat me semblait ne devoir jamais finir. A un moment donné, cependant, je l’ai écouté parce qu’il disait: « Il est vrai que j’ai tué ». Puis il a continué sur ce ton, disant  « je » chaque fois qu’il parlait de moi. J’étais très étonné. Je me suis penché vers un gendarme et je lui ai demandé pourquoi. Il m’a dit de me taire et, après un moment, il a ajouté: « Tous les avocats font ça. » Moi, j’ai pensé que c’était m’écarter encore de l’affaire, me réduire à zéro et, en un certain sens, se substituer à moi. Mais je crois que j’étais déjà très loin de cette salle d’audience. D’ailleurs, mon avocat m’a semblé ridicule. Il a plaidé la provocation très rapidement et puis lui aussi a parlé de mon âme. Mais il m’a paru qu’il avait beaucoup moins de talent que le procureur. « Moi aussi, a-t-il dit, je me suis penché sur cette âme, mais, contrairement à l’éminent représentant du ministère public, j’ai trouvé quelque chose et je puis dire que j’y ai lu à livre ouvert. » II y avait lu que j’étais un honnête homme, un travailleur régulier, infatigable, fidèle à la maison qui l’employait, aimé de tous et compatissant aux misères d’autrui. Pour lui, j’étais un fils modèle qui avait soutenu sa mère aussi longtemps qu’il l’avait pu. Finalement j’avais espéré qu’une maison de retraite donnerait à la vieille femme le confort que mes moyens ne me permettaient pas de lui procurer. « Je m’étonne, messieurs, a-t-il ajouté, qu’on ait mené si grand bruit autour de cet asile. Car enfin, s’il fallait donner une preuve de l’utilité et de la grandeur de ces institutions, il faudrait bien dire que c’est l’Etat lui-même qui les subventionne. » Seulement, il n’a pas parlé de l’enterrement et j’ai senti que cela manquait dans sa plaidoirie. Mais à cause de toutes ces longues phrases, de toutes ces journées et ces heures interminables pendant lesquelles on avait parlé de mon âme, j’ai eu l’impression que tout devenait comme une eau incolore où je trouvais le vertige. A la fin, je me souviens seulement que, de la rue et à travers tout l’espace des salles et des prétoires, pendant que mon avocat continuait à parler, la trompette d’un marchand de glace a résonné jusqu’à moi. J’ai été assailli des souvenirs d’une vie qui ne m’appartenait plus, mais où j’avais trouvé les plus pauvres et les plus tenaces de mes joies: des odeurs d’été, le quartier que j’aimais, un certain ciel du soir, le rire et les robes de Marie. Tout ce que je faisais d’inutile en ce lieu m’est alors remonté à la gorge et je n’ai eu qu’une hâte, c’est qu’on en finisse et que je retrouve ma cellule avec le sommeil. C’est à peine si j’ai entendu mon avocat s’écrier, pour finir, que les jurés ne voudraient pas envoyer à la mort un travailleur honnête perdu par une minute d’égarement, et demander les circonstances atténuantes pour un crime dont je traînais déjà, comme le plus sûr de mes châtiments, le remords éternel. La cour a suspendu l’audience et l’avocat s’est assis d’un air épuisé. Mais ses collègues sont venus vers lui pour lui serrer la main. J’ai entendu: « Magnifique, mon cher. » L’un d’eux m’a même pris à témoin: « Hein? » m’a-t-il dit. J’ai acquiescé, mais mon compliment n’était pas sincère, parce que j’étais trop fatigué.
La religion

 Alors que Meursault attend son recours en grâce, un prêtre   vient  lui demander de se repentir. Meursault refuse  . Il ne le peut pas  , ni d’ailleurs se pardonner.

Et lorsque  le prêtre appelle Meursault “mon fils”,   cela déclenche en lui une réaction très forte, très violente.  Il se déchaîne alors contre lui en le couvrant d’injures, dans une  explosion de rage.  Meursault dénonce alors l’injustice, se révolte  contre les accusations.   Meursault n’est alors plus l’homme du  « cela m’était égal »   .

En effet, il pose pour la première fois un vrai choix ; un choix qui l’engage tout entier et qui répond  à la question philosophique du  Mythe de Sisyphe. En refusant l’espoir chrétien que lui offre le prêtre, il rejette le  « plus tard »  et  « l’ailleurs »  du christianisme et dit sa foi indéfectible en cette vie qu’il s’apprête pourtant à perdre.

 Meursault  exprime  alors sa foi en la vie :  «  aucune de ses certitudes ne valait un cheveu de femme. Il n’était même pas sûr d’être en vie puisqu’il vivait comme un mort. Moi, j’avais l’air d’avoir les mains vides. Mais j’étais sûr de moi, sûr de tout, plus sûr que lui, sûr de ma vie et de cette mort qui allait venir. Oui, je n’avais que cela. Mais du moins, je tenais cette vérité autant qu’elle me tenait. » 

Cette scène est donc essentielle puisque c’est alors que   le personnage naît  à la conscience.

Meursault, qui a vécu jusque-là guidé par l’instinct, se réapproprie ici son existence  .  

A la veille de son exécution il devient le personnage camusien par excellence tant la proximité de la mort a décuplé en lui la passion de vivre.

Albert CAMUS écrira en effet dans les notes pour  Le Premier homme  :  « […] pure passion de vivre affrontée à une mort totale » ,  

Extrait du chapitre 5 (2ème partie) “Excipit” : la mort comme révélation de l’homme à lui-même.

Lui parti, j’ai retrouvé le calme. J’étais épuisé et je me suis jeté sur ma couchette. Je crois que j’ai dormi parce que je me suis réveillé avec des étoiles sur le visage. Des bruits de campagne montaient jusqu’à moi. Des odeurs de nuit, de terre et de sel rafraîchissaient mes tempes. La merveilleuse paix de cet été endormi entrait en moi comme une marée. A ce moment, et à la limite de la nuit, des sirènes ont hurlé. Elles annonçaient des départs pour un monde qui maintenant m’était à jamais indifférent. Pour la première fois depuis bien longtemps, j’ai pensé à maman. Il m’a semblé que je comprenais pourquoi à la fin d’une vie elle avait pris un «fiancé», pourquoi elle avait joué à recommencer. Là-bas, là-bas aussi, autour de cet asile où des vies s’éteignaient, le soir était comme une trêve mélancolique. Si près de la mort, maman devait s’y sentir libérée et prête à tout revivre. Personne, personne n’avait le droit de pleurer sur elle. Et moi aussi, je me suis senti prêt à tout revivre. Comme si cette grande colère m’avait purgé du mal, vidé d’espoir, devant cette nuit chargée de signes et d’étoiles, je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde. De l’éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j’ai senti que j’avais été heureux, et que je l’étais encore. Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu’il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu’ils m’accueillent avec des cris de haine.

 Romand et   Meursault.

Quel est le rapport que les deux personnages entretiennent avec la vérité ?

  • Le problème de Meursault, c’est qu’il ne peut pas mentir
  • Le problème de Romand c’est qu’il ne peut pas dire la vérité.

Meursault est un personnage qui refuse de mentir , de jouer la comédie de la société , et de s’inventer des émotions qu’il ne ressent pas. Comme l’écrit Pierre-Georges Castex, Meursault est un « martyr de la vérité »  

« Meursault refuse de mentir. Mentir, ce n’est pas seulement dire ce qui n’est pas. C’est aussi, et surtout, dire plus que ce qui est, et, en ce qui concerne le cœur humain, dire plus que ce qu’on ne sent. Et c’est finalement ceci qui lui sera reproché lors de son procès. Pensons à cette réplique du procureur : « il a déclaré  que je n’avais rien à faire dans un société dont je méconnaissais les règles les plus essentielles »

Romand , lui va tuer sa famille parce qu’il refuse qu’elle découvre la vérité sur son compte . Le rapport de Romand avec la vérité est très trouble. Lors de son procès, on apprend qu’enfant, on lui interdisait formellement de mentir, de se vanter, mais en même temps, on lui apprenait la pratique du pieux mensonge, celui qui n’est pas censé faire de mal – par exemple, pour ne pas blesser sa mère.

C’est peut-être ici que les deux personnages s’opposent le plus : on reproche à Meursault de ne pas montrer grand peine pendant l’enterrement de sa mère, de ne pas mentir, donc. Quant à Romand , il intègre dès son plus jeune âge que ce type de mensonge est essentiel au bonheur de chacun.

Selon Carrère, cet apprentissage contradictoire que Romand a subi est probablement à la source du drame : « Cela paraît exagéré, la façon dont  un petit mensonge de base produit cet engrenage qui dure dix-huit ans et aboutit au drame » (interview de l’Express).

Meursault et Romand : des personnages vides ?

On a souvent tendance à considérer Meursault comme un personnage vide, une sorte de mort-vivant dénué d’intérêt pour quoi que ce soit. Si un être vide signifie « un être vide de pensées », on aurait tort de le croire. Meursault réfléchit souvent, pèse souvent le pour et les contre (« d’un côté… de l’autre » ), juge souvent les paroles de ses interlocuteurs : il juge que le télégramme lui annonçant la mort de sa mère « ne veut rien dire », remarque que Masson complète « tout ce qu’il avançait par un « et je dirai plus », même quand, au fond, il n’ajoutait rien au sens de sa phrase » .

Quand il est condamné, il remarque surtout la « forme bizarre » du réquisitoire.) Meursault semble surtout incapable de sentiments sophistiqués. La manière dont il répond à l’amour de Marie, son étrange vide émotif lors de l’enterrement de sa mère en témoignent. Mais c’est que Meursault n’est pas un « roseau pensant » : il se contente d’exister, et d’exister pleinement, sans mettre entre lui et le monde la moindre barrière de principe, le moindre a priori. Son appartenance fusionnelle au monde se traduit par son amour de la nature, un attachement fondamental à la mer. Ainsi, Meursault n’est pas un personnage vide, malgré les apparences. Si on peut le qualifier de lacunaire (il « méconnaît les règles les plus essentielles » de la société), on ne peut le considérer comme vide.

  Romand , en apparences, n’est, lui, certainement pas « vide ». On le considère pendant des années comme le médecin et chercheur à l’OMS qu’il déclarait être, alors qu’il avait mis un terme à ses études de médecine après deux années. Pendant dix-huit ans, sa famille et ses amis ont cru à ce personnage . En fait, tout ce temps, alors qu’il devait être au travail, Romand passait son temps sur des ères d’autoroutes, ou à errer dans les forêts. Un immense pan de son existence n’a donc aucun contenu, et ne consiste qu’en une matière vide : le temps . C’est cet aspect-là qui a le plus intéressé Carrère : « C’est sur ce vide-là que j’avais envie d’écrire, sur ce qui pouvait tourner dans sa tête pendant les journées passées sur des parkings d’autoroute. J’ai essayé d’encadrer ce vide pour que le lecteur perçoive intimement ce que c’était que de vivre dans ce monde vide et blanc » . (entretien avec l’Express).

Selon Carrère, Romand n’avait, pour ainsi dire, pas plus de corps que de diplôme de médecine : en évoquant sa vie sexuelle pauvre, le journaliste dit de Romand que «  c’était un homme non touché, non caressé. A la fin, il allait voir des masseuses pour enfin avoir un corps » . Carrère renchérit : « Oui, il allait dans des salons de massage et il avait l’impression d’exister un peu ». Tout le contraire de Meursault qui, lui, est avant tout un corps, un récepteur sensible des éléments cosmiques (les étoiles, le soleil) et des choses de l’amour (les nuits avec Marie).

Romand, Meursault, et l’homme révolté

Romand refuse sa condition d’homme médiocre, et va peu à peu se réfugier dans une illusion qui lui permettra, s’il parvient à l’imposer à ses proches, de se transformer en un personnage qui lui convient. Romand n’accepte pas sa propre vie, sa propre identité . Il la nie, et c’est en cela que l’on peut dire qu’il est le contraire d’un homme révolté .

Carrère, dans un entretien accordé à l’Express (février 2000), présente Romand comme un homme qui a perpétuellement échoué dans sa bataille l’opposant à cet « adversaire » , ce démon, qui est en chacun de nous, et qui se définit par le mensonge : « Pour le pauvre bonhomme qu’est Jean-Claude Romand, toute la vie a été une défaite dans ce combat ». Romand est un perdant ; son échec se traduit par le fait qu’il veut absolument donner une belle image de lui , et se double quand il choisit de se plonger dans la foi chrétienne, qui lui permet d’être pardonné et de croire à la possibilité d’une vie de pénitence, et du salut de son âme.

Chez Meursault, on assiste au phénomène inverse. Meursault, lui, est incapable de mentir, ni même de se mentir.

À la fin du roman, il prend pleinement conscience de la tragédie de l’homme : il s’apprête à mourir après avoir vécu un semblant de vie. Mais au lieu de se plonger dans une illusion salvatrice (mais une illusion tout de même, donc une erreur – telles la repentance et la foi), il finit par accepter son sort, et ne s’en sent que plus fier.

  Francisco de Goya :  Saturne dévorant un de ses enfants – 1821-1823

Peinture murale transférée sur toile, 146 x 83 cm – Madrid, Prado © 2010. Photo Scala, Florence

C’est dans sa dernière demeure, dans la campagne proche de Madrid, que le vieux  Francisco Goya  alors septuagénaire réalise entre 1821 et 1823 un ensemble d’une quinzaine de fresques qui rentreront dans l’histoire sous le nom de « peintures noires ». Parmi elles, entre d’autres images de violence, de folie ou de sabbats, figure cette image cauchemardesque du dieu  Saturne . Conformément à la  mythologie grecque , Goya l’a peint en train de dévorer sa progéniture pour empêcher un de ses enfants de le détrôner comme l’a prédit un oracle. Cette fresque très sombre et tourmentée,qui semble rompre avec les portraits princiers et les scènes champêtres auxquels il s’est souvent consacré, est en fait l’aboutissement d’un long travail sur la  sauvagerie  de la nature humaine. Depuis vingt-cinq ans, dans ses gravures notamment, en marge de sa carrière de peintre de cour, Goya a en effet illustré les pires aspects de la société espagnole, les plus injustes et meurtriers.

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L’Espagne des Lumières, celle des « Ilustrados » dont Goya se sent proche, a subi au début du XIXème siècle un conflit tragique dont elle ne se relèvera jamais tout à fait :  l’occupation napoléonienne . De 1808 à 1812, les troupes impériales et les résistants républicains se sont affrontés sur le sol ibérique dans une  guérilla   sans merci, sanglante et dévastatrice. Vingt ans après, Napoléon déchu, les plaies sont encore ouvertes et le pays toujours divisé, entre les partisans d’une monarchie autoritaire et les défenseurs des idées libérales. Mais dans les campagnes, loin des centres de décisions et des cercles de réflexion politiques, plus loin encore de la philosophie des Ilustrados qui tiennent la Raison pour seule garante du progrès, c’est un autre combat qui fait rage : celui de l’Eglise catholique et de  l’Inquisition  contre toutes les formes de croyances ésotériques, des diseuses de bonne aventure aux adeptes des rituels sataniques.

Dans ce contexte, la référence au sinistre dieu Saturne semble prendre des sens multiples, qui dépassent de loin le simple clin d’œil à l’Antiquité gréco-romaine. Est-ce l’expression de l’angoisse d’un vieillard isolé par la surdité au crépuscule de sa vie ? Celle de la rage d’un homme qui a assisté aux pires atrocités de la guerre ? Est-ce une représentation a posteriori de l’ogre napoléonien ? Une métaphore de la Monarchie qui dévore l’idéal républicain ? Peut-être est-ce en réalité tout cela en même temps :  ce Saturne incarnerait alors le Mal suprême qui gangrène le monde et les hommes. Ce Mal qui est la négation de la Raison sur laquelle toute société humaine devrait être bâtie. Ce même Mal qu’on retrouve chez les sorcières, les sauvages et les monstres. Saturne, après tout, n’a-t-il pas été assimilé dès le Moyen-Âge à la figure de Satan?

Alors que le paysage artistique du début du XIXème siècle est largement dominé par l’ordre clair, précis et mesuré du  Néo-classicisme , Goya n’hésite pas à adopter une touche libre et lâche, optant pour des tons résolument sombres qui plongent le monstre dans une pénombre épaisse. En cela il annonce clairement l’avènement du  Romantisme , avec l’exaltation de la peine, l’esthétisation de l’effroi et le recours au  fantastique . Goya souffre, c’est évident, mais de cette souffrance inspiratrice des artistes qu’on nomme  mélancolie , et dont l’astre – est-ce un hasard ? – est la planète Saturne ! Mais surtout, ce qui fait de cette fresque et des autres peintures noires des œuvres à part, c’est que Goya les a peintes sans perspective d’exposition. Il les a réalisées chez lui, directement à même les murs, alors qu’il n’avait aucune raison d’imaginer qu’un jour elles seraient transférées sur toiles et conservées dans le plus célèbre musée madrilène. Cette démarche totalement désintéressée, qui ressemble fort à un  exorcisme , ancre ce Saturne dans une logique extrêmement moderne, loin de la tradition des artistes répondant à des commandes de clients nobles ou fortunés.

Source :  http://www.defursen.com/PBCPPlayer.asp?ID=807302

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How to Write a Dissertation Conclusion | Checklist and Examples

Published on 9 September 2022 by Tegan George and Shona McCombes. Revised on 10 October 2022.

The conclusion is the very last part of your thesis or dissertation . It should be concise and engaging, leaving your reader with a clear understanding of your main findings, as well as the answer to your research question .

In it, you should:

  • Clearly state the answer to your main research question
  • Summarise and reflect on your research process
  • Make recommendations for future work on your topic
  • Show what new knowledge you have contributed to your field
  • Wrap up your thesis or dissertation

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Table of contents

Discussion vs. conclusion, how long should your conclusion be, step 1: answer your research question, step 2: summarise and reflect on your research, step 3: make future recommendations, step 4: emphasise your contributions to your field, step 5: wrap up your thesis or dissertation, full conclusion example, conclusion checklist, frequently asked questions about conclusion sections.

While your conclusion contains similar elements to your discussion section , they are not the same thing.

Your conclusion should be shorter and more general than your discussion. Instead of repeating literature from your literature review , discussing specific research results , or interpreting your data in detail, concentrate on making broad statements that sum up the most important insights of your research.

As a rule of thumb, your conclusion should not introduce new data, interpretations, or arguments.

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Depending on whether you are writing a thesis or dissertation, your length will vary. Generally, a conclusion should make up around 5–7% of your overall word count.

An empirical scientific study will often have a short conclusion, concisely stating the main findings and recommendations for future research. A humanities topic or systematic review , on the other hand, might require more space to conclude its analysis, tying all the previous sections together in an overall argument.

Your conclusion should begin with the main question that your thesis or dissertation aimed to address. This is your final chance to show that you’ve done what you set out to do, so make sure to formulate a clear, concise answer.

  • Don’t repeat a list of all the results that you already discussed
  • Do synthesise them into a final takeaway that the reader will remember.

An empirical thesis or dissertation conclusion may begin like this:

A case study –based thesis or dissertation conclusion may begin like this:

In the second example, the research aim is not directly restated, but rather added implicitly to the statement. To avoid repeating yourself, it is helpful to reformulate your aims and questions into an overall statement of what you did and how you did it.

Your conclusion is an opportunity to remind your reader why you took the approach you did, what you expected to find, and how well the results matched your expectations.

To avoid repetition , consider writing more reflectively here, rather than just writing a summary of each preceding section. Consider mentioning the effectiveness of your methodology , or perhaps any new questions or unexpected insights that arose in the process.

You can also mention any limitations of your research, but only if you haven’t already included these in the discussion. Don’t dwell on them at length, though – focus on the positives of your work.

  • While x limits the generalisability of the results, this approach provides new insight into y .
  • This research clearly illustrates x , but it also raises the question of y .

You may already have made a few recommendations for future research in your discussion section, but the conclusion is a good place to elaborate and look ahead, considering the implications of your findings in both theoretical and practical terms.

  • Based on these conclusions, practitioners should consider …
  • To better understand the implications of these results, future studies could address …
  • Further research is needed to determine the causes of/effects of/relationship between …

When making recommendations for further research, be sure not to undermine your own work. Relatedly, while future studies might confirm, build on, or enrich your conclusions, they shouldn’t be required for your argument to feel complete. Your work should stand alone on its own merits.

Just as you should avoid too much self-criticism, you should also avoid exaggerating the applicability of your research. If you’re making recommendations for policy, business, or other practical implementations, it’s generally best to frame them as ‘shoulds’ rather than ‘musts’. All in all, the purpose of academic research is to inform, explain, and explore – not to demand.

Make sure your reader is left with a strong impression of what your research has contributed to the state of your field.

Some strategies to achieve this include:

  • Returning to your problem statement to explain how your research helps solve the problem
  • Referring back to the literature review and showing how you have addressed a gap in knowledge
  • Discussing how your findings confirm or challenge an existing theory or assumption

Again, avoid simply repeating what you’ve already covered in the discussion in your conclusion. Instead, pick out the most important points and sum them up succinctly, situating your project in a broader context.

The end is near! Once you’ve finished writing your conclusion, it’s time to wrap up your thesis or dissertation with a few final steps:

  • It’s a good idea to write your abstract next, while the research is still fresh in your mind.
  • Next, make sure your reference list is complete and correctly formatted. To speed up the process, you can use our free APA citation generator .
  • Once you’ve added any appendices , you can create a table of contents and title page .
  • Finally, read through the whole document again to make sure your thesis is clearly written and free from language errors. You can proofread it yourself , ask a friend, or consider Scribbr’s proofreading and editing service .

Here is an example of how you can write your conclusion section. Notice how it includes everything mentioned above:

V. Conclusion

The current research aimed to identify acoustic speech characteristics which mark the beginning of an exacerbation in COPD patients.

The central questions for this research were as follows: 1. Which acoustic measures extracted from read speech differ between COPD speakers in stable condition and healthy speakers? 2. In what ways does the speech of COPD patients during an exacerbation differ from speech of COPD patients during stable periods?

All recordings were aligned using a script. Subsequently, they were manually annotated to indicate respiratory actions such as inhaling and exhaling. The recordings of 9 stable COPD patients reading aloud were then compared with the recordings of 5 healthy control subjects reading aloud. The results showed a significant effect of condition on the number of in- and exhalations per syllable, the number of non-linguistic in- and exhalations per syllable, and the ratio of voiced and silence intervals. The number of in- and exhalations per syllable and the number of non-linguistic in- and exhalations per syllable were higher for COPD patients than for healthy controls, which confirmed both hypotheses.

However, the higher ratio of voiced and silence intervals for COPD patients compared to healthy controls was not in line with the hypotheses. This unpredicted result might have been caused by the different reading materials or recording procedures for both groups, or by a difference in reading skills. Moreover, there was a trend regarding the effect of condition on the number of syllables per breath group. The number of syllables per breath group was higher for healthy controls than for COPD patients, which was in line with the hypothesis. There was no effect of condition on pitch, intensity, center of gravity, pitch variability, speaking rate, or articulation rate.

This research has shown that the speech of COPD patients in exacerbation differs from the speech of COPD patients in stable condition. This might have potential for the detection of exacerbations. However, sustained vowels rarely occur in spontaneous speech. Therefore, the last two outcome measures might have greater potential for the detection of beginning exacerbations, but further research on the different outcome measures and their potential for the detection of exacerbations is needed due to the limitations of the current study.

Checklist: Conclusion

I have clearly and concisely answered the main research question .

I have summarized my overall argument or key takeaways.

I have mentioned any important limitations of the research.

I have given relevant recommendations .

I have clearly explained what my research has contributed to my field.

I have  not introduced any new data or arguments.

You've written a great conclusion! Use the other checklists to further improve your dissertation.

In a thesis or dissertation, the discussion is an in-depth exploration of the results, going into detail about the meaning of your findings and citing relevant sources to put them in context.

The conclusion is more shorter and more general: it concisely answers your main research question and makes recommendations based on your overall findings.

While it may be tempting to present new arguments or evidence in your thesis or disseration conclusion , especially if you have a particularly striking argument you’d like to finish your analysis with, you shouldn’t. Theses and dissertations follow a more formal structure than this.

All your findings and arguments should be presented in the body of the text (more specifically in the discussion section and results section .) The conclusion is meant to summarize and reflect on the evidence and arguments you have already presented, not introduce new ones.

For a stronger dissertation conclusion , avoid including:

  • Generic concluding phrases (e.g. “In conclusion…”)
  • Weak statements that undermine your argument (e.g. “There are good points on both sides of this issue.”)

Your conclusion should leave the reader with a strong, decisive impression of your work.

The conclusion of your thesis or dissertation shouldn’t take up more than 5-7% of your overall word count.

The conclusion of your thesis or dissertation should include the following:

  • A restatement of your research question
  • A summary of your key arguments and/or results
  • A short discussion of the implications of your research

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George, T. & McCombes, S. (2022, October 10). How to Write a Dissertation Conclusion | Checklist and Examples. Scribbr. Retrieved 4 March 2024, from https://www.scribbr.co.uk/thesis-dissertation/conclusion/

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L'adversaire / Emmanuel Carrère

Par Hajar Aboumahli   •  28 Novembre 2021  •  Dissertation  •  1 135 Mots (5 Pages)  •  2 199 Vues

Montrez que, dans L’Adversaire d’Emmanuel Carrère, le personnage de Jean-Claude Romand donne  une importance majeure à ce que les autres pensent de lui .

Emmanuel Carrère est un écrivain, et plus spécifiquement un scénariste et un réalisateur français. Il est aussi journaliste. Dans ses œuvres, Il cherche à critiquer certains défauts de ses contemporains. Poids du secret familial, Mensonge, Bifurcation, Double vie, etc. sont parmi les défauts que Emmanuel Carrère n'hésite pas à mettre en scène .  Le récit L'Adversaire , écrite en 2000, est un bon exemple. À travers le récit , il est possible de constater que le personnage de Jean-Claude Romand donne une importance majeure à ce que les autres pensent de lui. Premièrement,  il adopte une fausse image sociale devant les autres. Deuxièmement,   il crée une apparence au-delà de son être pour refléter ce que les autres attendent de lui.

IP1  : Tout d’abord, Romand adopte une fausse image sociale devant les autres. Ses proches.

IS1 :  D’une part, Romand vit avec les mensonges permanent depuis ses études à l’université de médicéens.

La période où Romand choisit de dire des mensonges sur le fait de ne pas s'être présenté à son examen. À partir de ce point précis, tout sa vie se trouve plongée en mensonge. Il a décidé de s’enfermer dans le studio que ses parents lui acheter. Il a reçu la visite de son ami Luc, il a dit qu’il avait un cancer, un lymphome. Cela a suffi pour attirer la compréhension de Luc. Ainsi, Romand s'est laissé séduire par l'adversaire, et le mensonge. Pour Emmanuel Carrère, le vrai cancer de Jean-Claude est le mensonge  :

 « Il aurait préféré souffrir pour de bon du cancer que du mensonge –car le mensonge était une maladie, avec son étiologie, ses risques de métastases, son pronostic vital réservé–, mais le destin avait voulu qu’il attrape le mensonge et ce n’était pas sa faute s’il l’avait attrapé » (P.82).  

Ici, l’utilisation de mots tels que « cancer », « maladie » et « métastases » sert à montrer la déception que l’auteur éprouve à l’égard de Romand.  Après cet épisode, la vie pour Romand a repris son cours, mais il va adopter d’une manière permanente le masque de l’imposture avec ses proches.

IS2  : De plus,   Jean-Claude Romand est également un imposteur au sens propre du terme.

  En effet, Romand joue devant ses proches la comédie d’être le super-docteur Romand. Florence et les enfants étaient très fiers de la profession de Jean-Claude : « Mais, expliquait Florence, il inventait les médicaments qui permettent de les soigner, ce qui faisait de lui un super-docteur. » (P.91). Romand cherche à se construire devant les siens une certaine image sociale qui avait pour but de cacher sa vraie nature personnelle. Cette image était une contradiction parce qu’elle n’était pas la voie adoptée pour exercer une profession réelle, mais un rôle inventé et volontairement mensonger. D'ailleurs, Luc pense qu'il connaît tout de Jean-Claude Romand: « Chacun savait tout de la vie de l'autre, la façade mais aussi les secrets, des secrets d'hommes honnêtes » (p .70) ici, la répétition de mots tels que « secrets » explique que Luc pense qu’il connaitre tous sur Romand.

SynIS1, IS2

En bref, Jean-Claude Romand est prisonnier de l'image sociale qu'il a créée de lui-même   devant Ses proches et ses amis.

IP2  : Romand crée une apparence au-delà de son être pour refléter ce que les autres attendent de lui.  

  IS1 :   En premier lieu, l’adoption des bonnes apparences sont très importantes pour Romand

L’autre explique que Le récit de la vie de Jean-Claude Romand est exposé non pas comme une suite d’événements liés entre eux par un lien de causalité, mais comme une succession d’actions routiniers. Ainsi du portrait de ses habitudes matinales :

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Ou consultez nos catégories populaires..., résumé de l’adversaire d’emmanuel carrère, chapitres 1,2, 3 de l’adversaire.

Luc Ladmiral apprend que la famille de Jean Claude Romand, son meilleur ami, a été assassinée puis brûlée dans le pavillon familial. Les enfants, Antoine et Caroline, ont été abattus par balles et sa femme Florence tuée par un objet contondant. Les parents de Jean Luc, qui vivaient à 80 kilomètres ont également été assassinés. Luc

Ladmiral apprend également que Jean Claude Romand n’était pas médecin, comme il le prétendait.

Dans un mot laissé dans la voiture, Jean-Claude Romand, brûlé gravement dans l’incendie, revendique les crimes.

L’auteur, Emanuel Carrère, raconte pourquoi ce crime l’a bouleversé. Il écrit une lettre à Jean Claude Romand dans laquelle il lui demande s’il peut écrire un livre sur lui. Sans réponse de la part de l’assassin, il écrit un autre livre.

Deux ans plus tard, Carrère reçoit une réponse positive de Jean-Claude Romand. Il s’en suit un échange de lettres entre les deux hommes dans lesquelles ils n’abordent pas directement les faits. Le procès de L’Adversaire commence.

Chapitres 4, 5, 6

Emmanuel Carrère fait un Résumé de L’Adversaire, nom qu’il donne à l’auteur des faits, en commençant par l’enfance de l’accusé, en insistant sur son amour des chiens. Alors que ses parents le destinent à une carrière de forestier, Jean-Claude Romand choisit d’étudier la médecine. Un des motifs de ce choix est la présence à l’universté d’une cousine éloignée, Florence, qu’il finit par épouser.

Au deuxième jour du procès, Emmanuel Carrère, dans son Résumé de L’Adversaire, nous apprend que Jean-Claude Romand n’a pas passé son examen de médecine, car il s’était fracturé le poignet droit. Pourtant, il annonce a ses parents qu’il passe en troisième année. À son ami Luc Ladmiral qui s’inquiète de son isolement, il lui ment en disant qu’il a un cancer.

Quant à ses études, il se réinscrit chaque année en deuxième année de médecine. Il se marie avec Florence qui s’est orientée vers des études de pharmacie. Jean-Claude dit qu’il est détaché auprès de l’OMS. Le couple s’installe à Fernay-Voltaire.

Le Résumé de L’Adversaire montre un homme socialement faux, mais affectivement vrai. Il été tendre avec ses enfants. Sa femme, Florence, disait qu’il était très cloisonné, ne mélangeant pas sa vie professionnelle avec sa vie familiale. Il était membre de plusieurs fondations humanitaires, il se disait ami d’hommes politiques connus.

Le juge trouve étonnant que cette façade s’écroule si tard, alors qu’il aurait fallu quelques coups de fil pour la faire tomber. Jean-Luc Romand dit qu’il allait tous les jours à l’OMS, flânant dans la bibliothèque ouverte au public. Il alternait ses visites avec de longues promenades en forêt, déjeunant d’un sandwich et s’arrêtant sur des aires d’autoroute pour lire des revues spécialisées. En quinze ans de double vie, conclut Emmanuel Carrère, L’Adversaire n’a parlé à personne de son secret.

Chapitres 7, 8, 9 de L’Adversaire de Carrère

Pour assumer sa vie aisée, Jean-Claude Romand vend le studio que ses parents lui avaient offert. Il se propose comme intermédiaire pour faire des placements douteux. Son beau-père, Pierre Crolet lui réclame une partie d’un investissement. On le retrouve mort, le 23 octobre 1988, des suites d’une chute dans un escalier. L’Adversaire nie l’avoir tué.

Dans son Résumé de L’Adversaire, l’auteur raconte la première infidélité de Jean-Claude avec Corinne, une amie de la famille. ll tente de la séduire. Elle le repousse. Pendant ce temps-là, Florence s’occupe de leur déménagement vers une maison plus spacieuse.

Jean-Claude avoue à son ami Luc qu’il trompe sa femme avec Corinne. Il choisit, dit-il, de se jeter dans un gouffre et en ressort avec quelques égratignures. Il reparle à Luc, puis à sa femme de son cancer imaginaire. Finalement, il part pour cinq jours de voyage avec son amante et finit par l’escroquer.

Carrère fait le Résumé de L’Adversaire en insistant sur la dernière année avant les meurtres. Il se sent menacé de toute part, en particulier des personnes auxquelles il a soutiré de l’argent pour « le placer ». Il se brouille avec son ami Luc puis se réconcilie le jour de Noël. Ses créanciers se font de plus en plus pressants. Il songe encore au suicide sans jamais passer à l’acte.

Chapitres 10 et 11

Pendant sa dernière semaine, avant de commettre l’irréparable, L’Adversaire mène une vie presque normale. Il part skier avec sa femme et ses enfants. Lorsqu’il revient, sa mère l’appelle, affolée, car elle a un découvert important sur son compte en banque. Il lit le livre Suicide mode d’emploi. Il achète des bombes lacrymogènes, une boîte de cartouches et un silencieux pour une carabine 22 long rifle et des barbituriques.

Il remplit des jerrycans d’essence et revient chez lui. Au petit matin, il défonce le crâne de sa femme avec un rouleau à pâtisserie. L’Adversaire raconte en sanglots au juge le meurtre de ses deux enfants, puis de ses parents. Enfin, il abat leur chien. Ce même jour, il tente de tuer Corinne, sa maîtresse, sans succès. Le soir, de retour chez lui, il absorbe des barbituriques et met le feu à sa maison. Des éboueurs, de passage, alertent les pompiers.

Sur son lit d’hôpital, il tente de tout nier aux policiers, puis avoue son forfait. Des psychiatres examinent cet homme qui a menti pendant dix-huit ans à tout le monde. Celui que Emmanuel Carrère nomme L’Adversaire demande pardon à son ami Luc. De prison, il continue à lui écrire. Le procès se prépare.

Chapitres 12, 13, 14 et fin du résumé de L’Adversaire

À la fin du procès, L’Adversaire écoute le réquisitoire, qui dure quatre heures, et les plaidoiries des avocats. Le dernier mot est laissé à l’accusé. Il réitère sa demande de pardon. Emmanuel Carrère va le visiter en prison. Il reçoit également des visites d’un aumônier, d’une visiteuse et d’un visiteur de prison. L’Adversaire se réfugie dans la foi en Dieu pour surmonter son épreuve. Le Résumé de L’Adversaire est condensé dans la dernière phrase d’Emmanuel Carrère : « Écrire cette histoire ne pouvait être qu’un crime ou une prière ».

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Stratagème n°6. Retourner l’argument de l’adversaire

Comment s’en servir.

L’attaque consiste ici à reprendre mot à mot les arguments de l’adversaire et à en conclure une thèse exactement contraire à celle qu’il défend. Par exemple, votre interlocuteur affirme : « C’est un enfant, il faut être indulgent avec lui. » Rétorquez : « Mais c’est justement parce que c’est un enfant, qu’il ne faut pas être indulgent avec lui ! Sans quoi il ne grandira jamais. » Schopenhauer estime que ce stratagème est le plus élégant qui soit parce qu’il tire sa force de la plus grande économie de moyen possible. Et, en effet, le simple usage de l’adverbe « justement » suivi d’une négation le rend efficace. La matière de l’argument, elle, est fournie par l’adversaire, ce qui ne manquera pas de l’humilier. Les philosophes ne dédaignent pas d’utiliser ce procédé. Ainsi, dans sa Logique, Hegel, soucieux de ne pas lier la liberté à la seule morale, retourne la formule de Kant, « Tu dois donc tu peux », en affirmant au contraire que : « Tu ne peux pas, justement parce que tu dois. Car dans le devoir-être se trouve également la borne, en tant que borne » (I, § 141). Cet argument dit de retorsio occupe même une place privilégiée dans l’histoire de la philosophie. Car tout grand auteur se doit d’être d’abord le disciple rebelle de son maître…

Pour contrer ce stratagème humiliant, il suffit de réaffirmer son point de vue en retournant à son tour le contre-argument de l’adversaire. Dans l’exemple de l’enfant châtié, on dira : « Mais c’est au contraire parce qu’il n’y a pas de bonne pédagogie répressive qu’il faut être indulgent. » La parade consiste donc à laisser entendre qu’on avait bien envisagé la thèse inverse mais qu’on l’avait jugée irrecevable. Il convient toutefois de prendre garde qu’en passant implicitement du « justement » au « justement pas », le ton risque de monter, chaque interlocuteur appuyant sur la négation pour emporter le débat. Il faut donc rester calme, ne pas chercher à humilier à son tour l’auteur du stratagème, tout en coupant court à l’échange.

Expresso : les parcours interactifs

conclusion dissertation l'adversaire

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« Si quelque dieu m’accordait de quitter cet âge pour retourner à l’enfance, je refuserais tout net »

La citation corrigée de François Morel.

Conclusion de la dissertation : la méthode

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conclusion de dissertation

Si tu es comme beaucoup de mes élèves, tu penses que la conclusion de dissertation a pour but de résumer les étapes de ton développement avant de proposer une ouverture.

Or cela n’est pas suffisant !

Certes, la conclusion fait le bilan des étapes de ton raisonnement, mais son rôle va au-delà : il s’agit du paragraphe final de ton devoir qui doit clore le débat soulevé dans ta copie.

Ta conclusion doit ainsi faire apparaître une réponse finale ferme et définitive au problème posé en introduction .

Pour cela, ta conclusion doit suivre 3 étapes, qui permettent d’aller du particulier au général :

1 – Rappelle les étapes de ton développement 2 – Propose une réponse ferme et définitive à la question 3 – Fais une ouverture

1 – Rappelle les étapes de ton développement

Dresse un bilan (ou rédige une courte synthèse) des étapes de ton développement. Par exemple, si tu as suivi un plan dialectique, rappelle la thèse, l’antithèse et la synthèse.

Dans la mesure du possible, ne répète pas ton annonce de plan à l’identique. Utilise des synonymes pour reformuler l’essentiel de ton raisonnement de façon originale.

2 – Propose une réponse ferme et définitive à la question

C’est là-dessus que tu es attendu !

Ton introduction a soulevé une problématique. Il est temps d’y répondre.

Normalement, tu as développé ta réponse finale dans ta troisième partie. Il te suffit donc de la reprendre de façon ferme et concise pour achever ta dissertation.

Répondre à la question ne signifie pas donner un avis personnel : « Moi, je pense que… ».

Ta réponse n’est certes pas neutre puisqu’il s’agit d’une réponse personnell e, mais elle doit être présentée comme une réponse réfléchie, comme l’aboutissement de ton raisonnement.

N’utilise jamais la première personne (« je ») : le « nous » ou le « on » impersonnel doivent être présents jusqu’à la dernière étape de ta dissertation.

3 – Propose un élargissement

L’élargissement (ou ouverture) est une phrase qui ouvre la réflexion sur une perspective plus générale . C’est un moyen de montrer que la discussion pourrait se prolonger.

Pour trouver une ouverture, passe en revue les possibilités suivantes :

  • Ta réponse au sujet fait-elle émerger d’autres problèmes littéraires ?
  • Ta réponse amène-t-elle à s’interroger sur un nouveau sujet ?
  • La question se pose-t-elle dans un autre genre ou domaine artistique (peinture, cinéma, musique…) ?
  • Peux-tu revenir aux notions de l’objet d’étude, en proposant un autre regard sur ce dernier ?
  • Peux-tu ouvrir sur une citation d’auteur issue de l’oeuvre au programme ?

Comme pour l’accroche en introduction, ton élargissement doit absolument éviter les généralités trop éloignées de ton sujet .

Par exemple, la question «  Mais alors, quel est le but de la littérature ?  » est bien trop large : c’est une ouverture qui décrédibiliserait ta copie.

Propose une ouverture sur un sujet proche de celui traité dans ta dissertation . Le but est d’ouvrir le champ de la réflexion mais sans passer du coq à l’âne !

Au baccalauréat, il n’est pas toujours évident pour les lycéens de 1re de trouver une ouverture pertinente.

Si tu n’as que des idées d’ouverture vagues, banales ou clichés, mieux vaut sauter cette étape plutôt que de faire du remplissage maladroit qui pourrait laisser une mauvaise impression à ton correcteur.

3 formules pour réussir tes ouvertures :

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♬ son original – Amélie Vioux | Bac de français

Comment rédiger la conclusion d’une dissertation ?

Quelle que soit la matière (français, philosophie, économie, histoire-géo…), la conclusion est obligatoire et se rédige de la même façon.

Il s’agit toujours d’un paragraphe unique de 8-10 lignes qui débute par un alinéa .

La conclusion est isolée du reste du devoir par deux sauts de ligne .

Il est ainsi inutile de commencer ta conclusion par une formule telle que « Pour conclure », « En conclusion » : ces expressions sont lourdes et redondantes puisque le professeur identifie immédiatement ta conclusion qui se détache visuellement du développement . Il sait donc que la dernière partie de ton devoir correspond à la conclusion.

Afin de laisser une impression favorable à l’examinateur, soigne particulièrement l’ orthographe et la syntaxe .

La tentation est grande de la « bâcler » la conclusion en quelques minutes, avant la fin de l’épreuve, mais tu as tout intérêt à la préparer sérieusement au brouillon pour te démarquer avantageusement des autres copies.

N’oublie pas que la conclusion est la finalité de ton devoir et qu’elle sera lue attentivement par ton enseignant juste avant qu’il n’appose la note finale !

Exemple de conclusion de dissertation

Voici un exemple de conclusion de dissertation pour le sujet «  Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres extraordinaires ? » :

Le héros hors du commun, extraordinaire, fascine indéniablement le lecteur, mais le personnage ordinaire suscite également son intérêt car il lui offre un miroir plus plausible et réaliste. Il convient toutefois de sortir de l’opposition binaire entre personnage extraordinaire et ordinaire car cette opposition ne permet pas de rendre compte de la complexité du personnage de roman et des attentes du lecteur qui s’intéresse à la singularité de chaque personnage. [Je récapitule les jalons de mon raisonnement et donne ma réponse finale ferme et définitive] . C’est ce qui fait dire à André Malraux « Un personnage n’est pas un individu en mieux ». Comme dans la vie réelle, chaque trajectoire individuelle, ordinaire ou extraordinaire, peut susciter l’intérêt pour peu qu’on essaie de l’appréhender dans sa complexité et sa singularité. [ouverture sur une citation]

Tu travailles la méthode de la dissertation ? Regarde aussi :

♦ Analyser un sujet de dissertation (méthode en 5 étapes) ♦ L’introduction de la dissertation ♦ Le plan de la dissertation ♦ Exemple de dissertation

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conclusion dissertation l'adversaire

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Je crée des formations en ligne sur commentairecompose.fr depuis 12 ans.

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  • Comment faire une conclusion ?
  • La dissertation : méthode et exemple de conclusion
  • Commentaire de texte - commentaire composé : méthode et exemple de conclusion

Trop souvent négligée et perçue comme peu importante, la conclusion d’un commentaire de texte ou d’une dissertation de philo a pour objectif de récapituler le raisonnement que tu as développé dans ta copie. Autrement dit, de faire un bilan. Dans l’idéal, tout cela ne doit pas te prendre plus d’une quinzaine de minutes. Attention cependant à ne pas bâcler cette dernière étape, car c’est le dernier souvenir que tu laisses à ton correcteur. Connecteurs logiques, réponse à la problématique et ouverture : GoStudent te guide pas à pas pour faire une bonne conclusion qui te fera gagner des points !

Rédaction d'une conclusion

1 - Comment faire une conclusion ?

Quelles sont les parties d'une conclusion  .

La conclusion comporte généralement trois parties :

1 - Le récapitulatif des idées principales que tu as développées dans les deux ou trois grandes parties de ta rédaction.

Imagine que tu sois au lycée et que tu doives rédiger la conclusion d’un commentaire composé sur un extrait du livre Les Misérables , de Victor Hugo . La première partie de ta conclusion pourrait ressembler à ceci :

« Après avoir montré comment Victor Hugo utilise de nombreuses figures de style dans ses descriptions de la réalité historique, nous avons vu que ce procédé littéraire contribue à transformer les représentations du lecteur. » 

À lire aussi : Le top 5 des livres pour ados

2 - Dans un second temps, il faut répondre à la problématique que tu as soulevée dans l’introduction.

Pour rappel, la problématique est l’idée générale, l’idée directrice qui sert de fil conducteur à toute ta rédaction et à partir de laquelle tu construis ton argumentation. Pour réussir une dissertation ou un commentaire de texte, chaque paragraphe rédigé dans tes différentes parties doit répondre progressivement à la problématique. Sinon c’est le hors-sujet. ⛔️

Dans l'introduction notre problématique est la suivante : 

« Nous nous demanderons si l’auteur se contente de faire le récit de la réalité ou s’il fait exister sa propre vision grâce à sa gestion des procédés narratifs.  » 

Dans la conclusion nous pourrions dire :

« Il apparaît donc clairement que l’essentiel, pour Victor Hugo, n’est pas de décrire la réalité historique, mais d’encourager une transformation de la société en entraînant une prise de conscience des injustices sociales. » 

Si tu ne vois pas bien comment introduire la problématique, je t’invite à lire notre article qui t’explique en détail comment réussir une introduction en dissertation .

3 - Dans un dernier temps, tu dois rédiger une phrase finale d’ouverture . Nous en parlerons plus en détail dans le prochain paragraphe.

Comment commencer une conclusion ?

Maintenant que tu sais que la première partie d’une conclusion parfaite consiste à dégager les idées principales de ton travail, tu te demandes peut-être comment commencer. 

En vérité, c’est très simple. Il y a plein de tournures que les professeurs aiment beaucoup. Voici quelques exemples :

  • Tout au long de ce travail, nous avons montré que l’auteur cherche à ……. puis nous avons vu comment ….. enfin, nous pouvons dire que …….
  • Dans un premier temps nous avons examiné la façon dont l’auteur ….. Dans un second temps ….. Dans une dernière partie ….. 
  • Dans la première partie de notre travail, nous avons montré comment ….. Par la suite, il est apparu que l’auteur …… 
  • Comme nous l’avons vu dans un premier temps, Victor Hugo ….. de plus, nous avons montré que l’utilisation des figures de style…. Enfin …..

Tu vois que l’essentiel est de rendre la lecture fluide en utilisant des connecteurs logiques : « enfin, puis, dans un second temps, par la suite »

Qu'est qu'une ouverture dans une conclusion ?

Franchement, à quoi sert l’ouverture ? À donner un petit côté intello à ton travail et à montrer ta culture générale . Les profs adorent ça. Cet « élargissement » est tout simplement une nouvelle question que tu te poses à la fin de ton travail. 

Concrètement, vois l’ouverture comme si tu donnais une nouvelle idée de sujet de dissertation à ton prof.

Revenons à notre Victor Hugo. Après avoir résumé ton travail et répondu à la problématique, tu peux élargir le sujet en posant la question suivante :

« Nous présenter une nouvelle vision du monde qui nous touche et nous fait réfléchir, n’est-ce pas justement l’intérêt de la littérature ?  » 

Le prof sera content et il pourra même en faire un sujet pour son prochain devoir. 👍

2 - La dissertation : méthode et exemple de conclusion

Comment faire une conclusion de dissertation .

Qu’il s’agisse d’une rédaction de niveau collège en histoire-géographie, d’un essai au Bac de français ou de la conclusion d’une dissertation de philo en terminale, la méthodologie est la même. Seuls changent le nombre de mots et la qualité du style d’écriture.

À lire aussi : Comment rédiger un essai parfaitement ?

La mise en forme est importante. Il faut sauter au moins deux lignes entre la fin de ta dernière partie et le début de ta conclusion. Les trois paragraphes de ta conclusion doivent être visibles. Il faut revenir à la ligne entre chacun d’entre eux et essayer de faire des transitions pour soigner la formulation et retenir l’attention du lecteur. 👨‍🏫

Comme pour l’intro, le mieux est de commencer au brouillon et de prendre le temps de la relecture. La qualité de l’expression écrite est importante, il faut donc éviter les fautes d'inattention ! 

Exemple de conclusion dissertation de philo

Sujet : Être libre, cela signifie-t-il faire tout ce que l’on veut ?

1 - Bilan récapitulatif et principaux mots-clés :

« Comme nous l’avons montré dans un premier point, la vision humaniste des penseurs de la renaissance décrit l’homme comme un individu libre, grâce à sa raison et à sa faculté de jugement. Par opposition à une vision religieuse, ce libre-arbitre le rend responsable de ses actes et de son destin, ce que nous avons abordé dans un second temps. Cependant, la psychologie montre que l’Homme obéit aussi à des causes qui échappent à sa volonté(l’inconscient, les normes sociales, etc.)  »

2 - Réponse à la problématique : 

« La capacité à prendre des décisions librement semble donc être une illusion. Cela pose donc la question de la responsabilité individuelle lorsqu’un individu est jugé coupable d’actes illégaux ou immoraux .   »

3 - Ouverture : 

« Ainsi, on pourrait se poser la question de savoir dans quelle mesure il est possible de concilier justice et liberté. La loi n’est-elle pas une entrave à la liberté de chacun ? »

Exemple de conclusion dissertation français

Selon le sujet, la dissertation de français peut suivre plusieurs types de plans :

  • Un plan dialectique (à éviter généralement) : thèse / antithèse / synthèse.
  • Un plan analytique : description et explication d’une situation, analyse des causes et des conséquences.
  • Un plan thématique (le meilleur) : il s'agit de développer une argumentation pour répondre progressivement à la question.

Attention, la conclusion de ta dissertation doit reprendre la même structure que ton plan. ⚠️

Sujet : La poésie de Guillaume Apollinaire s’invente-t-elle en rejetant le passé ?

« Nous avons vu qu’Apollinaire s'affranchit des règles de la poésie classique, aussi bien à travers l’absence de ponctuation que par la modernité du choix de ses sujets poétiques. Cependant, nous avons vu qu’il maintient l’usage traditionnel des quatrains. Cela semble indiquer une alliance entre l’ancien et le nouveau.  »

« Plus qu’une rupture radicale avec le passé, Apollinaire semble explorer de nouveaux horizons poétiques sans pour autant abandonner l'héritage des anciennes formes lyriques.   »

« Ne devrait-on pas considérer l'œuvre de Rimbaud comme étant celle qui ouvre résolument le chemin de la modernité ? »

3 - Commentaire de texte - commentaire composé : méthode et exemple de conclusion

Comment faire la conclusion d’un commentaire .

Le commentaire de texte, en philo ou en français est un exercice différent de la dissertation. 

Le but est de mobiliser tout le vocabulaire littéraire spécifique que tu connais pour décrire la langue utilisée par l’auteur (métaphore, hyperbole, oxymore, figures de style, etc.). Sans faire de paraphrase, tu dois expliquer comment l’auteur s’y prend pour produire des effets sur le lecteur.

À lire aussi : Le succès des métaphores  

Le fond et la forme sont donc indissociables. Il faut justement montrer comment la forme joue sur le fond. C’est-à-dire quels sont les procédés littéraires et comment le style de l’auteur impacte le lecteur.

Comme pour une composition d’histoire, la conclusion du commentaire de texte (conclusion commentaire composé) s’appuie sur l’analyse de l’extrait étudié.

Exemple conclusion commentaire de texte 

Sujet : Georges PEREC (1936-1982), Les Choses (1965)  – extrait du chapitre 2

« Dans un premier temps, nous avons étudié comment le cadre et le décor (meubles, décoration, lieu de vie) fonctionnent comme un révélateur des personnages. Puis nous avons vu que l’emploi des déterminants possessifs montre que les personnages sont possédés par leur appartement et non l’inverse. Enfin, le rythme des phrases et l’usage du conditionnel insistent sur l’étendue des possibles. »

« L’ouvrage de cet auteur reprend donc les codes du genre romanesque tout en y ajoutant une écriture poétique qui sculpte l’image des personnages.   »

« Cette manière de poser un cadre qui semble doté d’une individualité propre et qui agit en retour sur les personnages n’est-elle pas influencée par l’écume des jours, de Boris Vian et le monde fictif qu’il y décrit ? » 

Et si tu te demandes comment rédiger une conclusion de TPE , et bien tu peux appliquer exactement la même méthode ! 

Quoi qu’il arrive, n’hésite pas à t’entraîner sur des Annabac et à faire appel à nos professeurs particuliers . Ils sont à ton service pour te donner les conseils méthodologiques dont tu as besoin et pour t'aider à rédiger une conclusion parfaite . Il te suffit de laisser ton nom, ton prénom et ton adresse mail pour profiter d’une première leçon gratuite !

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Commentaire et dissertation

Commentaire et dissertation

Argument et argumentation.

ArArgument/argumentation: d’abord, un texte argumentatif s’organise autour d’une thèse étayée par des arguments qui peuvent relever de plusieurs types. Il existe ainsi différentes sortes de textes argumentatifs . Comment analyser ces arguments? Pourquoi s’intéresser au genre du texte argumentatif?

conclusion dissertation l'adversaire

1)Argumenter

A/ convaincre, délibérer, persuader.

Cela consiste à soutenir , réfuter, discuter une thèse. Ainsi convaincre, persuader et délibérer sont trois stratégies argumentatives bien différentes.

– Convaincre  : ce type d’argumentation consiste à emmener une personne à penser comme ce qui parle, pour cela le locuteur utilise des arguments . En conclusion convaincre suppose de s’adresser à la raison du destinataire .

Exemple : on peut essayer de convaincre quelqu’un qu’il ne faut pas boire et prendre sa voiture en lui montrant les chiffres des accidents obtenus par la sécurité routière.

– Persuader . C’est entraîner l’adhésion d’un interlocuteur à sa thèse en s’appuyant sur l’émotion. Il s’agit alors d’émouvoir, apitoyer… En conclusion persuader s’adresse à l’imagination et aux sentiments du destinataire.

Exemple : essayer de persuader un ami d’aller au cinéma en jouant sur les bons moments passés ensemble et sur la connivence.

– Délibérer . C’est effectuer un choix. Il s’agit alors de poser le pour et le contre pour parvenir à effectuer un choix . Le locuteur s’adresse à la raison et aux sentiments mais il évolue entre les deux pôles pour prendre sa décision. Exemple : le choix du Cid dans la pièce de Corneille.

B/ les arguments

B/ les arguments L’argument est une idée qui permet de défendre, soutenir une thèse. Un argument qui sert à critiquer une thèse s’appelle un contre argument , Il est utilisé pour la réfutation.

Il existe différents types d’arguments : – d’abord l’argument logique : c’est un raisonnement de l’auteur, fondé sur la logique du discours. Exemple : Si 10% des élèves échouent, il faut avoir confiance car 90% réussissent.

– puis l’argument d’autorité  : il s’impose de force car il s’appuie sur des références communes, culturelles, connues de tous qui apparaissent comme des évidences. Exemple : L’amour est synonyme de souffrance comme le dit Aragon « il n’y a pas d’amour heureux ».

–ensuite l’argument d’expérience  : il se fonde sur le recours à des témoignages, à des exemples concrets. Exemple : Il faut absolument s’entraîner à rédiger rapidement, j’en ai fait l’expérience au devoir commun où je n’ai pas pu terminer mon paragraphe.

–enfin l’argument ad hominem : (l’argument qui s’en prend à l’homme, si l’on traduit du latin) il consiste à décrédibiliser l’adversaire à s’attaquer à son physique, à son vécu… Exemple : On voit dans les caricatures de Louis Philippe que son pouvoir est raillé à partir de la référence à la pomme.

C/les exemples

D’abord les exemples sont utilisés pour illustrer, faire comprendre concrètement ce qui pourrait être abstrait autrement. Ils permettent de vérifier une idée. – l’exemple illustratif c’est-à-dire un cas particulier qui vérifie l’idée générale défendue par un argument. Exemple : Les Fables de La Fontaine utilisent des végétaux pour mieux parler des êtres humains comme dans « Le chêne et le roseau ». – L’exemple démonstratif : on se sert alors du cas particulier pour en déduire une idée générale. Exemple : on parle alors de l’expérience individuelle pour créer une généralité. Les Essais de Montaigne s’appuient sur une expérience personnelle ainsi la forme de l’ essai s’appuie sur le vécu.

2) Argument/argumentation: les différents types de raisonnement

–d’abord, le raisonnement déductif : il permet de tirer une conséquence à partir d’une idée d’une loi générale. Exemple : Tous les hommes sont mortels donc Socrate est mortel.

– puis, le raisonnement inductif  : il part au contraire d’une observation particulière pour aboutir à une conclusion générale. Exemple : Socrate est mortel, on peut donc en déduire que tous les hommes sont mortels.

–ensuite, le raisonnement par analogie  : il consiste à opérer un rapprochement entre deux domaines distincts. Exemple : Les végétaux sont mortels et les humains, comme eux, vivent et meurent.

– Le raisonnement par syllogisme est une forme particulière de raisonnement déductif. Effectivement il consiste à annoncer deux propositions et troisièmement une conclusion. Exemple : tous les hommes sont mortels Or Socrate est un homme Donc Socrate est mortel.

– Le sophisme  : C’est un type de raisonnement falsifié donc trompeur qui aboutit à une conclusion erronée.

On peut prendre à titre d’exemple le faux syllogisme :Tous les chats sont mortels. Or Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat.

3)Argument/argumentation: Argumentation directe et argumentation indirecte

A/l’argumentation directe.

Tout d’abord, dans les essais , les lettres ouvertes ou les articles, les auteurs défendent explicitement un point de vue : ils ont recours à l’argumentation directe.

–origine de l’ essai : Issu du mot latin exagium, peser. Au Moyen Âge on introduit la notion d’expérimentation. Au XVIeme siècle Montaigne crée le genre littéraire de l’essai. C’est un ouvrage en prose qui traite d’un sujet de manière argumentative. –L ’essai ne relève pas de la fiction. Il consiste de plus à développer une thèse.

Le dialogue

D’abord il est issu d’une tradition philosophique qui renvoie à l’Antiquité et aux dialogues de Platon. Ensuite, le dialogue permet à travers un entretien de comprendre la thèse et l’antithèse. Il permet aussi de montrer la pensée dans toute sa complexité, d’utiliser des exemples pour illustrer des arguments.

B/L’argumentation indirecte

D’abord dans un conte philosophique,une fable, ou même un roman, les auteurs se servent d’un récit pour appuyer leurs idées. Alors, l’argumentation est en partie implicite : ils utilisent l’argumentation indirecte.

Le mot latin « fabula » signifie récit. Au Moyen Âge le mot est utilisé pour désigner une histoire. Ainsi La Fontaine fait revivre le genre de la fable au XVIIème siècle. C’est un petit texte en vers qui commence par un récit léger. Ensuite La fontaine reprend une tradition qui date de l’Antiquité avec Esope et Phèdre. De plus c’est un récit qui donne envie aux animaux et aux végétaux. Il est généralement écrit avec différents types de vers ( des alexandrins, octosyllabes, décasyllabes) pour créer un dynamisme et jouer sur les différentes sortes de discours. Enfin la fable a une vocation didactique comme le montre la morale.

Le conte philosophique

D’abord il naît au XVIIIe siècle avec les philosophes des Lumières, Voltaire lui donnera ses lettres de noblesse. Ensuite le conte philosophique combine différents textes existants tels que les contes de fées, les contes moraux etc. Comme dans la fable, il mêle le vraisemblable et le merveilleux. En outre il a une vocation philosophique. De plus, il interroge des sujets tels que : le pouvoir, les cultures, l’exotisme, le bonheur etc..

Tout d’abord, c’est un genre qui naît au XVIe siècle avec Thomas More qui imagine la gouvernance idéale d’une île imaginaire. Puis au XIXe siècle mais surtout au XXe siècle des auteurs en particulier anglo-saxons réinvestissent ce genre de l’ utopie est interrogeant un monde meilleur. De plus certains auteurs utilisent même le contre-pied, la dystopie ou contre-utopie pour critiquer les mondes totalitaires.

Enfin si tu as des remarques ou des questions, n’hésite pas à commenter en dessous et à noter cet article.

Pour aller plus loin:

-Les genres littéraires

– Dissertation sur L’efficacité argumentative de l’apologue: Les Fables de La Fontaine (livres VII à XII)

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  • Knowledge Base
  • How to conclude an essay | Interactive example

How to Conclude an Essay | Interactive Example

Published on January 24, 2019 by Shona McCombes . Revised on July 23, 2023.

The conclusion is the final paragraph of your essay . A strong conclusion aims to:

  • Tie together the essay’s main points
  • Show why your argument matters
  • Leave the reader with a strong impression

Your conclusion should give a sense of closure and completion to your argument, but also show what new questions or possibilities it has opened up.

This conclusion is taken from our annotated essay example , which discusses the history of the Braille system. Hover over each part to see why it’s effective.

Braille paved the way for dramatic cultural changes in the way blind people were treated and the opportunities available to them. Louis Braille’s innovation was to reimagine existing reading systems from a blind perspective, and the success of this invention required sighted teachers to adapt to their students’ reality instead of the other way around. In this sense, Braille helped drive broader social changes in the status of blindness. New accessibility tools provide practical advantages to those who need them, but they can also change the perspectives and attitudes of those who do not.

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Table of contents

Step 1: return to your thesis, step 2: review your main points, step 3: show why it matters, what shouldn’t go in the conclusion, more examples of essay conclusions, other interesting articles, frequently asked questions about writing an essay conclusion.

To begin your conclusion, signal that the essay is coming to an end by returning to your overall argument.

Don’t just repeat your thesis statement —instead, try to rephrase your argument in a way that shows how it has been developed since the introduction.

Prevent plagiarism. Run a free check.

Next, remind the reader of the main points that you used to support your argument.

Avoid simply summarizing each paragraph or repeating each point in order; try to bring your points together in a way that makes the connections between them clear. The conclusion is your final chance to show how all the paragraphs of your essay add up to a coherent whole.

To wrap up your conclusion, zoom out to a broader view of the topic and consider the implications of your argument. For example:

  • Does it contribute a new understanding of your topic?
  • Does it raise new questions for future study?
  • Does it lead to practical suggestions or predictions?
  • Can it be applied to different contexts?
  • Can it be connected to a broader debate or theme?

Whatever your essay is about, the conclusion should aim to emphasize the significance of your argument, whether that’s within your academic subject or in the wider world.

Try to end with a strong, decisive sentence, leaving the reader with a lingering sense of interest in your topic.

The easiest way to improve your conclusion is to eliminate these common mistakes.

Don’t include new evidence

Any evidence or analysis that is essential to supporting your thesis statement should appear in the main body of the essay.

The conclusion might include minor pieces of new information—for example, a sentence or two discussing broader implications, or a quotation that nicely summarizes your central point. But it shouldn’t introduce any major new sources or ideas that need further explanation to understand.

Don’t use “concluding phrases”

Avoid using obvious stock phrases to tell the reader what you’re doing:

  • “In conclusion…”
  • “To sum up…”

These phrases aren’t forbidden, but they can make your writing sound weak. By returning to your main argument, it will quickly become clear that you are concluding the essay—you shouldn’t have to spell it out.

Don’t undermine your argument

Avoid using apologetic phrases that sound uncertain or confused:

  • “This is just one approach among many.”
  • “There are good arguments on both sides of this issue.”
  • “There is no clear answer to this problem.”

Even if your essay has explored different points of view, your own position should be clear. There may be many possible approaches to the topic, but you want to leave the reader convinced that yours is the best one!

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This conclusion is taken from an argumentative essay about the internet’s impact on education. It acknowledges the opposing arguments while taking a clear, decisive position.

The internet has had a major positive impact on the world of education; occasional pitfalls aside, its value is evident in numerous applications. The future of teaching lies in the possibilities the internet opens up for communication, research, and interactivity. As the popularity of distance learning shows, students value the flexibility and accessibility offered by digital education, and educators should fully embrace these advantages. The internet’s dangers, real and imaginary, have been documented exhaustively by skeptics, but the internet is here to stay; it is time to focus seriously on its potential for good.

This conclusion is taken from a short expository essay that explains the invention of the printing press and its effects on European society. It focuses on giving a clear, concise overview of what was covered in the essay.

The invention of the printing press was important not only in terms of its immediate cultural and economic effects, but also in terms of its major impact on politics and religion across Europe. In the century following the invention of the printing press, the relatively stationary intellectual atmosphere of the Middle Ages gave way to the social upheavals of the Reformation and the Renaissance. A single technological innovation had contributed to the total reshaping of the continent.

This conclusion is taken from a literary analysis essay about Mary Shelley’s Frankenstein . It summarizes what the essay’s analysis achieved and emphasizes its originality.

By tracing the depiction of Frankenstein through the novel’s three volumes, I have demonstrated how the narrative structure shifts our perception of the character. While the Frankenstein of the first volume is depicted as having innocent intentions, the second and third volumes—first in the creature’s accusatory voice, and then in his own voice—increasingly undermine him, causing him to appear alternately ridiculous and vindictive. Far from the one-dimensional villain he is often taken to be, the character of Frankenstein is compelling because of the dynamic narrative frame in which he is placed. In this frame, Frankenstein’s narrative self-presentation responds to the images of him we see from others’ perspectives. This conclusion sheds new light on the novel, foregrounding Shelley’s unique layering of narrative perspectives and its importance for the depiction of character.

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Your essay’s conclusion should contain:

  • A rephrased version of your overall thesis
  • A brief review of the key points you made in the main body
  • An indication of why your argument matters

The conclusion may also reflect on the broader implications of your argument, showing how your ideas could applied to other contexts or debates.

For a stronger conclusion paragraph, avoid including:

  • Important evidence or analysis that wasn’t mentioned in the main body
  • Generic concluding phrases (e.g. “In conclusion…”)
  • Weak statements that undermine your argument (e.g. “There are good points on both sides of this issue.”)

Your conclusion should leave the reader with a strong, decisive impression of your work.

The conclusion paragraph of an essay is usually shorter than the introduction . As a rule, it shouldn’t take up more than 10–15% of the text.

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McCombes, S. (2023, July 23). How to Conclude an Essay | Interactive Example. Scribbr. Retrieved March 5, 2024, from https://www.scribbr.com/academic-essay/conclusion/

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Shona McCombes

Shona McCombes

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